«Nous devons revenir à une régularisation et une maîtrise des prix. Ce qui se passe sur les prix, ne traduit l’acquisition, mais il y a parfois de la spéculation ou des marges importantes. Le gouvernement a décidé, comme mesure d’accompagnement, de mettre la régulation et la maîtrise des prix au centre de tout, par le renforcement du contrôle économique. Pour assurer cette régulation, le gouvernement va revenir au système des magasins témoins dans toutes les localités. Ils vont être mis en place, en impliquant les jeunes et les femmes. Les moins jeunes s’en rappelleront, la SONADIS qui était une société de l’Etat, parvenait à réguler les prix. Ce n’est pour aller concurrencer, mais faire de l’affichage clair et net.»
Cette déclaration est du Secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, qui était en conférence de presse d’annonce des nouvelles mesures pour une baisse du coût de la vie hier, jeudi 13 juin 2024.
L’annonce marque donc une renaissance d’une politique de contrôle des prix et de lutte contre l’inflation initiée au temps du régime socialiste. En effet, la Société nationale de distribution (SONADIS) était une grande chaîne de distribution sous la responsabilité de l’Etat, qui avait un contrôle total sur les coûts. Cette nouvelle baisse annoncée sur les coûts des denrées de première consommation, n’est pas une initiative nouvelle. Elle a été décidée par les anciens régimes, sans que l’effectivité ne soit durable.
QUAND LES COMMERÇANT TORPILLAIENT LES MESURES DU RÉGIME DE MACKY SALL
En septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a présidé les concertations sur la lutte contre la cherté de la vie. A l’issue de celles-ci, plusieurs mesures, pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais, ont été décidées. Il s’agit d’accélérer le paiement des compensations financières évaluées à plus de 15 milliards FCfa dues aux meuniers, à titre de subvention et aussi le paiement de la subvention 30 FCfa le kg, sur le riz paddy. Entre autres directives, il a été aussi décidé la suspension des taxes liées aux droits d’assise sur les corps gras appliquées aux importateurs.
Ensuite, le Chef de l’Etat compte ouvrir des négociations avec le gouvernement indien pour les importations de riz. Il a été aussi question de renforcer le contrôle et les moyens matériels, logistiques et humains des services de contrôle du ministère du Commerce, pour une plus grande efficacité de ses actions liées à l’application correcte de la réglementation économique. La mise en place d’un numéro vert et d’un système d’information, d’alerte et de suivi des prix, a été recommandée. Tout cela n’a pu régler le problème.
Le régime de Macky Sall, revenant à la charge, a demandé, en février 2024, un bilan des différentes mesures édictées dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Le constat étant que la cherté des produits de consommation plombe le pouvoir d’achat des ménages. Les différentes baisses se sont toujours heurtées au manque de coopération dse commerçants, qui ne respectent pas les règles établies.
DE LA SONADIS A «EASY BOUTIQUE»
Auparavant, son prédécesseur, le président Me Abdoulaye Wade, face à la crise économique mondiale entraînant la rareté des produits et la flambée des prix, en plus de projets importants dans l’agriculture pour nourrir le Sénégal, a lancé l’idée de magasins témoins pour soulager les populations. Il s’appuiera, pour cela, sur le Groupe Comptoir commercial Bara Mboup (CCBM) pour mettre en place ces magasins de référence dénommés «Easy boutique», en août 2008. Faisant alors l’affaire des populations de plusieurs quartiers et alentours où ils étaient implantés, ces magasins de référence n’auront pas résisté au temps.
Déjà, après l’indépendance, alors que les grandes compagnies, les comptoirs commerciaux et les maisons de commerce coloniaux cherchaient leur nouvel équilibre, en se spécialisant notamment dans le commerce des véhicules, des machines et des appareils, devenant des boutiques de luxe, il sera créé la SONADIS (à la suite de SOSECOD en 1961), à l’initiative de la SCOA, avec un capital de 50 millions, souscrit à concurrence de 23% par la SCOA et 77% des actions étant réservées à environ sept cents (700) commerçants sénégalais.
La Société nationale de distribution (SONADIS), en plus des nouveaux quartiers de Dakar , avait des magasins installés un peu partout dans le pays, jusque dans les grands villages, polarisant plusieurs autres petits hameaux dans le monde rural. Des denrées alimentaires et de grande consommation aux fournitures scolaires, etc., les magasins de la SONADIS offrait une multitude de services à des prix défiant toute concurrence, aux populations des zones qu’elles couvraient. Conformément à l’idée qui a motivé la création, après l’indépendance du Sénégal, par l’Etat, de la SONADIS : mettre en place un service de proximité.
