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Vers un front pour la défense économique : Doudou Kâ promène sa loupe et parle du Sénégal à l'heure des urgences économiques


Rédigé le Mercredi 19 Mars 2025 à 14:23 | Lu 68 fois | 0 commentaire(s)



Doudou Kâ, ancien ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération sous l’ère Macky Sall, a pris sa plume pour se pencher sur les urgences économiques du Sénégal. D’après "Direct News", sous ce rapport, il liste les véritables problèmes économiques de notre pays. Sous le prisme d’un spécialiste, il trace les sillons d’un devenir économique ponctué par des urgences réelles à surmonter.


In extenso sa production intellectuelle

« L'Eurobond émis en 2018 par l'État du Sénégal, avec une échéance prévue pour 2048, aurait subi une importante décote de 35%. Une baisse substantielle qui illustre plus que jamais, la perte de confiance internationale dans la capacité de notre pays à honorer ses obligations et à redresser rapidement sa situation financière.

Ce tournant économique, qui n'a pas de précédent connu, résulte d'une communication maladroite et politicienne du gouvernement du Sénégal, concernant l'état réel de nos finances publiques et d'une polémique hasardeuse et excessive du débat économique national, entretenue par une partie de l'opposition.

Quelles conséquences pour le Sénégal ?

Tous ces événements ont essentiellement suscité une inquiétude palpable sur les marchés. Ils ont poussé les investisseurs à désormais exiger une décote de 35 %, avant d’acquérir les titres émis par le Sénégal. Dans le même temps, les vendeurs se retrouvent contraints, au point d'accepter des moins-values lors de la cession de ces actifs sénégalais, devenus à haut risque.

Ensuite, se pose la question de la possibilité ou de la difficulté pour notre pays, d’émettre de nouveaux titres. Dans un cas comme dans l'autre, le Sénégal pourrait être acculé à proposer un rendement supérieur à 10 %, s'alignant ainsi sur le taux actuariel des obligations déjà émises.

Alors quelles voies de solutions ?

Dans ce contexte exceptionnel de dégradation de notre SIGNATURE SOUVERAINE, l'érection d'un Front National pour la Défense Économique (FNDE) constituerait un premier instrument pour affronter les incertitudes économiques et financières qui pèsent sur notre Nation et qui ne risquent pas de disparaître du jour au lendemain. Les fortes secousses qui minent les fondements de notre économie, doivent nous pousser à tempérer les querelles et spéculations politiques.

Aujourd'hui, ce qui est véritablement en jeu, réside dans notre capacité en tant que nation, à faire face à l'ampleur considérable de la crise que nous traversons et qui devrait être l'occasion pour chaque Sénégalais, de réfléchir à la construction de solutions efficaces. D'où l'urgence, malgré les clivages partisans, d’établir tout d'abord, un consensus politique national fort, sur la méthode de calcul du taux effectif d’endettement réel du Sénégal. Celle que je propose, nécessitera d’actualiser l’encours de la dette à la fin de l’année 2024, en lui soustrayant notamment, les crédits relais court terme de l’État central, contractés auprès des banques locales, pour lesquelles, les conventions de financements extérieurs ont déjà été signées. Il faudra aussi déduire les dettes contingentes des structures parapubliques garanties par l’État et qui ne présentent pas de risques financiers pour l’État central, puisqu’elles sont souvent remboursées à travers des taxes parafiscales ou par des ressources propres desdites entités autonomes.

En plus de la nécessité d’actualiser l’encours effectif de la dette publique de l’État central en fin 2024, en s’appuyant sur l’encours théorique fourni par la Cour des Comptes en fin 2023, le nouveau gouvernement du Sénégal devrait finaliser dans les meilleurs délais, le rebasing du PIB. Ce projet de changement d'année de base des comptes nationaux du Sénégal (Rebasing) entamé en avril 2023 par les services du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, pour une durée de 24 mois, permettra d'obtenir le nouveau PIB actualisé, qu’il faudrait prendre en compte dans le calcul du taux d’endettement effectif réel du Sénégal.

Ces mesures pourraient permettre au Sénégal, de reprendre le contrôle de sa dette et d'accélérer la réduction de son taux d’endettement dans des proportions significatives. En outre, il paraît impératif d’entamer une réforme en profondeur de la gouvernance de la dette publique, en centralisant tous les emprunts de l’État.

Quelle posture pour les républicains ?

Notre pays ne parviendra pas à surmonter cette situation d’exception, sans une véritable communion républicaine, à travers un FRONT NATIONAL pour la DÉFENSE ÉCONOMIQUE. Nous en sommes capables si nous sommes unis face aux grands défis économiques sénégalais. Dans ce contexte, toutes les voix doivent être entendues. Seule notre capacité à faire front, en plaçant les intérêts supérieurs de notre pays au-dessus de tout, nous permettra de surmonter la crise économique, budgétaire et sociale que traverse notre Nation et que subissent nos concitoyens.

Dans cette situation périlleuse pour le futur de notre nation, ma loyauté envers la République me conduit à rester constructif malgré mon opposition politique sans concession au régime actuel et aux injustices qu’il fait subir à mes proches. L'union nationale ne doit pas être confondue avec l'union politique. Personne ne devrait gager sa réussite politique personnelle sur l'échec du gouvernement d'Ousmane Sonko ou sur une campagne de règlements de comptes envers les anciens tenants du pouvoir.

Le rayonnement du Sénégal ne se bâtira pas sur le désespoir collectif des Sénégalais et l'écroulement économique de notre pays. Mettons un terme aux attaques politiques visant l’héritage commun et indélébile de l’ancien régime. Ceux qui gouvernent aujourd'hui et ceux qui aspirent à le faire demain, devraient au nom de l'intérêt national, se concentrer sur les actions, fédérer leurs propositions et leurs idées, pour l'amélioration de la notation souveraine du Sénégal. Redresser l'économie, c'est redonner espoir aux Sénégalais et inspirer la confiance internationale. Et c’est exactement ce que les Sénégalais, premières victimes de cette crise économique et sociale, attendent de leur élite politique. »





Doudou Kâ,
ancien ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération


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