En politique, l’imposture a une date d’expiration. Pour Ousmane Sonko, elle semble déjà atteinte.
Il n’aura fallu que quelques mois pour qu’Ousmane Sonko révèle ce que beaucoup redoutaient : un homme habile dans l’opposition, mais catastrophique dans l’exercice du pouvoir. Vendu comme l’incarnation du renouveau politique, il n’est aujourd’hui que l’ombre d’un tribun impuissant, embourbé dans ses propres contradictions et incapable de tenir le pays debout. Ce vendredi 21 février, il tentera une manœuvre désespérée : s’adresser aux députés pour redorer une image déjà ternie. Peine perdue. Les Sénégalais, pris en otage par l’inflation, l’insécurité et l’effondrement économique, ne sont plus dupes. Ils constatent, amers, qu’il n’a pas fallu un mandat pour que Sonko échoue, mais seulement quelques mois.
Un piège qu’il s’est tendu à lui-même
Ousmane Sonko a toujours aimé donner des leçons. Candidat, il jouait les pourfendeurs de la corruption, promettant une moralisation de la vie publique et un redressement économique rapide. Premier ministre, il est incapable d’appliquer la moindre de ses promesses. Pire, il se retrouve aujourd’hui acculé par un retournement de situation qu’il a lui-même provoqué.
En attaquant l’ancien régime sur la gestion des comptes publics, Sonko pensait marquer un point décisif. Mais en mettant en lumière les irrégularités sous Macky Sall, il a surtout révélé son incompétence criante à proposer une alternative viable. L’acharnement sur le passé est devenu son seul programme, comme s’il suffisait de dénoncer pour diriger. Résultat : un gouvernement sans cap, englué dans une rhétorique revancharde, incapable de prendre la moindre décision structurelle. Le Sénégal s’enfonce, et Sonko, au lieu de gouverner, continue de crier au complot.
Inflation, insécurité, chaos : un pays au bord de l’implosion
Le constat est sans appel : le quotidien des Sénégalais n’a jamais été aussi difficile. L’inflation a atteint des sommets vertigineux, rendant les produits de première nécessité inaccessibles. L’essence, le pain, le riz, tout coûte plus cher, pendant que le gouvernement s’égare dans des justifications stériles.
L’insécurité, elle, explose à un rythme alarmant. Braquages, agressions, instabilité sociale : les citoyens vivent dans l’angoisse. Pendant ce temps, les investisseurs fuient. Effrayés par l’improvisation et l’amateurisme au sommet de l’État, ils détournent leurs capitaux vers des pays plus stables. L’économie s’effondre sous le poids de l’indécision et du populisme.
Mais le plus accablant reste l’incapacité du gouvernement à proposer des solutions. Sonko et ses ministres passent leur temps à pointer du doigt leurs prédécesseurs, à pleurnicher sur l’héritage laissé par Macky Sall, sans jamais esquisser la moindre stratégie pour relever le pays. À ce rythme, le Sénégal va droit dans le mur, et personne ne tient le volant.
Un naufrage politique irréversible
Il y a encore un an, Sonko était un symbole d’espoir pour une partie de la jeunesse. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un politicien acculé, un tribun sans discours, un chef de gouvernement réduit à des gesticulations vaines. Ce vendredi, il tentera une dernière pirouette rhétorique devant les députés, pensant naïvement que quelques phrases bien tournées suffiront à calmer la colère populaire.
Mais la confiance est un capital fragile : longue à acquérir, elle se perd en un instant, et ne se récupère jamais totalement. Sonko a dilapidé le sien à une vitesse record. Son échec n’est pas celui d’un mandat, mais d’une imposture qui s’effondre. Les Sénégalais avaient mis leurs espoirs dans un homme qui promettait de réinventer la politique. Ils se retrouvent face à un Premier ministre dépassé, incapable de tenir ses engagements, et qui, au lieu de gouverner, cherche encore des coupables à son propre fiasco.
Le rideau tombe déjà sur Ousmane Sonko. Le Sénégal, lui, attend toujours un véritable leader.
