Le gouvernement actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, s’indigne de cet héritage financier tout en envisageant de nouveaux emprunts pour financer ses propres projets. Après tout, l’État est une continuité. Mais la dette, elle, semble être une exception à cette règle.
L’art subtil du trou budgétaire
Les gouvernements se succèdent, mais les déficits persistent. Sous l’administration de Macky Sall, la dette publique a atteint des sommets inquiétants. Selon le rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025, l’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élevait à 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, représentant 83,7 % du PIB. Ces chiffres contrastent fortement avec les estimations précédentes, qui évoquaient une dette représentant environ 58 % du PIB en 2024 (Source : Statisca).
Le déficit budgétaire, initialement estimé à une moyenne de 5,5 % du PIB pour la période 2019-2023, s’est en réalité élevé à un alarmant 10,4 % (Source : Africa24TV). Face à ces révélations, le gouvernement actuel exprime son indignation et pointe du doigt l’irresponsabilité de ses prédécesseurs. Cependant, il envisage également de recourir à de nouveaux emprunts pour financer ses propres projets, perpétuant ainsi le cycle de l’endettement.
L’État est une continuité, mais la dette est une rupture ?
Depuis l’indépendance, chaque régime sénégalais hérite des dettes de son prédécesseur tout en dénonçant sa gestion financière. Cette tradition bien établie permet à chaque nouveau gouvernement de critiquer l’ancien tout en reproduisant les mêmes pratiques d’endettement. Les projets phares, tels que le Train Express Régional (TER) ou les autoroutes à péage, sont maintenus, et les carnets de chèques restent actifs. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’assumer les dettes accumulées, la notion de continuité de l’État semble soudainement s’estomper.
Changer le narratif, pas la méthode
Face à ces révélations, le gouvernement actuel a commandé un nouvel audit pour évaluer l’ampleur des dégâts financiers. Cette démarche s’inscrit dans une série d’actions visant à lutter contre la corruption et à promouvoir la transparence. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé une campagne de “reddition des comptes”, ciblant plusieurs cadres de l’ancien régime (Source : Le Monde). Cependant, au lieu de proposer des solutions concrètes pour réduire l’endettement ou améliorer la gestion budgétaire, l’accent est mis sur la dénonciation des erreurs passées.
Il est essentiel de rompre avec ce cycle de critiques et d’emprunts en adoptant des réformes structurelles pour une gestion plus saine des finances publiques. Sans une telle prise de conscience, le Sénégal risque de continuer à s’enliser dans une spirale d’endettement, où chaque gouvernement se contente de blâmer le précédent tout en perpétuant les mêmes erreurs.
Adama Diop,
Natif du village d’Agnam-Goly résidant au Canada
L’art subtil du trou budgétaire
Les gouvernements se succèdent, mais les déficits persistent. Sous l’administration de Macky Sall, la dette publique a atteint des sommets inquiétants. Selon le rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025, l’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élevait à 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, représentant 83,7 % du PIB. Ces chiffres contrastent fortement avec les estimations précédentes, qui évoquaient une dette représentant environ 58 % du PIB en 2024 (Source : Statisca).
Le déficit budgétaire, initialement estimé à une moyenne de 5,5 % du PIB pour la période 2019-2023, s’est en réalité élevé à un alarmant 10,4 % (Source : Africa24TV). Face à ces révélations, le gouvernement actuel exprime son indignation et pointe du doigt l’irresponsabilité de ses prédécesseurs. Cependant, il envisage également de recourir à de nouveaux emprunts pour financer ses propres projets, perpétuant ainsi le cycle de l’endettement.
L’État est une continuité, mais la dette est une rupture ?
Depuis l’indépendance, chaque régime sénégalais hérite des dettes de son prédécesseur tout en dénonçant sa gestion financière. Cette tradition bien établie permet à chaque nouveau gouvernement de critiquer l’ancien tout en reproduisant les mêmes pratiques d’endettement. Les projets phares, tels que le Train Express Régional (TER) ou les autoroutes à péage, sont maintenus, et les carnets de chèques restent actifs. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’assumer les dettes accumulées, la notion de continuité de l’État semble soudainement s’estomper.
Changer le narratif, pas la méthode
Face à ces révélations, le gouvernement actuel a commandé un nouvel audit pour évaluer l’ampleur des dégâts financiers. Cette démarche s’inscrit dans une série d’actions visant à lutter contre la corruption et à promouvoir la transparence. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé une campagne de “reddition des comptes”, ciblant plusieurs cadres de l’ancien régime (Source : Le Monde). Cependant, au lieu de proposer des solutions concrètes pour réduire l’endettement ou améliorer la gestion budgétaire, l’accent est mis sur la dénonciation des erreurs passées.
Il est essentiel de rompre avec ce cycle de critiques et d’emprunts en adoptant des réformes structurelles pour une gestion plus saine des finances publiques. Sans une telle prise de conscience, le Sénégal risque de continuer à s’enliser dans une spirale d’endettement, où chaque gouvernement se contente de blâmer le précédent tout en perpétuant les mêmes erreurs.
Adama Diop,
Natif du village d’Agnam-Goly résidant au Canada