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Espionnage au sommet de l’État : Sonko surveille Diomaye, Général Biram Diop, TINE et la DRN


Rédigé le Mercredi 19 Mars 2025 à 14:07 | Lu 227 fois | 1 commentaire(s)




L’idylle politique aura été de courte durée. Moins d’un an après l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye – porté à la magistrature suprême en mars 2024 grâce au soutien déterminant d’Ousmane Sonko – l’État sénégalais est le théâtre d’une guerre feutrée mais féroce entre le chef de l’État et son Premier ministre. Ce tandem improbable, salué initialement comme le renouveau démocratique du pays, sombre désormais dans les intrigues, la surenchère sécuritaire et une lutte d’influence sans merci au sommet. « Ce qui devait être une rupture salvatrice pour le pays s’est révélé être une tragique descente aux enfers », résume un observateur désabusé. Désormais, Dakar bruisse de rumeurs sur les dérives autoritaires de Sonko, accusé de vouloir tout contrôler – renseignements, forces de l’ordre, justice – jusqu’à épier la vie privée du président Faye.

Dès sa nomination en avril 2024, Ousmane Sonko n’a pas tardé à étendre son emprise sur l’appareil sécuritaire national. Profitant de son titre de Premier ministre – et de l’aura quasi messianique dont il jouit auprès de ses partisans – Sonko aurait discrètement placé ses pions à tous les étages de l’édifice sécuritaire. Police, Gendarmerie, Délégation générale au renseignement national (DRN), Direction de la Surveillance du Territoire (DST), Direction Générale du Renseignement Extérieur (DGRE), du Renseignement Intérieur (DGRI), Renseignement Militaire (DRM)… aucun service névralgique ne semble échapper à ses visées. Selon plusieurs sources internes, le Premier ministre s’emploie à verrouiller l’accès aux informations sensibles en plaçant des hommes de confiance – souvent issus de son parti PASTEF ou de sa garde rapprochée – à des postes-clés au sein de ces agences. L’objectif ? Savoir avant le président ce qui se trame dans l’État, et orienter les décisions en sous-main.

« Sonko a toujours eu un tempérament de contrôleur », confie un officier sous couvert d’anonymat. « Aujourd’hui, il veut tout simplement être le patron de l’ombre des renseignements. » Officiellement, Bassirou Faye reste le commandant en chef et arbitre ultime des questions de sécurité nationale. Mais la réalité serait bien différente : c’est au bureau du Premier ministre que convergeraient désormais bon nombre de rapports confidentiels et de notes issues des renseignements. Des réunions sécuritaires se tiendraient régulièrement à la Primature, parfois en l’absence du président lui-même, relayant ainsi l’impression d’un État dans l’État. D’aucuns parlent d’un cabinet noir orchestré par Sonko, qui piloterait officieusement les services secrets du pays pour asseoir son influence personnelle.

Pour parvenir à cette mainmise tentaculaire, Ousmane Sonko n’aurait pas hésité à déployer un réseau de taupes au sein même des institutions. D’après des informations persistantes, de hauts fonctionnaires des renseignements – nouvellement promus ou retournés – reportent en direct au Premier ministre, contournant la chaîne hiérarchique normale. Ces informateurs infiltrés au cœur de l’administration fourniraient à Sonko le moindre renseignement sur les activités présidentielles. Ainsi, chaque déplacement, chaque entretien privé de Bassirou Faye serait connu de Sonko dans l’heure. Une source proche de la présidence confie, inquiète : « Le président a l’impression de ne plus avoir de jardin secret. Tout remonte à la Primature. »

Plus grave encore, cette surveillance se serait étendue à la sphère personnelle du chef de l’État. Rien ni personne ne serait épargné : ni les proches collaborateurs du président, ni sa famille. Les deux Premières Dames du Sénégal, Marie Khone Faye et Absa Faye, feraient elles-mêmes l’objet d’une attention particulière de la part des hommes de Sonko – une situation inédite dans l’histoire politique récente du pays. Des agents discrets fileraient les allées et venues des épouses présidentielles, épluchant leurs communications et rencontres, comme si le Premier ministre redoutait qu’elles ne servent d’intermédiaires dans quelque tractation politique ou qu’elles n’influencent trop l’agenda du président. Même les visiteurs de nuit du Palais présidentiel – ces invités reçus en toute confidentialité par le chef de l’État à des heures tardives – feraient l’objet d’une filature ou d’un compte-rendu dès le lendemain matin sur le bureau de Sonko. Le Palais de l’avenue Roume serait-il truffé de micros ou de gardes déloyaux ? La question se pose avec acuité tant les fuites semblent systématiques. Cette atmosphère de paranoïa et d’espionnite aiguë entretient un climat délétère au sommet de l’État, où plus personne n’ose parler librement de peur que ses propos ne soient immédiatement rapportés au puissant Premier ministre.