Cette société faisait la fierté de la population sénégalaise, jusque vers les années 1990. Reste à voir si le retour et l’opérationnalisation du modèle SONADIS, préconisé par les nouvelles autorités, permettra une régulation des prix.
Sud Quotidien
Cette déclaration est du Secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, qui était en conférence de presse d’annonce des nouvelles mesures pour une baisse du coût de la vie hier, jeudi 13 juin 2024.
L’annonce marque donc une renaissance d’une politique de contrôle des prix et de lutte contre l’inflation initiée au temps du régime socialiste. En effet, la Société nationale de distribution (SONADIS) était une grande chaîne de distribution sous la responsabilité de l’Etat, qui avait un contrôle total sur les coûts. Cette nouvelle baisse annoncée sur les coûts des denrées de première consommation, n’est pas une initiative nouvelle. Elle a été décidée par les anciens régimes, sans que l’effectivité ne soit durable.
QUAND LES COMMERÇANT TORPILLAIENT LES MESURES DU RÉGIME DE MACKY SALL
En septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a présidé les concertations sur la lutte contre la cherté de la vie. A l’issue de celles-ci, plusieurs mesures, pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais, ont été décidées. Il s’agit d’accélérer le paiement des compensations financières évaluées à plus de 15 milliards FCfa dues aux meuniers, à titre de subvention et aussi le paiement de la subvention 30 FCfa le kg, sur le riz paddy. Entre autres directives, il a été aussi décidé la suspension des taxes liées aux droits d’assise sur les corps gras appliquées aux importateurs.
Ensuite, le Chef de l’Etat compte ouvrir des négociations avec le gouvernement indien pour les importations de riz. Il a été aussi question de renforcer le contrôle et les moyens matériels, logistiques et humains des services de contrôle du ministère du Commerce, pour une plus grande efficacité de ses actions liées à l’application correcte de la réglementation économique. La mise en place d’un numéro vert et d’un système d’information, d’alerte et de suivi des prix, a été recommandée. Tout cela n’a pu régler le problème.
Le régime de Macky Sall, revenant à la charge, a demandé, en février 2024, un bilan des différentes mesures édictées dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Le constat étant que la cherté des produits de consommation plombe le pouvoir d’achat des ménages. Les différentes baisses se sont toujours heurtées au manque de coopération dse commerçants, qui ne respectent pas les règles établies.
DE LA SONADIS A «EASY BOUTIQUE»
Auparavant, son prédécesseur, le président Me Abdoulaye Wade, face à la crise économique mondiale entraînant la rareté des produits et la flambée des prix, en plus de projets importants dans l’agriculture pour nourrir le Sénégal, a lancé l’idée de magasins témoins pour soulager les populations. Il s’appuiera, pour cela, sur le Groupe Comptoir commercial Bara Mboup (CCBM) pour mettre en place ces magasins de référence dénommés «Easy boutique», en août 2008. Faisant alors l’affaire des populations de plusieurs quartiers et alentours où ils étaient implantés, ces magasins de référence n’auront pas résisté au temps.
Déjà, après l’indépendance, alors que les grandes compagnies, les comptoirs commerciaux et les maisons de commerce coloniaux cherchaient leur nouvel équilibre, en se spécialisant notamment dans le commerce des véhicules, des machines et des appareils, devenant des boutiques de luxe, il sera créé la SONADIS (à la suite de SOSECOD en 1961), à l’initiative de la SCOA, avec un capital de 50 millions, souscrit à concurrence de 23% par la SCOA et 77% des actions étant réservées à environ sept cents (700) commerçants sénégalais.
La Société nationale de distribution (SONADIS), en plus des nouveaux quartiers de Dakar , avait des magasins installés un peu partout dans le pays, jusque dans les grands villages, polarisant plusieurs autres petits hameaux dans le monde rural. Des denrées alimentaires et de grande consommation aux fournitures scolaires, etc., les magasins de la SONADIS offrait une multitude de services à des prix défiant toute concurrence, aux populations des zones qu’elles couvraient. Conformément à l’idée qui a motivé la création, après l’indépendance du Sénégal, par l’Etat, de la SONADIS : mettre en place un service de proximité.
Cette société faisait la fierté de la population sénégalaise, jusque vers les années 1990. Reste à voir si le retour et l’opérationnalisation du modèle SONADIS, préconisé par les nouvelles autorités, permettra une régulation des prix.
Sud Quotidien