Yerim Seck dévoile son livre - 45 ans ce 12 mars… Libre… Merci


Rédigé le Mercredi 12 Mars 2014 à 13:44 | Lu 671 fois | 2 commentaire(s)




Yerim Seck dévoile son livre - 45 ans ce 12 mars… Libre… Merci

Aujourd’hui, j’ai 45 ans. Je n’ai pas à me plaindre de ce que Dieu dans sa magnanimité m’a donné depuis cette nuit où je suis né à l’hôpital Abass Ndao. Je n’en retiens que les hommes et les femmes que j’ai croisés et qui m’ont toujours couvert d’affection. Je les remercie pour leur sollicitude, surtout lors de l’épreuve que je viens de traverser. Voici, en exclusivité, les pages que je leur ai consacrées dans « Ces goulots qui étranglent le Sénégal Â», mon livre qui paraît à Paris dans les prochains jours.  
 

« J’ai écrit ce livre sous les feux d’une épreuve. Pendant ces moments de doute et d’incertitudes, j’ai pu compter sur le soutien précieux de Baba Diaw ITOC. Du fait de sa discrétion légendaire, je le sais réfractaire à toute forme de publicité de ses bonnes actions. Je ne peux malgré tout pas m’abstenir de lui exprimer ma reconnaissance. Ma détention aurait été un calvaire sans son appui. On ne peut toutefois avoir pareil grand frère dans un pays et manquer de quoi que ce soit.

Abdoul Mbaye, qui est mon frère avant d’avoir été le Premier ministre du Sénégal, m’a prouvé que je suis à ses yeux un membre à part entière de la « tribu Â» du « pater Â» Kéba Mbaye.

Serigne Bassirou Mbacké Abdoul Khadre, porte-parole du khalife général des mourides, a envoyé deux énormes béliers à mon épouse à l’occasion des fêtes de Tabaski 2012 et 2013. Je saisis à sa juste valeur la portée symbolique de tels actes.
 

Mon ami Cheikh Amar m’a été d’un apport aussi discret que fraternel.
 

Macky Sall, le président de la République, ne s’est pas limité à me transmettre, par le biais de ses émissaires, des messages de soutien. Joignant le geste à la parole, il m’a, à deux reprises, apporté une assistance, dans le souci de préserver ma famille du besoin.
 

Son épouse, la Première dame Marième Faye Sall, s’est chargée d’acheter des cadeaux à mes enfants à l’occasion de Noël 2012. Je n’oublierai jamais ce geste destiné à des êtres qui comptent le plus au monde pour moi.
 

Lorsque la sordide affaire qui m’a conduit en prison a éclaté, des personnalités de ce pays ont multiplié les initiatives pour me protéger contre ce qu’ils ont trop tôt perçu comme une injustice. Elles ont tout fait pour m’éviter la prison, y compris des médiations avec la partie civile. Il s’agit de l’ancien ministre des Affaires étrangères Madické Niang, de l’administrateur de sociétés Me Mamadou Diop, de l’homme d’affaires Elhadji Mbaye Guèye, du président de la confrérie khadrya au Sénégal Cheikh Ousmane Diagne, du communicateur traditionnel Elhadji Mansour Mbaye… Je leur témoigne ma gratitude et mon attachement.
 

C’est connu : la prison est une épreuve salutaire qui permet à quiconque y entre de distinguer ses vrais amis de ses compagnons de circonstance. J’ai pu découvrir que l’inspecteur des douanes Babacar Diouf, le député Abdou Mbow, le magistrat Mouhamadou Bamba Niang et l’homme de média Pape Ngagne Ndiaye m’aiment vraiment. Pour des raisons que je garde pour moi-même, mille mercis à Babacar Touré, le directeur du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, et à Babacar Ngom, PDG de la Sedima !
 

J’ai été touché par le soutien constant de la chanteuse Coumba Gawlo Seck, du patron de presse Bougane Guèye Dany, du journaliste El Malick Seck, de l’inspecteur du trésor Mamadou Oumar Bocoum, du leader syndical Cheikh Diop CNTS/FC, du professeur Mounirou Sy, de l’administrateur de sociétés Diagna Ndiaye, de l’écrivain Hamidou Dia, du chanteur Manel Diop, de l’ex-ministre d’Etat Karim Wade, de mon oncle Babacar Thiam, du prêcheur islamique Elhadji Moustapha Guèye, du promoteur de lutte Gaston Mbengue, du député Doudou Wade, de l’ex-ministre Mouhamadou Bamba Ndiaye, du chef d’entreprise Aimé Sène, de l’homme politique Serigne Mbacké Ndiaye, du parolier Salam Diallo, de l’homme d’affaires Tamsir Sokhna, de la journaliste Aïssatou Diop Fall, du professeur Mamadou Sy Tounkara, de l’ex-directrice générale Amy Samaké, du ministre-conseiller Youssou Touré, de mes confrères Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop et Pape Alé Niang, des animateurs Pape Cheikh Diallo et Ahmed Aïdara...