La fronde de Sonko pour s’approprier les leviers sécuritaires ne se fait pas sans heurts. En particulier, deux des plus hauts responsables de la sécurité nationale se trouvent dans son collimateur : le Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et le Directeur général de la Police nationale. Ces postes stratégiques, traditionnellement nommés par le Président de la République, seraient aux yeux de Sonko des bastions de fidélité envers Bassirou Faye – et donc des obstacles à son propre pouvoir.

Fidèle à son style offensif, le Premier ministre aurait multiplié les accusations à peine voilées à l’encontre de ces deux hauts gradés. Dans des réunions restreintes, il les soupçonne ouvertement d’allégeance à la Présidence plutôt qu’à la Nation, et suggère qu’ils feraient passer les consignes du chef de l’État avant celles du gouvernement. D’après nos sources, Ousmane Sonko a même laissé entendre que le patron de la Gendarmerie et le DG de la Police auraient mis sur écoute certains de ses alliés – un comble, alors même que lui-même organise la surveillance généralisée de tout le monde. Cette méfiance quasi obsessionnelle vire à la chasse aux sorcières : les responsables sécuritaires jugés trop “loyaux” à Faye sont écartés ou mis au placard lorsqu’il parvient à imposer ses vues, remplacés par des profils considérés comme plus “fiables” politiquement.

Les conséquences d’un tel bras de fer institutionnel sont d’ores et déjà visibles. La coordination entre la Primature et certains services de sécurité est minée par une crise de confiance. Ainsi, on a vu le Directeur de la Police rechigner à partager des rapports sensibles directement avec le cabinet du Premier ministre, insistant pour en référer d’abord au Président – au grand dam de Sonko. Ce dernier y voit la preuve d’un double jeu et d’une tentative de le court-circuiter délibérément. Chaque camp affûte ses arguments : l’entourage de Sonko fustige des “hommes du sérail de l’ancien régime” qui n’auraient pas accepté la nouvelle donne politique, tandis que le camp présidentiel s’inquiète des ingérences du Premier ministre hors de son périmètre constitutionnel.

Cette lutte d’influence au sommet ne tarde pas à provoquer un profond malaise au sein de l’armée et des forces de défense. Plusieurs généraux réputés pour leur attachement aux valeurs républicaines – parmi lesquels le ministre des Forces armées Général Birame Diop, ou encore d’anciens hauts responsables comme Augustin Tine – auraient exprimé en privé leur vive préoccupation face aux méthodes de la Primature. « Les forces armées ne sauraient être l’instrument d’un clan contre un autre. Notre loyauté va à la République, pas à un homme », aurait rappelé fermement un officier supérieur lors d’une rencontre confidentielle entre l’état-major et le chef de l’État. Ce rappel à l’ordre vise clairement Ousmane Sonko, accusé de politiser dangereusement les services de sécurité.

Le général El Hadji Daouda Niang, nouveau patron de la Délégation Nationale au Renseignement (DRN) remaniée, se retrouve quant à lui en posture délicate. Formé à bonne école et auréolé d’une réputation de professionnalisme, Niang est partagé entre sa feuille de route officielle, qui est de servir loyalement le Président Faye, et les injonctions officieuses de Sonko qui attendent de lui une complaisance totale. Cette situation schizophrénique a engendré des tensions perceptibles : querelles de compétence, silences radio volontaires, ordres contradictoires – autant de dysfonctionnements symptomatiques d’un pouvoir bicéphale en crise. Les réunions de sécurité tournent au règlement de comptes feutré, où chaque camp tente d’exposer l’autre comme irresponsable.

En toile de fond, c’est tout l’édifice de l’armée républicaine sénégalaise, longtemps fière de sa neutralité politique, qui vacille. Certains gradés murmurent qu’à ce rythme, la stabilité du pays pourrait être menacée. L’idée d’une médiation discrète a même été évoquée : d’anciens généraux respectés pourraient servir d’intermédiaires entre Faye et Sonko pour apaiser les esprits. Car le spectre d’un blocage institutionnel – voire pire, d’une rupture de la chaîne de commandement – commence à hanter les cercles du pouvoir. Jusqu’où Sonko poussera-t-il son avantage ? se demandent des proches du Président, redoutant que le Premier ministre ne finisse par tenter un passage en force si rien ne l’arrête dans sa quête de contrôle absolu.

