Monsieur le Ministre, vous comprenez notre surprise de vous savoir malade et hospitalisé, mais disposé à porter la à Madiambal Diagne ?
Des parties de mon corps sont malades, mais pas ma tête et ma bouche. C’est suffisant pour faire mon autre job à part Directeur général du quotidien national Le Soleil : combattre par le verbe, en conformité avec mon engagement envers Macky Sall, tous ceux qui veulent et tentent de lui porter tort par divers moyens déloyaux dont la diffusion de fausses nouvelles.
Vous souffrez de quoi exactement ?
Ça intéresse ma famille, mes amis et mes proches, mais pas tous les Sénégalais qui sont peut-être confrontés à des maux plus sérieux que les miens.
C’est sérieux ?
Même une égratignure ou une carie dentaire peuvent causer une infection mortelle. Aucune maladie n’est à négliger. Mais, pour dire vrai, ce qui m’a conduit à l’hôpital depuis une semaine n’est ni alarmant ni irréversible. Il me faut simplement plus écouter mon médecin et plus de discipline de vie pour relever le défi.
Monsieur le Ministre, il y a un constat unanime…
(il nous coupe) L’unanimité n’existe pas. Même Dieu ne fait pas l’unanimité. Donc, relativisons.
Nous vous le concédons. Seulement, il est de notre droit de relever ce que les Sénégalais constatent : votre régime cafouille. Les décisions du Président Macky Sall ont l’air très peu pensées ou réfléchies et sont suivies d’autant de reculades qui sont catastrophiques en termes d’image. Qu’est-ce qui vous arrive ?
Chacun juge selon son niveau d’informations et ou à partir de la posture qu’il occupe. Les anglo-saxons, pour ne pas dire les Anglais, soutiennent que «la perception équivaut à la réalité». Vous et d’autres peuvent avoir cette compréhension des choses, mais, elle est trop souvent très éloignée de ce qui détermine l’issue des choses.
Là où des compatriotes voient des reculades du Président Macky Sall – et je le leur concède, car ainsi est leur perception, et nous sommes en démocratie –, en ce qui nous concerne, nous voyons les choses différemment. Parce que nous avons une grille de lecture tirée d’un vécu quotidien qui ne peut être la leur, des informations et renseignements hors de leur portée.
En somme, il est évident que notre perception n’est pas celle de certains Sénégalais qui nous portent contradiction, convaincus que Macky Sall cafouille et n’est pas la solution à leurs problèmes. Mais, même si elle est minoritaire, il serait inintelligent de négliger, comme le Président Macky Sall l’a indiqué, cette masse de Sénégalais qui a pesé un peu plus de 41% lors de la dernière Présidentielle.
In fine, toujours en termes de perception ou de compréhension des décisions du Président par les uns et les autres, l’avantage d’une proximité longue et nourrie avec Macky Sall est décisif. Dans cette posture, vous pouvez comprendre, si nous empruntons le langage de la Rome antique, qu’avec Macky Sall, les décisions qui fondent son imperium, dans ces volets «militiæ» et «domi», c’est-à -dire militaire et civile, sont toujours et en toutes circonstances cimentées par une des vertus essentielles de l’homme d’Etat : l’obligation de responsabilité.
Passons sur ce sujet et abordons, si vous le voulez, un autre qui donne l’impression que règne une pagaille au sein de la majorité présidentielle. De manière récurrente, des partisans du Président Macky Sall se succèdent pour fustiger sa façon de faire. Le dernier en date est Madiambal Diagne, qui, en dépit du fait qu’il se réclame être l’ami de Macky Sall, a lancé un gros pavé dans la mare présidentielle, lundi dernier. Dans un éditorial, il dépeint Macky Sall pire que Abdoulaye Wade en termes de prédation foncière. Quel commentaire faites-vous des dires du propriétaire du journal Le Quotidien ?
