Au sein de la grande coalition Benno Bokk Yaakar (BBY), les alliés se donnent des coups ouvertement désormais. L’ennemi n’est plus le camp d’en face incarné par Yewwi Askan wi, mais le ver est dans le propre fruit de BBY. Et le « Gatsa-gatsa » de rigueur est emprunté justement du camp d’en face. On ne se couvre plus du manteau « gagnons ensemble et gouvernons ensemble» qui sonnait comme le crédo de ralliement de cette grande majorité.
La faute au raid solitaire d’Idrissa Seck sur le chemin de 2024. Le Secrétariat exécutif permanent (SEP) de Benno sonne la charge et s’étonne des multiples déclarations de candidatures au sein de la majorité. «Depuis un certain temps, des responsables de la coalition BBY font des déclarations de candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
La dernière en date est celle du président Drissa Seck, président du parti Rewmi, membre de la coalition» indiquent Mor Ngom et compagnie. On crie presque haro sur le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). A ce dernier, l’instance exécutive de la coalition reproche un manquement aux principes de concertation
Seulement voilà , le leader de Rewmi n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. Tout en prenant acte du communiqué du SEP, le leader de Rewmi dit réserver sa réponse à la prochaine réunion de la Conférence des leaders. Idrissa Seck a tenu à exhorter tous les membres de la coalition BBY à montrer davantage de sérénité, d’unité et solidarité. Un appel qui intervient un peu tard puisque de graves fissures apparaissent déjà au sein de la majorité.
La coalition « Benno Bokk Yakkar», mise sur pied en 2012, est composée essentiellement de l’Alliance pour la République (APR), le parti du président qui représente la locomotive de la coalition, du Parti socialiste (PS), de l’Alliance des forces du progrès (AFP), de Rewmi et d’autres formations politiques comme le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), la Ligue démocratique (LD) et d’autres partis de moindre importance.
Cette coalition réputée pour sa solidité pour avoir gagné toutesles élections depuis sa création en 2012 semble se fissurersur la question du 3e mandat qui irrite plusieurs responsables. Suite au débat soulevé par le Témoin danssa publication du 04 Avril 2024, plusieursréactions ont été notées. D’où l’intérêt de poursuivre la réflexion avec l’avis d’experts sur la situation de Benno face l’épreuve du 3e mandat.
La peur de voir la coalition se disloquer est palpable. Une implosion ralentie par des calculs et des stratégies. Chaque parti ou mouvement allié est en train d’observer le dénouement des premiers actes posés. Mais ce qui est sûr, c’est que des départs seront enregistrés dans les rangs de Benno Bokk Yaakar. N’empêche, les analystes et autres experts considèrent que cette coalition a besoin d’être redynamisée pour la prochaine élection présidentielle.
Benno, disent-ils, doit forcément faire sa mue puisqu’une séparation assez heurtée est probable. Certains partis politiques, préviennent-ils, ne seront pas épargnés. Selon nos interlocuteurs, Idrissa Seck, le premier à se signaler, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais candidat avec Macky Sall.
Et il n’est même pas exclu qu’Idrissa Seck ne soutienne pas Macky s’il est candidat. Ces analystes voient danssa déclaration de candidature juste une stratégie pour que l’actuel président de la République lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir.
Abdou Khadr Sanogo, Sociologue « Benno va forcément vers l’implosion de sa dynamique »
Le sociologue Abdou Khadr Sanogo prévient que forcément BBY va être secouée. Puisque tous ceux quis’étaient tus, jusqu’ici, pensaient que c’était normal d’accompagner le leader qui est à son dernier mandat.
« Effectivement, quelles que soient les eaux troubles, les vicissitudes de la politique, BBY a tenu bon. Aujourd’hui, c’est une coalition qui risque d’être victime de l’usure du pouvoir. Elle a tellement duré qu’elle a atteint son niveau de maturité et son apogée. Tout ce qui naît et qui grandit va forcément mourir. Même si ce n’était pas cette prochaine échéance présidentielle, BBY était déjà à bout de souffle », estime le sociologue.
Inéluctablement, selon lui, cette coalition a besoin d’être redynamisée. Mais, les gens n’ont pas eu le temps. Alors, cette prochaine élection présidentielle va finir de contraindre la coalition à procéder à sa propre mue. Soit, la grande majorité va aller directement à la présidentielle et une autre partie s’y opposera ou bien une autre réclamera son tour du gâteau.
Donc, dit-il, forcément cette séparation heurtée dontsont victimes certains partis politiques ou coalitions ne l’épargnera pas. Abdou Khadr Sanogo est d’avis qu’en réalité Idrissa Seck n’est pas trop accepté par la coalition BBY. Il a toujours eu une entente directe avec Macky Sall. Du coup, sa sortie ne peut pas influencer d’autres partis à quitter le navire.
« Idy n’a pas trop d’atomes crochus à BBY. Une coalition peut-être secouée mais tout dépend de l’habileté de son leader à en maintenir la cohésion », explique Abdou Khadr Sanogo.
