PASTEF-Les Patriotes a appris avec tristesse et désolation la mort tragique du jeune Lamine Niang et les importants dégâts matériels suite aux affrontements violents entre les pêcheurs de Kayar et ceux de Mboro, originaires de Saint-Louis, qui ont marqué l’actualité de cette semaine et qui interpellent tous les acteurs épris de paix et de stabilité pour notre pays.
PASTEF-Les Patriotes déplore cette récurrence des conflits entre communautés de pêcheurs qui ne sont, en réalité, que les conséquences d’une mauvaise gouvernance du secteur de la pêche dans notre pays depuis des décennies. Leurs motivations sous-jacentes sont la volonté de contrôler des ressources halieutiques en perpétuelle raréfaction, pour assurer une subsistance de plus en plus incertaine.
En effet, il n’est pas fortuit que la zone de pêche de Kayar, qui demeure une corne d’abondance dans des eaux maritimes de plus en plus désertiques, soit le principal théâtre des conflits intercommunautaires en raison de son attractivité sur les pêcheurs des autres centres de pêche.
En plus des conditions naturelles favorables, le succès de Kayar dans la pêche maritime s’explique par l’engagement soutenu de la communauté locale des pêcheurs tournée résolument vers une pêche responsable et durable.
Paradoxalement, cette situation qui sévit aujourd’hui à Kayar, est le reflet de l’échec des politiques publiques de pêche qui n’ont pas réussi à promouvoir une véritable gestion durable des ressources halieutiques et des écosystèmes marins associés, tout le long du littoral, portée notamment par des Conseils locaux de pêche artisanale (CLPA) forts, autonomisés et une administration des pêches réorganisée et renforcée.
Malheureusement, si l’on se réfère aux mesures préconisées à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 05 avril 2023, il est regrettable de constater qu’après plus d’une décennie passée à la tête de l’Etat du Sénégal, le Président Macky Sall peine encore à comprendre que, ce n’est pas en multipliant les investissements à terre dans l’aval de la filière ou en favorisant les facteurs de production de surcapacité et d’augmentation de l’effort de pêche, que notre pays parviendra à relancer le secteur de la pêche.
Les solutions à cette crise et aux conflits qui en résultent, ne résident nullement dans « l’intensification des aménagements des aires de débarquement et de transformation des produits de la pêche, la promotion du renouvellement progressif du parc de pirogues avec le recours aux pirogues en fibre de verre, et le renforcement des programmes de dotations des pêcheurs en gilets et en moteurs hors-bord subventionnés ».
Pour venir en aide aux acteurs de la filière, contribuer à la préservation de la paix entre les communautés de pêcheurs et relancer le secteur de la pêche, essentiel au progrès économique et social du Sénégal, PASTEF-Les Patriotes préconise la prise de mesures palliatives d’urgence.
• Veiller à l’application rigoureuse de la réglementation de la pêche maritime et rendre opérationnelle la disposition du Code de la Pêche maritime qui interdit l’utilisation des filets mono filament ;
▪ Mettre en place des procédures transparentes d’attribution des licences de pêche dans lesquelles la Commission consultative créée à cet effet, pourra jouer un rôle plus important ;
▪ Renforcer les moyens humains et matériels de l’administration chargée de la surveillance des pêches pour lui permettre d’opérer en permanence et restaurer ses prérogatives ;
▪ Prendre l’arrêté portant statut du surveillant pêcheur, et celui relatif à la composition et aux missions des brigades de surveillance dans le cadre de la cogestion des pêcheries locales pour donner une base juridique claire et circonscrite à l’intervention des acteurs non étatiques dans la surveillance participative ;
▪ Définir les droits et conditions d’exercice de la pêche par toutes les communautés de pêcheurs artisanales dans les différentes pêcheries locales, afin d’éviter tout équivoque ;
▪ Instaurer un dialogue permanent entre les acteurs pour prévenir les conflits. ▪ Prendre tous les textes réglementaires nécessaires pour une bonne applicabilité des dispositions du Code de la Pêche maritime ;
▪ Évaluer l’impact des accords de pêche autorisant des navires étrangers à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, avant de décider de la suite à donner à ces accords.