Madiambal Diagne, un ami de Macky Sall ? J’ai passé plusieurs années aux côtés de ce dernier pour oser dire, sans être péremptoire, connaître ses amis. En ce qui concerne Madiambal Diagne, je vais vous raconter une anecdote, et Dieu sait que ce n’est nullement pour l’enfoncer en inventant une histoire.
En septembre 2011, un mois avant le lancement du journal Libération, il a demandé à me voir et m’a reçu dans les bureaux du journal Le Quotidien qui se situaient à Yoff. Pour me tenir le discours suivant : «Boy, tu figures parmi les meilleurs journalistes de ta génération. Je sais et l’Etat sait que tu t’apprêtes à lancer un journal financé par Macky Sall pour combattre Wade et surtout Karim. Ne commets jamais cette erreur. Macky Sall va tous vous trahir, retrouver Wade qui va gagner les élections. Ne t’aliènes pas Karim. Et si tu es disposé, je peux arranger votre rencontre. Réfléchis à ça. En attendant, je t’offre le tirage gratuit de ton journal dans mon imprimerie.»
Ma réponse a tenu en trois points.
D’abord, j’ai précisé à l’endroit de Madiambal Diagne que je n’avais rien demandé à Macky Sall et qu’il n’a pas investi un kopek dans Libération. Evidemment, je n’allais pas lui faire savoir que c’est Cheikh Amar, après avoir échoué à me faire intégrer Futur Médias, qui m’avait donné un chèque de quarante millions de francs Cfa pour démarrer Libération. L’année précédente, Youssou Ndour m’avait reçu chez lui à Paris pour me faire la même proposition. Leur geste n’était pas politique ou intéressée ; ils le faisaient pour moi. Ce sont deux personnes auxquelles me lient des relations fraternelles et amicales très fortes qui, aujourd’hui, se sont bonifiées.
Ensuite, j’ai fait savoir à Madiambal Diagne que je n’ai jamais été un journaliste neutre ou impartial et que je n’en ai jamais vu de ma vie. Et que ma posture engagée auprès de Macky Sall qui a été à l’origine de ma démission du journal Le Populaire n’avait pas varié.
Enfin, j’acceptais son offre fraternelle d’imprimer gratuitement Libération chez lui. Mais, je n’étais pas dupe. Après les premiers numéros dans lesquels nous avons canardé le régime de Wade, il a été mis fin à cette gratuité. Et nous sommes allés ailleurs imprimer notre journal.
Maintenant, Madiambal Diagne serait devenu un ami de Macky Sall, après 2012, qu’à mes yeux, aujourd’hui, il ne mérite aucun crédit. Je le dis en pensant à feu Serigne Mansour Sy Borom Daraji, que Dieu ait pitié de son âme, qui nous enseigne : «Xass sa xarit, ñaw jiko leu». Et c’est ce qu’il a fait, lundi dernier.
Tertio, s’agissant des «Lundi de Madiambal Diagne», je vais vous faire un aveu : depuis belle lurette, après deux ou trois lectures de ces articles, j’ai arrêté de m’imposer le supplice que me causait cet exercice. Pour deux bonnes raisons qui ne sont absolument pas liées à la politique. Et ce que je vais dire n’a rien de méchant ou de crypto personnel.
J’ai toujours considéré que la bonne lecture est l’une des meilleures nourritures de l’esprit de l’être humain, et par ailleurs un sédatif comme l’a si bien dit Montesquieu : «Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé». La lecture doit être impérativement bonne et saine, ce qui ne veut pas dire forcément moralisatrice, mais enrichissante intellectuellement.
Par ailleurs, on ne peut parler de lecture sans écriture. A mon avis, plus que la première, la seconde, si elle est de bonne facture, a une vertu curative. Son esthétisme déstresse, ravit, procure des plaisirs difficiles à décrire. Car, par la beauté de sa construction et la force de ses mots, elle peut extirper des maux conjoncturels enfouis au plus profond de notre être.
