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Ville Verte au Lac Rose : Un projet durable suscite espoirs et inquiétudes


Rédigé le Mercredi 19 Mars 2025 à 14:14 | Lu 73 fois | 0 commentaire(s)



Ce mardi 18 mars 2025, au Lac Rose, une audience publique présidée par le Sous-préfet de l’arrondissement de Sangalkam, M. Mamadou Diouf, a rassemblé des acteurs clés et des citoyens concernés, pour discuter du rapport de l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) du projet « Ville Verte ». Ce projet ambitieux, porté par Casa Orascom, vise à construire une ville à usage mixte, combinant logements, espaces verts et infrastructures modernes, au cœur du pôle urbain du Lac Rose.


L’initiative, présentée comme une réponse à l’accroissement démographique de Dakar et au manque de logements durables, suscite à la fois l’enthousiasme et l’inquiétude. Les débats ont mis en lumière des perspectives divergentes, reflétant les espoirs et les craintes des différentes parties prenantes.

Le projet « Ville Verte » se présente comme une nouvelle manière de vivre, un modèle d’urbanisation durable, qui entend concilier développement économique et préservation de l’environnement. Implantée sur 216 hectares entre le Lac Rose et l’Océan Atlantique, cette ville nouvelle promet une connectivité exceptionnelle, des logements accessibles à toutes les bourses et des infrastructures modernes intégrées dans un cadre naturel luxuriant. Les concepteurs du projet insistent sur leur engagement à préserver l’environnement, avec des mesures telles que le recyclage des eaux usées, l’utilisation d’énergies renouvelables et la gestion sélective des déchets. « Ville Verte, c’est avant tout s’unir pour un avenir durable », affirment-ils, en soulignant l’importance de l’innovation et de la préservation du patrimoine naturel du Sénégal.

Cependant, malgré ces promesses, le projet n’a pas manqué de soulever des questions et des controverses lors de l’audience publique. Les réactions des participants ont été variées, allant de l’enthousiasme sans réserve aux critiques acerbes, en passant par des appels à la prudence.

Momar Sokhna Diop, Maire de la commune de Tivaouane Peulh-Niaga, a exprimé un soutien sans équivoque au projet. Pour lui, « Ville Verte » représente une opportunité unique, de transformer sa commune en un modèle de développement urbain durable. « Nous avons toujours voulu que la commune de Tivaouane Peulh-Niaga soit une commune de référence, voire la plus belle du Sénégal Â», a-t-il déclaré. Il a souligné les avantages économiques et sociaux du projet, notamment la création d’emplois pour les jeunes et l’amélioration des infrastructures locales. « Ce projet va faire du Lac Rose, une ville résidentielle et touristique de premier plan, tout en préservant l’environnement, grâce à l’expertise des spécialistes en urbanisme et en écologie Â», a-t-il ajouté. Pour lui, « Ville Verte » est une chance à saisir pour construire le Sénégal de 2050, un Sénégal vert et prospère.

À l’opposé, Ousmane Sock, président de l’Association pour la défense des intérêts des populations (Aar Sunu Momél), a exprimé des réserves quant à la communication autour du projet. Selon lui, de nombreux riverains ne comprennent pas encore les objectifs et les implications de « Ville Verte ». « La principale crainte, c’est l’absence de communication Â», a-t-il expliqué. Il a souligné l’importance de mieux expliquer aux populations locales, les bénéfices concrets du projet, notamment en termes de logements sociaux. « Nous avons besoin de ces logements pour réduire le nombre de locataires et améliorer les conditions de vie des Sénégalais Â», a-t-il affirmé. Pour lui, une communication claire et transparente est essentielle pour obtenir l’adhésion des populations.

Ibrahima Mbaye, président de l’Association pour la protection du Lac Rose (Aar Lac Rose), a, quant à lui, exprimé des craintes environnementales. Il a mis en garde contre les risques que le projet fait peser sur l’écosystème fragile du Lac Rose. « Le Lac Rose est un site sensible, avec une bande de filaos plantée depuis les années 60, pour protéger les dunes de sable Â», a-t-il rappelé. Il a souligné que la construction de 78 000 logements sur 216 hectares, pourrait perturber cet équilibre délicat. « On ne refuse pas le développement, mais il faut être prudent avec un site aussi fragile Â», a-t-il insisté. Pour lui, le projet risque de compromettre non seulement l’environnement, mais aussi le tourisme et le cadre de vie des populations locales.

Enfin, Idy Bâ, gérant d’hôtel, a proposé une solution alternative : la délocalisation du projet ou une modification de sa physionomie. Selon lui, l’emplacement actuel du projet n’est pas adapté aux activités touristiques du Lac Rose. « Le Lac Rose est une zone touristique sensible et ce projet pourrait nuire à son attractivité Â», a-t-il déclaré. Il a suggéré de déplacer le projet vers une autre zone ou de revoir son design, pour y inclure davantage d’espaces verts et de terrains de jeux. « Cela permettrait de préserver le caractère unique du Lac Rose, tout en répondant aux besoins de développement Â», a-t-il expliqué.

L’audience publique a ainsi mis en lumière les tensions entre développement et préservation, entre espoirs et craintes. D’un côté, « Ville Verte » est perçu comme une opportunité de moderniser la région, de créer des emplois et de répondre à la crise du logement. De l’autre, il est vu comme une menace pour l’environnement et le mode de vie des populations locales. Les débats ont également révélé l’importance d’une communication claire et inclusive, pour garantir l’adhésion des citoyens.

En conclusion, le projet « Ville Verte » incarne les défis et les contradictions du développement urbain au Sénégal. Alors que certains y voient une vision d’avenir, d’autres redoutent ses conséquences sur l’environnement et les communautés locales. La réussite de ce projet dépendra de la capacité des porteurs, à concilier ces perspectives divergentes, à écouter les préoccupations des populations et à mettre en Å“uvre des mesures concrètes pour préserver l’équilibre écologique du Lac Rose. Comme l’a résumé un participant : « Le développement est nécessaire, mais il ne doit pas se faire au détriment de notre patrimoine naturel et de notre identité Â».






Birame Khary Ndaw
 
 


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