Fait à Dakar, le 08 avril 2023
Le Bureau Exécutif du Mouvement National des Cadres de PASTEF-Les Patriotes
PASTEF-Les Patriotes déplore cette récurrence des conflits entre communautés de pêcheurs qui ne sont, en réalité, que les conséquences d’une mauvaise gouvernance du secteur de la pêche dans notre pays depuis des décennies. Leurs motivations sous-jacentes sont la volonté de contrôler des ressources halieutiques en perpétuelle raréfaction, pour assurer une subsistance de plus en plus incertaine.
En effet, il n’est pas fortuit que la zone de pêche de Kayar, qui demeure une corne d’abondance dans des eaux maritimes de plus en plus désertiques, soit le principal théâtre des conflits intercommunautaires en raison de son attractivité sur les pêcheurs des autres centres de pêche.
En plus des conditions naturelles favorables, le succès de Kayar dans la pêche maritime s’explique par l’engagement soutenu de la communauté locale des pêcheurs tournée résolument vers une pêche responsable et durable.
Paradoxalement, cette situation qui sévit aujourd’hui à Kayar, est le reflet de l’échec des politiques publiques de pêche qui n’ont pas réussi à promouvoir une véritable gestion durable des ressources halieutiques et des écosystèmes marins associés, tout le long du littoral, portée notamment par des Conseils locaux de pêche artisanale (CLPA) forts, autonomisés et une administration des pêches réorganisée et renforcée.
Malheureusement, si l’on se réfère aux mesures préconisées à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 05 avril 2023, il est regrettable de constater qu’après plus d’une décennie passée à la tête de l’Etat du Sénégal, le Président Macky Sall peine encore à comprendre que, ce n’est pas en multipliant les investissements à terre dans l’aval de la filière ou en favorisant les facteurs de production de surcapacité et d’augmentation de l’effort de pêche, que notre pays parviendra à relancer le secteur de la pêche.
Les solutions à cette crise et aux conflits qui en résultent, ne résident nullement dans « l’intensification des aménagements des aires de débarquement et de transformation des produits de la pêche, la promotion du renouvellement progressif du parc de pirogues avec le recours aux pirogues en fibre de verre, et le renforcement des programmes de dotations des pêcheurs en gilets et en moteurs hors-bord subventionnés ».
Pour venir en aide aux acteurs de la filière, contribuer à la préservation de la paix entre les communautés de pêcheurs et relancer le secteur de la pêche, essentiel au progrès économique et social du Sénégal, PASTEF-Les Patriotes préconise la prise de mesures palliatives d’urgence.
• Veiller à l’application rigoureuse de la réglementation de la pêche maritime et rendre opérationnelle la disposition du Code de la Pêche maritime qui interdit l’utilisation des filets mono filament ;
▪ Mettre en place des procédures transparentes d’attribution des licences de pêche dans lesquelles la Commission consultative créée à cet effet, pourra jouer un rôle plus important ;
▪ Renforcer les moyens humains et matériels de l’administration chargée de la surveillance des pêches pour lui permettre d’opérer en permanence et restaurer ses prérogatives ;
▪ Prendre l’arrêté portant statut du surveillant pêcheur, et celui relatif à la composition et aux missions des brigades de surveillance dans le cadre de la cogestion des pêcheries locales pour donner une base juridique claire et circonscrite à l’intervention des acteurs non étatiques dans la surveillance participative ;
▪ Définir les droits et conditions d’exercice de la pêche par toutes les communautés de pêcheurs artisanales dans les différentes pêcheries locales, afin d’éviter tout équivoque ;
▪ Instaurer un dialogue permanent entre les acteurs pour prévenir les conflits. ▪ Prendre tous les textes réglementaires nécessaires pour une bonne applicabilité des dispositions du Code de la Pêche maritime ;
▪ Évaluer l’impact des accords de pêche autorisant des navires étrangers à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, avant de décider de la suite à donner à ces accords.
Fait à Dakar, le 08 avril 2023
Le Bureau Exécutif du Mouvement National des Cadres de PASTEF-Les Patriotes