Je remercie les meilleurs avocats du monde, ceux-là mêmes qui m’ont défendu avec brio et conviction, et réussi le plus essentiel : démontrer à la face du monde qu’un innocent a été condamné par une sorte de justice censitaire fondée sur un privilège de naissance. Maîtres Aly Fall, Mamadou Guèye Mbow, Abdou Dialy Kane, Malick Mbengue, Issa Diop, Abdoulaye Sadjo… ont rempli leur mission. Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier ministre dans une autre vie, est venu me trouver en prison pour m’informer qu’il a reporté un déplacement sur Banjul afin de plaider en ma faveur à l’occasion de mon premier procès.


Lorsque, le 2 février 2013, deux gardes pénitentiaires (dont un neveu déclaré d’une personne en lien direct avec mon dossier) m’ont sauvagement agressé et arraché des dents, le chirurgien-dentiste Alpha Gaye, l’ophtalmologue Mamour Dieng et le neurologue Ibrahima Tine de l’hôpital Principal de Dakar ont réparé les graves dégâts causés à ma mâchoire, à ma vue et à mon cerveau. Le commandant Djibril Cissé, médecin militaire en service à l’Ecole de la police nationale, m’a par la suite posé dix dents. Je leur serai éternellement reconnaissant.

Merci à Serigne Diagne d’avoir tenu Dakaractu, dont tout le monde prédisait la mort suite à mon arrestation, mais qui est aujourd’hui devenu, par la grâce de Dieu, le média le plus influent du Sénégal.

 

Boubacar Diallo et toute l’équipe de « Un café avec… Â» méritent ma gratitude. Ils ont résisté, ont tenu et ont maintenu la série à sa position naturelle : celle de l’émission la plus regardée du pays.

Je remercie ces dizaines de milliers de Sénégalais et d’étrangers qui, inscrits dans diverses pages de soutien sur l’internet (Soutenons Cheikh Yérim Seck, Liberté pour Cheikh Yérim Seck, Tous derrière Yérim Seck…) ont dénoncé avec force arguments mon incarcération. Mais également et surtout ces nombreux anonymes, hommes et femmes, jeunes et vieux, qui ont fait la queue au tribunal comme à la prison pour me rendre visite et me réconforter. Un jour, au Camp pénal de Liberté 6, le directeur des ressources humaines des Industries chimiques du Sénégal (ICS) m’a dit : « Nous ne nous sommes jamais vus, nous ne nous connaissons pas. J’ai fait la queue au tribunal pour obtenir le permis de visite et devant cette prison pour vous voir. Je me suis donné cette peine parce que je vous ai entendu plus d’une fois prendre des positions courageuses pour défendre les intérêts du Sénégal. Voici ma carte de visite, y figurent tous mes contacts. Dites-moi tout ce que vous voulez, je le ferai volontiers pour vous. Â» Aminata Thiam Diallo, épouse du directeur de l’administration pénitentiaire, m’a témoigné d’une affection maternelle tout au long de ma détention. Si certains régisseurs et gardes ont des méthodes d’un autre âge, j’ai été marqué par l’humanisme et la culture des droits de l’homme de Mame Saliou Fall, directeur de la prison du Cap Manuel, et de Boubacar Diatta que Diadji Ndiaye a remplacé à la tête du Camp pénal de Liberté 6.


J’étais trop loin d’imaginer à quel point mes compatriotes m’aimaient. Un jour, devant le défilé ininterrompu de personnes de toute qualité, de tout âge, de tout statut social, pour me réconforter, mon codétenu Tamsir Jupiter Ndiaye, professeur de lettres doté du sens de la formule, m’a lancé : « Tu es l’enfant chéri du Sénégal. Â»
 

Tous les Sénégalais qui comptent, y compris ceux dont le statut le leur interdit, m’ont trouvé en prison pour me manifester leur sympathie. Qu’ils trouvent dans ces lignes l’expression de ma profonde reconnaissance ! Â»



(Par Cheikh Yérim Seck)


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