Le «Ndogou» présidentiel destiné aux anciens déplacés du conflit en Casamance, devra attendre. Du moins pour certains. Des bénéficiaires des communes de Djibanar et Kaour (département de Goudomp), n’ont pas pu retirer leurs chèques, remis au courant de la semaine passée par le Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale, dans le cadre d’un appui financier du Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc), destiné aux déplacés de retour au bercail.
La raison ?«Faute de carte nationale d’identité (Cni) ou de Cni en cours de validité», informe le maire de la commune de Djibanar, Ibou Diallo Sadio. Il précise : «Impossible, pour l’heure, de donner des chiffres relatifs aux bénéficiaires de la commune qui sont dans cette situation, car la remise des chèques se poursuit».
Le maire de la commune voisine de Kaour a pu faire le point, à titre provisoire, sur le nombre de personnes incapables de retirer leurs chèques, d’un montant de 150 mille francs Cfa. Youba Sonko a informé : «Dans les villages de Sinkère Diola et Diabang, 7 personnes sur 42 bénéficiaires n’ont pu retirer leurs chèques. 3 n’ont pas de Cni, 2 ont les anciennes formules de Cni, et 2 autres ont voyagé et leurs ayants droit ne sont pas parvenus à accéder à l’argent de leurs parents».
Selon M. Youba Sonko, «les responsables de la banque sont intransigeants par rapport à l’identification des bénéficiaires». Et puis, «au niveau de la gendarmerie, on nous a refusé la délivrance de procuration pour qu’un porteur quelconque du chèque, choisi par le propriétaire, puisse retirer l’argent».
Quelles solutions ? Ce dernier propose : «Nous avons proposé au sous-préfet de faire un rapport pour que le bénéficiaire sans Cni soit remplacé par une personne de son choix ou alors, que l’on permette au chef de village ou à l’imam, de présenter sa pièce d’identification». Vraisemblablement, le nombre de malheureux déplacés appuyés par le Pdc, pourrait être très important.
C’est dire que l’appui présidentiel de 150 mille francs Cfa devra attendre longtemps, encore avant de pouvoir agrémenter les repas des ayants droit. Pour quelle durée ?
Il faut rappeler que cet accompagnement présidentiel en faveur des déplacés du conflit en Casamance, concerne 666 personnes réparties entre les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Il s’agit de personnes qui avaient, pour la plupart, quitté le Sénégal depuis les années 90, pour s’installer en Gambie ou en Guinée-Bissau. Et ce n’est qu’en 2021 et 2022 que la plupart ont accepté de revenir au pays, dans le département de Goudomp surtout, suite à la pacification de la zone à la faveur des opérations de ratissage menées par le Général Souleymane Kandé.
L’état-civil, un casse-tête
L’accès à l’état-civil est l’un des plus gros écueils qui fragilisent l’intégration au Sénégal des déplacés de retour. C’est la conviction du maire de Kaour.
Parlant spécifiquement des déplacés de sa commune, Youba Sonko raconte : «Le village de Sinkère Diola a été complètement incendié en octobre 1992. Depuis cette date, la majorité de ses habitants sont allés se réfugier en Guinée-Bissau. Ils ne sont revenus que le 27 avril 2021 précisément, c’est-à -dire plus de 30 ans après. Leurs documents d’état-civil ont été brûlés dans l’incendie de leurs cases. C’est dire que les parents, comme les enfants nés en Guinée-Bissau, n’ont pas d’acte de naissance. Même en cas d’audience foraine en faveur des élèves, leurs enfants ne peuvent pas obtenir un extrait de naissance parce que leurs parents n’en disposent pas. Actuellement, leurs enfants sont admis dans les écoles sans extrait d’acte de naissance ».
Pour trouver une solution à cette situation, M. Sonko propose : «En cas d’audience foraine (et il faut en organiser), les enfants des déplacés revenus au pays doivent bénéficier d’une discrimination positive. Qu’on exige auparavant, la disponibilité du document d’état-civil d’un des parents.