A l’opposé, que procurent la lecture et l’écriture des «Lundi de Madiambal Diagne» ? La pauvreté et la sécheresse affligeantes du français dont use l’auteur. On ne peut en tirer ni nourriture ni plaisir. Pis, son style torrentiel donne tout son sens à la réplique de Vladimir Lénine à Karl Kautsky, infatigable dénonciateur des dérives bolchevistes naissantes : «Le livre qu’il a écrit en 500 pages, je le résume en 50 lignes.»
Mamadou Oumar Ndiaye et Momar Dieng figurent au rang des journalistes les plus critiques du régime du Président Macky Sall. Même si leurs propos me révulsent très souvent, on ne peut leur dénier la qualité d’artistes de l’écriture.
Votre propos féroce à l’endroit de Madiambal Diagne laisse croire que vous ne l’aimez pas ?
Il est plus correct de dire qu’il ne m’aime pas. Car, en ce qui me concerne, personne ne m’a jamais entendu dire du mal de Madiambal Diagne. Ce qui n’est pas son cas. J’ignore pourquoi cette fixation sur ma pauvre personne et à dire vrai ça, ne m’a jamais intéressé de savoir.
Par exemple, en 2016, si ma mémoire est fidèle, lorsque feu Amath Dansokho a eu maille à partir avec l’Apr du fait de déclarations que nous avions jugées malheureuses, Madiambal Diagne s’était fendu d’un éditorial au rabais comme à son habitude, pour m’insulter en me traitant de «malotru».
Alors que j’étais à l’épilogue de ma réplique écrite, me vint un questionnement : que gagnerait un authentique bien né à se frotter à un vrai malotru, qui, peut-être, s’ignore ? Ainsi, j’ai renoncé à ma réplique. Car, si ce personnage comprenait la bonne langue française, et avait interrogé ses origines, jamais il ne traiterait personne de malotru.
Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
On ne dit pas tout…
Revenons à la dernière chronique de Madiambal Diagne. Sérieusement, vous ne l’avez pas lue alors qu’elle a fait l’actualité ?
Plus haut, je vous disais le mot de Lénine à l’endroit de Kautsky, adepte de Karl Marx et épigone de Friedrich Engels. Lorsque me sont parvenus les échos de ce «Lundi de Madiambal Diagne», j’ai interrogé internet pour retrouver le texte. Non pas pour le lire, mais pour m’assurer de trois choses qui sont permanentes chez Madiambal Diagne : une écriture au rabais ; un style torrentiel ; une titraille de racoleur. Je m’en suis arrêté au premier paragraphe pour comprendre que je ne m’étais pas trompé.
Son texte transposé au format Word comporte 14 107 caractères ! Soit plus d’une page d’un journal. Et tout ce tas de mots, œuvre d’un bourreau de la langue française, est destiné à théoriser et conforter son idée directrice nichée dans le titre : «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres».
N’êtes-vous pas exagérément féroce à l’endroit de Madiambal Diagne ?
Pour dire vrai, ce personnage sulfureux m’indiffère. Par contre, je suis en colère lorsque je le vois, comme beaucoup d’autres de ses semblables sautiller dans le paysage politico-médiatique, revêtant le manteau du donneur de leçons. Leur exercice favori revient à sermonner des gens qui ne sont pas des malotrus, qui n’ont pas été mêlés à de sales histoires de mœurs rapidement étouffées, qui n’ont pas été radiés de leur corps de métier pour vente de documents administratifs, qui n’ont pas été pris la main dans le sac dans une affaire de corruption portant sur 200 millions de francs Cfa, avant qu’il ne se donne en un spectacle avilissant pour tous les journalistes sénégalais dans le bureau du Président Abdoulaye Wade, en 2006. Etc.
Madiambal Diagne et bien d’autres donneurs de leçons dans ce pays font qu’on a trop souvent envie de s’étrangler de rage. Ils sont comme tous les chats : le jour, ils sont divers, la nuit, ils sont communs, c’est-à -dire gris. A mon humble avis, c’est une œuvre de salubrité publique que de les dénoncer, car ils prennent les Sénégalais pour des demeurés.
