Monsieur le Président, vous nous aviez dit en 2015, je vous cite « mon ambition est de faire de l’enseignement arabo islamique non pas un enseignement à part, mais une partie moderne intégrante, moderne et intégrée du système éducatif du préscolaire à l’élémentaire jusqu’au supérieur ». Ces phrases avaient suscité un immense espoir de sortir d’une longue période de marginalisation et de souffrance. Aujourd’hui, malgré la création du baccalauréat arabo-islamique en 2013 la situation continue de préoccuper tous ceux qui sont dans le secteur.
Monsieur le président, nos écoles privées comme publiques, instituts et universités arabo-islamiques de l’intérieur comme de l’extérieur libèrent chaque année un nombre considérable de diplômés majoritairement sans aucune formation professionnelle et ce volume ne cesse d’augmenter, d’année en année. Mais force est de constater que la plupart d’entre eux sont des laissés pour compte, leur seule possibilité d’emploi dans la fonction publique, étant dans l’enseignement.
Ces jeunes faute de formation deviennent la proie de toute sorte de déviation. Certains d’entre eux, faute d’argument, se retrouvent dans une situation d’errance culturelle et sociale. Si d’aucuns se prennent en charge dans le secteur informel, d’autres sont pris dans les affres de la charlatanerie, du wahhabisme et des groupuscules religieux déviants. Cette situation mous interpelle nous en tant que leader, mais vous en premier lieu, en tant qu’état garant d’une éducation de qualité à tous les enfants du pays dans l’équité et dans l’égalité des chances des citoyens.
C’est non seulement une question de justice garant d’une stabilité permanente de notre pays mais aussi un renforcement de notre capital humain, un moyen de créer de nouveaux équilibres dans le but de désengorger le secteur de la prêche d’errances culturelles, du charlatanisme, que beaucoup prônent comme moyen de survie, de créer des conditions d’une reconversion professionnelle pour épargner notre pays des futures revendications légitimes mais difficilement maîtrisable qui pourrait constitué une menace réelle pour le pays.
Vous avez déjà mis en place un arsenal de mesures qui place la jeunesse au cœur de vos priorités dans le plan d’action prioritaire du PSE2 en créant des écoles professionnelles dans chaque région du Sénégal en plus du 3FPT. Mais cette frange de notre société a besoin de mesures spécifiques, d’un programme adapté et d’une sensibilisation ciblée pour assurer sa transition vers la reconversion professionnelle.
Monsieur le Président, ces outils que vous avez créé dédiés à la formation professionnelle et technique, à l’apprentissage des métiers et à l’entreprenariat en plus de la haute autorité pour le wags s’ils sont renforcés par un programme adapté sous le label « programme de formation et d’insertion des diplômés en langue arabe » et secondé par un équipe d’arabophones bien formés et rompus à la tâche, ces derniers pourront mobiliser suffisamment de fonds avec les différentes institutions et partenaires, publics comme privés arabes et ainsi réussir à relever le défi d’équité sociale , de reconversion et d’insertion professionnelle des arabisants , afin d’en faire de véritables vecteurs de paix et d’acteurs de développement pour assurer la stabilité et l’émergence de notre pays.