Cela dit, le sociologue appelle les acteurs politiques à comprendre que les Sénégalais sont fatigués. Et il faudrait qu’ils arrêtent de les leurrer avec leurs deals souterrains. Dénonçant les compromis et autres deals nocturnes, il exige des propositions de solutions pouvant aider à sortir nos compatriotes de cet état de paupérisation extrême dans lequel ils vivent
Assane Samb, politologue : « Idrissa Seck se démarque de façon claire et publique de la coalition Benno Bokk Yakkar »
Le journaliste-politologue Assane Samb, lui, pense qu’il y a des frottements au niveau de Benno. Une première fissure est constatée avec Idrissa Seck qui n’est pas encore prêt à quitter Benno. Sinon, il l’aurait dit clairement comme la première fois lorsqu’il avait claqué la porte et que ses ministres, Omar Guèye et Pape Diouf, étaient restés.
« S’il prend l’option de rester dans une position encore ambiguë, c’est parce qu’il souhaite encore prolonger le compagnonnage au sein de cette coalition. D’ailleurs, il l’a dit en reconnaissant des qualités aussi importantes à la Première dame. Il reconnaît maintenant que la vision du président dépasse Diamniadio ! Idy a clairement signifié à l’opinion qu’il souhaite rester dans le Benno en étant choisi comme candidat de ladite coalition. C’est apparemment la bataille qu’il est en train de mener », décrypte Assane Samb
D’après le journaliste et politologue, cette sortie de Idy ne va nullement influencer les alliés au sein de Benno. Au contraire, avec les réactions d’hostilité entendues, on peut penser que ça peut faire réfléchir certains leaders qui pensaient pouvoir se démarquer facilement de la coalition au pouvoir. En réalité, il n’est pas facile de quitter la coalition au pouvoir.
Assane Samb évoque les avantages liés à ce compagnonnage et aussi des enjeux de crédibilité politique. « Si vous entrez et sortez au gré des circonstances, l’opinion publique pourrait vous sanctionner négativement. Donc, tous les partis politiques et mouvements qui sont au sein de Benno sont pratiquement contraints d’y rester à quelques mois de la présidentielle au risque de voir leur crédibilité s’effilocher. Les alliés auront du mal à articuler un discours cohérent qui pourra convaincre les Sénégalais s’ils s’opposaient à Macky Sall », déduit il.
Assane Samb soupçonne qu’Idrissa Seck est seulement en train de manœuvrer pour qu’on puisse lui permettre d’être le candidat de la coalition « Benno Bokk Yaakar » et non pas seulement de Rewmi.
Idy, retient-il, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais, candidat avec Macky Sall. Il n’est pas exclu qu’il soutienne Macky s’il est candidat.
« C’est juste une stratégie pour que Macky lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir. Et cela ne va nullement encourager les autres partis à quitter Benno. Cela ne veut pas dire que Benno est en implosion », conclut le politologue Assane Samb.
Le Témoin
La faute au raid solitaire d’Idrissa Seck sur le chemin de 2024. Le Secrétariat exécutif permanent (SEP) de Benno sonne la charge et s’étonne des multiples déclarations de candidatures au sein de la majorité. «Depuis un certain temps, des responsables de la coalition BBY font des déclarations de candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
La dernière en date est celle du président Drissa Seck, président du parti Rewmi, membre de la coalition» indiquent Mor Ngom et compagnie. On crie presque haro sur le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). A ce dernier, l’instance exécutive de la coalition reproche un manquement aux principes de concertation
Seulement voilà , le leader de Rewmi n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. Tout en prenant acte du communiqué du SEP, le leader de Rewmi dit réserver sa réponse à la prochaine réunion de la Conférence des leaders. Idrissa Seck a tenu à exhorter tous les membres de la coalition BBY à montrer davantage de sérénité, d’unité et solidarité. Un appel qui intervient un peu tard puisque de graves fissures apparaissent déjà au sein de la majorité.
La coalition « Benno Bokk Yakkar», mise sur pied en 2012, est composée essentiellement de l’Alliance pour la République (APR), le parti du président qui représente la locomotive de la coalition, du Parti socialiste (PS), de l’Alliance des forces du progrès (AFP), de Rewmi et d’autres formations politiques comme le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), la Ligue démocratique (LD) et d’autres partis de moindre importance.
Cette coalition réputée pour sa solidité pour avoir gagné toutesles élections depuis sa création en 2012 semble se fissurersur la question du 3e mandat qui irrite plusieurs responsables. Suite au débat soulevé par le Témoin danssa publication du 04 Avril 2024, plusieursréactions ont été notées. D’où l’intérêt de poursuivre la réflexion avec l’avis d’experts sur la situation de Benno face l’épreuve du 3e mandat.
La peur de voir la coalition se disloquer est palpable. Une implosion ralentie par des calculs et des stratégies. Chaque parti ou mouvement allié est en train d’observer le dénouement des premiers actes posés. Mais ce qui est sûr, c’est que des départs seront enregistrés dans les rangs de Benno Bokk Yaakar. N’empêche, les analystes et autres experts considèrent que cette coalition a besoin d’être redynamisée pour la prochaine élection présidentielle.