Ce sont les personnes les moins habilitées à nous parler de morale et d’amoralité, pourtant ce sont elles qui occupent en permanence le devant de la scène politico-médiatico-religieuse pour pomper l’air aux honnêtes Sénégalais. Et à mon avis, le danger qui nous guette, les Sénégalais et l’Etat, s’amplifie dans la mesure où nous avons tendance à opposer à ses usurpateurs le silence et l’indifférence, alors qu’il sied de les dénoncer et de les combattre. Edmund Burke a eu raison de dire que «le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien».
A la suite de la publication dans les réseaux sociaux de deux documents portant attribution en sa faveur de terrains, l’un à Niaga Peulh d’une superficie de 5750 m2, l’autre à Bambilor de 02 hectares, les Sénégalais ont rapidement compris que Madiambal Diagne, le vitupérateur de ceux qu’il qualifie de bradeurs de nos terres, a été grassement servi. Seulement, ces Sénégalais sont loin de s’imaginer à quel point Madiambal Diagne a été grassement servi…
Pouvez-vous être plus clair et précis ?
Soyez un peu plus patient pour me permettre de clore mon propos sur le point précité.
Sentant le besoin de s’expliquer, tel un arroseur arrosé, Madiambal Diagne, n’a fait que s’enfoncer. Le terrain de Niaga Peulh, il l’aurait «acheté auprès de Mamadou Pierre en 2013». Seulement, le document rendu public ayant comme objet «Extrait de la délibération N°0004/2014/CTPN en date du 1er décembre 2014» dit en son article 1er : «Il est attribué à Madiambal Diagne CNI N°1 619 1963 03279 un terrain à usage agricole d’une superficie de 5750 m2 sis Niaga Peulh (voir plan)». Ledit document fait à Tivaouane Peulh le 23 février 2015 porte les cachets et signatures du maire, Momar Sokhna Diop, et du représentant de l’Etat, Bathie Diouf.
Je ne suis pas un expert dans le domaine du foncier, et je suis assez prudent pour tenir des affirmations dont je suis sûr, tout de même il nous doit des explications soutenables. C’est un certain Mamadou Pierre qui lui a vendu le terrain ou est-ce une attribution de la Commune de Tivaouane Peulh-Niaga ? Si c’est un achat, quel est le montant de la transaction ? Nulle part dans ledit document, il n’est mentionné un achat. Il s’agit bien d’une attribution sollicitée auprès de la mairie de Tivaouane Peulh.
Venons-en aux 02 hectares de Bambilor. Il nous dit que c’est une «attribution spontanée» au profit de la Sci Pharaon qui «n'a jamais formulé une demande sur le site». Donc, au Sénégal on peut se réveiller un beau jour, et être propriétaire de 02 hectares du domaine national sans en avoir fait la demande auprès de l’Etat ? Ou alors, le Directeur des Domaines a subtilisé sa carte d’identité nationale pour établir l’attribution ?
Au passage, en grand orfèvre de la tortuosité verbale, Madiambal Diagne parle de la Sci Pharaon comme d’une société qui lui est presque étrangère, alors qu’elle lui appartient.
Niaga Peulh et Bambilor sont les arbres qui cachent son appétit foncier démesuré et ses possessions dans ce domaine.
Monsieur le Ministre, pour une fois et définitivement, pouvez-vous éclairer notre lanterne ?
Entre Niaga Peulh, Bambilor, Toubab Dialaw, Ouakam, Ngor, Almadies et Grand-Dakar, il est assis sur cinquante neuf mille (59 000) mètres carrés ou, si vous préférez 5,9 hectares.
Vous plaisantez…
Lisez ces documents pour savoir si je suis un plaisantin ou si ce que je dis est vrai.
En dehors de Niaga Peulh et Bambilor, il a 03 hectares à Touba Dialaw, soit 30 000 mètres carrés.
