L’Etat du Sénégal vise à réduire le poids des importations pour les substituer à la production locale. Ce virage entre dans le cadre du Plan d’Action Prioritaire ajusté et accéléré (PAP-2A). L’idée est de réduire la dépendance de notre économie vis-à-vis de l’extérieur. Le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS/PSE) a coordonné la réalisation d’une étude portant sur l’import-substitution au Sénégal, validée ce mardi à Dakar. « Ce comité s’est réuni cinq (5) fois pendant la période de réalisation de l’étude, qui a duré six (6) mois, pour valider chacune des étapes clés de l’étude. L’étude a été enfin présentée au Président de la République et à l’ensemble du Gouvernement lors du Conseil des Ministres du 9 mars 2022 » a expliqué El Ousseyni Kane, Directeur général du bureau opérationnel de suivi (BOS) du plan Sénégal émergent (PSE).
Au Sénégal, les importations sont principalement constituées de produits pétroliers, de biens d’équipements, de produits alimentaires et de matériels pour les entreprises industrielles et agricoles. « L’importation de denrées alimentaires en représente une part non négligeable. Si, par exemple, la production céréalière est passée, en dix ans, de 2 millions de tonnes, l’année, à 3,6 millions de tonnes, nous positionnant à 400.000 tonnes de l’autosuffisance, des limites liées à la compétitivité des entreprises locales viennent atténuer les effets de cette belle performance », a souligné le ministre Abdou Karim Fofana. Il s'agit, a noté le ministre chargé du suivi du plan Sénégal émergent, de faire en sorte que les entreprises transforment sur place nos produits. Ces produits à valoriser afin que définitivement, entre autres, la vallée du fleuve soit le grenier rizicole du pays, le Saloum et le Baol son bassin arachidier constamment revivifié et la vallée de l’Anambé sa corne d’abondance horticole. Il faut pour se faire, « une mise en place d’un cadre législatif et réglementaire favorable à l’import substitution qui signifie l'assimilation du processus d’industrialisation dans les pays en voie de développement et la substitution progressive des produits de l'industrie locale aux biens importés ».
“Contenu local et transfert de technologies”
En dépit des résultats appréciables du PSE, les efforts doivent être poursuivis pour inverser, définitivement, le solde de la balance commerciale. « Le chantier de la relance économique dans lequel nous nous sommes engagés ne pourra aboutir aux résultats escomptés sans le produire local et le consommer local adossés, bien évidemment, à des partenariats forts intégrant toujours les dimensions du contenu local et le transfert de technologies » a dit Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Selon lui, la réalisation de ces objectifs permettra sans nul doute à notre pays de rééquilibrer sa balance commerciale.
C’est pourquoi, la validation nationale de l’étude sur l’import-substitution tombe à point nommé dans contexte marqué par la guerre en Ukraine . « Ces chocs et leurs conséquences nous rappellent l’urgence d’accélérer les objectifs de souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique visés par le PAP2A », observe-t-il. Il s’agit de mieux orienter notre politique de développement endogène, mais également d’ajuster l’orientation de nos Zones économiques spéciales, initialement conçues pour booster nos exportations, de conduire au mieux l’industrialisation de notre pays à travers le mécanisme de l’import substitution considérée comme une solution pour faire régresser la demande de biens importés.