Benno, disent-ils, doit forcément faire sa mue puisqu’une séparation assez heurtée est probable. Certains partis politiques, préviennent-ils, ne seront pas épargnés. Selon nos interlocuteurs, Idrissa Seck, le premier à se signaler, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais candidat avec Macky Sall.
Et il n’est même pas exclu qu’Idrissa Seck ne soutienne pas Macky s’il est candidat. Ces analystes voient danssa déclaration de candidature juste une stratégie pour que l’actuel président de la République lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir.
Abdou Khadr Sanogo, Sociologue « Benno va forcément vers l’implosion de sa dynamique »
Le sociologue Abdou Khadr Sanogo prévient que forcément BBY va être secouée. Puisque tous ceux quis’étaient tus, jusqu’ici, pensaient que c’était normal d’accompagner le leader qui est à son dernier mandat.
« Effectivement, quelles que soient les eaux troubles, les vicissitudes de la politique, BBY a tenu bon. Aujourd’hui, c’est une coalition qui risque d’être victime de l’usure du pouvoir. Elle a tellement duré qu’elle a atteint son niveau de maturité et son apogée. Tout ce qui naît et qui grandit va forcément mourir. Même si ce n’était pas cette prochaine échéance présidentielle, BBY était déjà à bout de souffle », estime le sociologue.
Inéluctablement, selon lui, cette coalition a besoin d’être redynamisée. Mais, les gens n’ont pas eu le temps. Alors, cette prochaine élection présidentielle va finir de contraindre la coalition à procéder à sa propre mue. Soit, la grande majorité va aller directement à la présidentielle et une autre partie s’y opposera ou bien une autre réclamera son tour du gâteau.
Donc, dit-il, forcément cette séparation heurtée dontsont victimes certains partis politiques ou coalitions ne l’épargnera pas. Abdou Khadr Sanogo est d’avis qu’en réalité Idrissa Seck n’est pas trop accepté par la coalition BBY. Il a toujours eu une entente directe avec Macky Sall. Du coup, sa sortie ne peut pas influencer d’autres partis à quitter le navire.
« Idy n’a pas trop d’atomes crochus à BBY. Une coalition peut-être secouée mais tout dépend de l’habileté de son leader à en maintenir la cohésion », explique Abdou Khadr Sanogo.
Cela dit, le sociologue appelle les acteurs politiques à comprendre que les Sénégalais sont fatigués. Et il faudrait qu’ils arrêtent de les leurrer avec leurs deals souterrains. Dénonçant les compromis et autres deals nocturnes, il exige des propositions de solutions pouvant aider à sortir nos compatriotes de cet état de paupérisation extrême dans lequel ils vivent
Assane Samb, politologue : « Idrissa Seck se démarque de façon claire et publique de la coalition Benno Bokk Yakkar »
Le journaliste-politologue Assane Samb, lui, pense qu’il y a des frottements au niveau de Benno. Une première fissure est constatée avec Idrissa Seck qui n’est pas encore prêt à quitter Benno. Sinon, il l’aurait dit clairement comme la première fois lorsqu’il avait claqué la porte et que ses ministres, Omar Guèye et Pape Diouf, étaient restés.
« S’il prend l’option de rester dans une position encore ambiguë, c’est parce qu’il souhaite encore prolonger le compagnonnage au sein de cette coalition. D’ailleurs, il l’a dit en reconnaissant des qualités aussi importantes à la Première dame. Il reconnaît maintenant que la vision du président dépasse Diamniadio ! Idy a clairement signifié à l’opinion qu’il souhaite rester dans le Benno en étant choisi comme candidat de ladite coalition. C’est apparemment la bataille qu’il est en train de mener », décrypte Assane Samb
D’après le journaliste et politologue, cette sortie de Idy ne va nullement influencer les alliés au sein de Benno. Au contraire, avec les réactions d’hostilité entendues, on peut penser que ça peut faire réfléchir certains leaders qui pensaient pouvoir se démarquer facilement de la coalition au pouvoir. En réalité, il n’est pas facile de quitter la coalition au pouvoir.
Assane Samb évoque les avantages liés à ce compagnonnage et aussi des enjeux de crédibilité politique. « Si vous entrez et sortez au gré des circonstances, l’opinion publique pourrait vous sanctionner négativement. Donc, tous les partis politiques et mouvements qui sont au sein de Benno sont pratiquement contraints d’y rester à quelques mois de la présidentielle au risque de voir leur crédibilité s’effilocher. Les alliés auront du mal à articuler un discours cohérent qui pourra convaincre les Sénégalais s’ils s’opposaient à Macky Sall », déduit il.
Assane Samb soupçonne qu’Idrissa Seck est seulement en train de manœuvrer pour qu’on puisse lui permettre d’être le candidat de la coalition « Benno Bokk Yaakar » et non pas seulement de Rewmi.
Idy, retient-il, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais, candidat avec Macky Sall. Il n’est pas exclu qu’il soutienne Macky s’il est candidat.
« C’est juste une stratégie pour que Macky lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir. Et cela ne va nullement encourager les autres partis à quitter Benno. Cela ne veut pas dire que Benno est en implosion », conclut le politologue Assane Samb.
Le Témoin