A Ouakam, il dispose de 1 546 mètres carrés répartis en quatre terrains qui font 164, 180, 204 et 998 mètres carrés. C’est l’équivalent de la superficie de dix maisons. Je doute que le maire de Ouakam ou le Jaraaf aient la moitié de ce que Madiambal Diagne possède dans cette localité.
Aux Almadies, son épouse et gérante de la Sci Pharaon, a 600 mètres carrés.
Enfin, à Grand-Dakar, c’est un terrain de 612 mètres carrés qui lui revient.
En somme, le Madiambal Diagne, qui dénonce la bamboula foncière, est assis sur 58 508 mètres carrés ou 5,85 hectares. C’est ce qu’on appelle avoir du culot !
Et ce listing n’est pas exhaustif ! Faites un tour à la Somone et au Super Plateau près du Monument de la Renaissance…
C’est tout de même ahurissant ! Mais, on ne peut pas comprendre, si on se fie aux documents que vous nous avez donnés, qu’une personne qui a tant bénéficié d’une affaire puisse la dénoncer avec fracas…
Beaucoup d’autres choses motivent Madiambal Diagne. Interrogez la raison de sa démission de la direction de son entreprise «Avenir Communication», creusez et vous comprendrez les actes qu’il pose présentement. Seulement, au terme de ses manœuvres et calculs, il risque de se retrouver avec deux plus deux qui ne font pas quatre.
Il n’en demeure pas moins que la responsabilité de votre régime est engagée…
Soyons tout de même sérieux ! Je vous vois venir. Qu’est-ce que le Président Macky Sall a à voir dans des mic mac fonciers au niveau de Communautés rurales ? Croyez-vous qu’il soit à ce point inoccupé pour passer à la loupe toutes les attributions faites par les Domaines à Ouakam, Ngor et Almadies, dans le but de savoir que derrière Pathé, bénéficiaire sur le papier, se cache Mademba ?
Mais, à mes yeux, il y a une exigence : identifier toutes les personnes de la chaîne administrative qui ont participé à ce forfait pour le bénéfice d’une seule et unique personne.
Le problème de l’occupation du littoral est un problème sérieux, et à ce propos, ce n’est simplement à Dakar que Madiambal Diagne occupe une partie du littoral. Mais, à mon humble avis, je crois qu’il y a plus sérieux : s’attaquer à cette mafia qui a permis à tant de personnes dont un cartouchard, ancien greffier parti des tribunaux de fort honteuse manière, devenu journaliste par effraction, de se retrouver en dix ans propriétaire de près de 59 000 mètres carrés de terre dans des conditions douteuses.
Tout de même, les gens ont été estomaqués d’apprendre que mardi dernier, au lendemain de son article virulent, Madiambal Diagne a été reçu au Plais…
Vous n’attendez quand même pas de moi que je commente sur la place publique les audiences du Président de la République ?
Ceci dit, il est plus indiqué de questionner la moralité de ce donneur de leçons. Lundi, il diffame sur la place publique celui qu’il dit être son ami. Mardi, il se précipite à son bureau. En sort pour aller à la télé tenir un discours aux antipodes de celui de la veille. Dire de cette personne qu’elle est une girouette, c’est faire preuve d’une grande gentillesse.
Il se susurre que c’est le Président Macky Sall qui vous active lorsque ça sent le roussi…
La dernière fois que je lui ai parlé, c’était samedi, alors que j’étais hospitalisé. 48h avant la publication du «Lundi de Madiambal Diagne». C’est un grand-frère qui s’inquiétait de l’état de santé de son petit-frère. Depuis, nous ne nous sommes pas reparlés.
En vérité, Macky Sall plane au-dessus de ses pratiques de bas étage auxquelles on veut le rattacher. Seulement, il aurait été tenté de me dissuader de le défendre, qu’il n’aurait pas réussi. En tous lieux et circonstances, je prendrai sa défense.
La question qui taraude l’esprit de milliers de Sénégalais, du pouvoir, de l’opposition, comme de la société civile, est la suivante : pourquoi c’est toujours Yakham Mbaye qui monte au créneau sans relâche pour défendre le régime ? N’avez-vous pas peur de vous faire trop d’ennemis ?