L’affrontement Sonko-Faye évoque irrésistiblement d’autres confrontations troubles de l’histoire politique, en Afrique et au-delà, où un second rôle ambitieux défie l’autorité du numéro un jusqu’à parfois le détrôner. Le parallèle le plus frappant nous ramène au Rwanda des années 1990 : le président Pasteur Bizimungu était officiellement chef de l’État, mais c’est son vice-président et ministre de la Défense de l’époque, un certain Paul Kagamé, qui tenait en réalité les rênes du pouvoir. Kagamé contrôlait fermement l’appareil sécuritaire et renseignement, reléguant Bizimungu au rang de figurant jusqu’à provoquer sa démission en 2000. La suite est connue : Kagamé s’empara pleinement du pouvoir, et l’ancien président finit en prison. De Dakar à Kigali, la leçon est claire : quand un homme fort maîtrise les services de sécurité dans l’ombre, le fauteuil présidentiel lui est presque acquis, tôt ou tard.

Hors du continent, les exemples foisonnent également. Aux États-Unis dans les années 1970, le président Richard Nixon avait créé une unité clandestine – les fameux “plombiers” de la Maison-Blanche – pour espionner ses rivaux et contrôler l’information, dérapage autoritaire qui mena au scandale du Watergate. Bien que le contexte soit différent, la logique est la même : surveillance illégale, soif de contrôle absolu, dérive du pouvoir. À chaque fois, la démocratie en sort ébranlée. Aujourd’hui, au Sénégal, nombreux sont ceux qui voient dans le duo Sonko-Faye les ingrédients d’une crise institutionnelle comparable, avec un chef du gouvernement aux méthodes de barbouze et un Président de la République de plus en plus acculé.

Il y a moins d’un an, Ousmane Sonko était salué comme le tribun antisystème prêt à en découdre avec les vieilles pratiques et la “démocrature” de l’ancien régime. Ironie de l’histoire : le voilà accusé d’installer à son tour un système de surveillance généralisée digne des périodes les plus sombres du pays. « Sonko reproduit ce qu’il a toujours dénoncé, en pire », lâche, amer, un ancien allié devenu critique. S’il est entendu que Bassirou Diomaye Faye doit en partie son poste à la popularité et au soutien de Sonko, cela ne donne en rien droit à ce dernier de confisquer le pouvoir. Le Sénégal est une république semi-présidentielle où le Premier ministre, bien que puissant, reste constitutionnellement subordonné au Président – pas un terrain de jeu pour un apprenti autocrate.

Les dérives actuelles ne sont donc pas seulement un affront à la personne du président Faye, elles sont un danger pour la démocratie sénégalaise tout entière. À mesure que Sonko étend son emprise et que la présidence se retrouve court-circuitée, c’est l’équilibre des pouvoirs qui vacille. La presse sénégalaise et la société civile commencent d’ailleurs à s’alarmer de cette situation ubuesque où le véritable homme fort du régime n’est pas celui que le peuple a élu. Beaucoup appellent Bassirou Faye à reprendre la main avant qu’il ne soit trop tard, à mettre fin à “l’État dans l’État” que son Premier ministre est en train de bâtir. Faute de quoi, préviennent-ils, le Sénégal risque de basculer dans une nouvelle ère d’instabilité et de dérive autoritaire, effaçant des décennies de stabilité démocratique.

En définitive, le duel Sonko-Faye au sommet de l’État sénégalais illustre tristement comment les promesses de changement peuvent dégénérer en luttes de pouvoir personnelles. Tant que le Premier ministre continuera de surveiller son propre Président et de tisser sa toile au sein des institutions, le Sénégal restera suspendu à un fil. Ce fil fragile qui sépare une démocratie en crise d’un glissement vers un régime personnel. La communauté nationale – et internationale – observe désormais avec appréhension ce bras de fer inédit : l’heure est à savoir qui, du Président ou de son ambitieux Premier ministre, l’emportera dans cette bataille de nerfs et de secrets. Ce qui est en jeu, au-delà des ego, c’est l’âme même de la République sénégalaise.

 



1.Posté par Moussa mballo le 19/03/2025 22:06
Effectivement le président de la république doit effectuer un remaniements ministériel

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