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Assurances de Salihou Keita, son DG : « Le Cices ne sera pas délocalisé »


Rédigé le Mardi 5 Avril 2022 à 12:29 | Lu 124 fois | 3 commentaire(s)



Le foncier reste une question préoccupante pour les autorités. En effet, le Cices, espace d’échanges, a été victime de bradage. Ce que dénonce Salihou Keita, le Dg. Pour lui, d’aucuns tentent de faire des manigances pour récupérer le peu d’espace qui reste. Lors de l’émission Grand oral sur Rewmi Fm, il a mis en garde les théoriciens de cette thèse. Extraits d’un entretien accordé à Rewmi.



Vous avez été porté à la tête du Cices, dites-nous ce que vous avez fait depuis et un état des lieux aussi ?



Quand nous sommes arrivés, nous avons fait un état des lieux. Il ne faut pas plonger sans savoir qu’il y a de l’eau dans la piscine. Il fallait être stratégique. L’État des lieux, nous l’avons fait en rencontrant tous les acteurs, dont le personnel. Nous avons, au plan institutionnel aussi, le Cosec.

Le Cices date de 1974 et nous avions découvert beaucoup de choses. Nous sommes frappés par la vétusté des lieux, la réduction de son espace géographique. L’activité du Cices draine du monde. Nous avons décidé de mouiller le maillot. Il fallait travailler pour rendre le cadre attrayant. Nous avons revu l’organigramme. On a travaillé sur la végétalisation en réalisant la place première Dame. Il faut aller dans les régions à forte potentialité économique. On a travaillé sur une nouvelle feuille de route avec une autre orientation.

La Fidak a vu 32 nationalités dont 12 délégations gouvernementales. On aura la station Saly cette année. Aujourd’hui, on parle de la coopération diplomatique, il ne faut pas vivre en autarcie. On peut aller en Chine et faire des échanges. Nous avons rencontré les représentants diplomatiques pour renforcer les coopérations. Nous serons en Turquie pour la force sénégalo-turque.

La mission du Cices est transversale. Dans le secteur de la pêche aussi, il faut penser aussi à avoir la foire de la pêche. Nos femmes transformatrices seront de la partie. Près de 76 % des exposants sont des femmes. La nouvelle feuille de route est de faire du Cices, un hub important.

Il y a eu ces perspectives, mais quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées, surtout avec le Covid et les cas d’incendie ?

Oui c’est vrai qu’il y a le foncier aussi. Mais nous avons voyagé pour faire du bench. Nous avons été en France et en Alger mais il n’y a pas un parc d’exposition qui fait moins de 100 Ha. J’ai participé au Salon de l’agriculture au Pakistan. Ils ont plus de 140 ha. Le Sénégal au départ n’avait que 107 ha. Wade avait été très mal conseillé par des techniciens en faisant de cet espace à usage d’habitation. Ce qui fait que l’espace s’est rétréci.

Cela pose problème car l’événementiel est un package. Il y a des parcs d’exposition. Le foncier appartient à l’État. Et j’en profite pour lancer un appel au Ministère des Finances sur la Convention de concession qui lie le Cices et l’État du Sénégal. Si cela est signé, cela devrait sécuriser le foncier. Il faut des investissements avec le partenariat public privé pour aider les populations.

L’État ne peut pas prendre en charge la réhabilitation du Cices. Et Macky Sall est à encourager car avec l’état des lieux, nous avons discuté avec lui. La première décision qu’il a prise c’est que personne ne touche à un seul mètre carré à usage d’habitation.

Cela nous a permis de travailler sur une nouvelle maquette futuriste du Cices. Senghor, en 74, a eu cette belle vision de créer le Cices. Nous n’avons pas le droit de trahir cette vision. Aujourd’hui, nous sommes accompagnés par Macky. Nous avons une subvention avec la Convention Gaty.

Deux architectes nous accompagnent et on ne peut pas réhabiliter sans échanger avec les architectes qui ont réalisé le Cices. Nous avons mis Cices transport pour prendre en charge le déplacement des tiers, de même que l’hébergement comme la restauration.


Y a-t-il une perte en termes d’attractivité ?

Oui, à un moment donné les Sénégalais ne venaient plus. Les Fidak auxquelles nous assistions étaient plus grandioses et attractives. D’aucuns disent Sandaga bis. Mais notre mission est d’organiser des RV commerciaux et de répondre aux exigences du Grand public, sans porter atteinte aux intérêts du secteur privé et informel. D’abord, il fallait une Fidak de transition en travaillant sur une nouvelle feuille de route. Un Cices respecté. Pour la Fidak, nous avons rencontré les acteurs et sommes allés vers l’Organisation de foire Ecopop (Economie populaire).

La foire de Dakar n’est pas une organisation locale. Ce n’est pas Sandaga mais un RV du commerce international où l’image du pays est en jeu. Nous avons rencontré la ville de Dakar, puis le maire de Dakar et on a discuté pour mettre nos clivages politiques de côté et penser aux intérêts des Dakarois, de même que les représentants diplomatiques.

On avait ici 18 ambassadeurs quand il s’agissait d’organiser la cérémonie de lancement, dont des gouvernements. Que les pays organisent leur journée pour découvrir les différents pays. La Fidak, au-delà des innovations, les enfants en font partie. C’est pourquoi il y a eu un coin resto. Les gens ont apprécié. Cela ne signifie pas écarter le secteur informel.

Parce que l’économie sénégalaise est portée par ce secteur-là. Vouloir professionnaliser les choses et vendre l’image du Sénégal ne veut pas dire écarter le secteur informel. Il y en a qui ne viennent, pas pour vendre, mais pour nouer des contacts professionnels, échanger des cartes avec le Be to Be.

L’espace est devenu exigu. Pensez-vous délocaliser la foire et trouver un autre à Diamniadio ?

Quand on parle du foncier, il faut faire attention aux prédateurs qui ont orienté le débat à ce niveau pour faire comprendre à Wade que le Cices n’a plus sa raison d’être. Ils se sont fait beaucoup d’argent. Le Cices est dans la ville et beaucoup de quartiers ont été créés grâce au Cices : Nord foire, Ouest foire, sud foire…

En 1974, il y avait la proximité avec l’aéroport de Dakar. Beaucoup de congrès se sont tenus au Cices dans la salle de l’Unité africaine. C’est un patrimoine culturel. C’est un bijou. La délocalisation est totalement exclue. Ceux qui le disent sont des prédateurs fonciers. Si on doit délocaliser la partie exposition, on peut le faire. On travaille avec les pavillons et l’orientation aujourd’hui est de faire des installations modulaires. Regardez Diass et Diamniadio avec le parc des expositions la bas.



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