Le témoignage du chef de village devrait suffire pour leur établir un acte de naissance. Autrement, des situations de frustration pourraient se présenter très souvent et compromettre leur intégration harmonieuse dans la communauté d’origine et au sein de la Nation sénégalaise».
Le Quotidien
La raison ?«Faute de carte nationale d’identité (Cni) ou de Cni en cours de validité», informe le maire de la commune de Djibanar, Ibou Diallo Sadio. Il précise : «Impossible, pour l’heure, de donner des chiffres relatifs aux bénéficiaires de la commune qui sont dans cette situation, car la remise des chèques se poursuit».
Le maire de la commune voisine de Kaour a pu faire le point, à titre provisoire, sur le nombre de personnes incapables de retirer leurs chèques, d’un montant de 150 mille francs Cfa. Youba Sonko a informé : «Dans les villages de Sinkère Diola et Diabang, 7 personnes sur 42 bénéficiaires n’ont pu retirer leurs chèques. 3 n’ont pas de Cni, 2 ont les anciennes formules de Cni, et 2 autres ont voyagé et leurs ayants droit ne sont pas parvenus à accéder à l’argent de leurs parents».
Selon M. Youba Sonko, «les responsables de la banque sont intransigeants par rapport à l’identification des bénéficiaires». Et puis, «au niveau de la gendarmerie, on nous a refusé la délivrance de procuration pour qu’un porteur quelconque du chèque, choisi par le propriétaire, puisse retirer l’argent».
Quelles solutions ? Ce dernier propose : «Nous avons proposé au sous-préfet de faire un rapport pour que le bénéficiaire sans Cni soit remplacé par une personne de son choix ou alors, que l’on permette au chef de village ou à l’imam, de présenter sa pièce d’identification». Vraisemblablement, le nombre de malheureux déplacés appuyés par le Pdc, pourrait être très important.
C’est dire que l’appui présidentiel de 150 mille francs Cfa devra attendre longtemps, encore avant de pouvoir agrémenter les repas des ayants droit. Pour quelle durée ?
Il faut rappeler que cet accompagnement présidentiel en faveur des déplacés du conflit en Casamance, concerne 666 personnes réparties entre les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Il s’agit de personnes qui avaient, pour la plupart, quitté le Sénégal depuis les années 90, pour s’installer en Gambie ou en Guinée-Bissau. Et ce n’est qu’en 2021 et 2022 que la plupart ont accepté de revenir au pays, dans le département de Goudomp surtout, suite à la pacification de la zone à la faveur des opérations de ratissage menées par le Général Souleymane Kandé.
L’état-civil, un casse-tête
L’accès à l’état-civil est l’un des plus gros écueils qui fragilisent l’intégration au Sénégal des déplacés de retour. C’est la conviction du maire de Kaour.
Parlant spécifiquement des déplacés de sa commune, Youba Sonko raconte : «Le village de Sinkère Diola a été complètement incendié en octobre 1992. Depuis cette date, la majorité de ses habitants sont allés se réfugier en Guinée-Bissau. Ils ne sont revenus que le 27 avril 2021 précisément, c’est-à -dire plus de 30 ans après. Leurs documents d’état-civil ont été brûlés dans l’incendie de leurs cases. C’est dire que les parents, comme les enfants nés en Guinée-Bissau, n’ont pas d’acte de naissance. Même en cas d’audience foraine en faveur des élèves, leurs enfants ne peuvent pas obtenir un extrait de naissance parce que leurs parents n’en disposent pas. Actuellement, leurs enfants sont admis dans les écoles sans extrait d’acte de naissance ».
Pour trouver une solution à cette situation, M. Sonko propose : «En cas d’audience foraine (et il faut en organiser), les enfants des déplacés revenus au pays doivent bénéficier d’une discrimination positive. Qu’on exige auparavant, la disponibilité du document d’état-civil d’un des parents.
Le témoignage du chef de village devrait suffire pour leur établir un acte de naissance. Autrement, des situations de frustration pourraient se présenter très souvent et compromettre leur intégration harmonieuse dans la communauté d’origine et au sein de la Nation sénégalaise».
Le Quotidien