Peut-être parce que je suis le plus bavard. Dans une classe, il y a le maître qui compte parmi ses élèves de très bons, de bons, de moyens et cancres. Dans le lot des première et deuxième catégories sont choisis, en général, ceux qui dressent la liste des noms des bavards. Une catégorie spéciale où peuvent se retrouver des membres de toutes les autres catégories. Je suis de cette catégorie spéciale des bavards. Je ne crois pas être parmi les meilleurs de la classe, mais assurément je suis des plus bavards.
Plus sérieusement, je ne suis motivé que par une seule et unique cause : défendre le Président Macky Sall.
Quant à la peur des adversaires et ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, qu’on me passe le terme, je m’en moque. Elle m’est totalement étrangère. Lorsqu’il s’agira de défendre mon Président, mon leader et mon grand-frère, je n’attendrai personne, je ne perdrai pas mon temps dans des réunions pour lister des éléments de langage. Madiambal Diagne invente des histoires pour salir le Président Macky Sall dans le seul et unique but de faire chanter, je le canarde en exhumant les cadavres qu’il a planqués dans ses tiroirs. C’est simple. Chacun à son style.
Dakarposte
Des parties de mon corps sont malades, mais pas ma tête et ma bouche. C’est suffisant pour faire mon autre job à part Directeur général du quotidien national Le Soleil : combattre par le verbe, en conformité avec mon engagement envers Macky Sall, tous ceux qui veulent et tentent de lui porter tort par divers moyens déloyaux dont la diffusion de fausses nouvelles.
Vous souffrez de quoi exactement ?
Ça intéresse ma famille, mes amis et mes proches, mais pas tous les Sénégalais qui sont peut-être confrontés à des maux plus sérieux que les miens.
C’est sérieux ?
Même une égratignure ou une carie dentaire peuvent causer une infection mortelle. Aucune maladie n’est à négliger. Mais, pour dire vrai, ce qui m’a conduit à l’hôpital depuis une semaine n’est ni alarmant ni irréversible. Il me faut simplement plus écouter mon médecin et plus de discipline de vie pour relever le défi.
Monsieur le Ministre, il y a un constat unanime…
(il nous coupe) L’unanimité n’existe pas. Même Dieu ne fait pas l’unanimité. Donc, relativisons.
Nous vous le concédons. Seulement, il est de notre droit de relever ce que les Sénégalais constatent : votre régime cafouille. Les décisions du Président Macky Sall ont l’air très peu pensées ou réfléchies et sont suivies d’autant de reculades qui sont catastrophiques en termes d’image. Qu’est-ce qui vous arrive ?
Chacun juge selon son niveau d’informations et ou à partir de la posture qu’il occupe. Les anglo-saxons, pour ne pas dire les Anglais, soutiennent que «la perception équivaut à la réalité». Vous et d’autres peuvent avoir cette compréhension des choses, mais, elle est trop souvent très éloignée de ce qui détermine l’issue des choses.
Là où des compatriotes voient des reculades du Président Macky Sall – et je le leur concède, car ainsi est leur perception, et nous sommes en démocratie –, en ce qui nous concerne, nous voyons les choses différemment. Parce que nous avons une grille de lecture tirée d’un vécu quotidien qui ne peut être la leur, des informations et renseignements hors de leur portée.
En somme, il est évident que notre perception n’est pas celle de certains Sénégalais qui nous portent contradiction, convaincus que Macky Sall cafouille et n’est pas la solution à leurs problèmes. Mais, même si elle est minoritaire, il serait inintelligent de négliger, comme le Président Macky Sall l’a indiqué, cette masse de Sénégalais qui a pesé un peu plus de 41% lors de la dernière Présidentielle.
In fine, toujours en termes de perception ou de compréhension des décisions du Président par les uns et les autres, l’avantage d’une proximité longue et nourrie avec Macky Sall est décisif. Dans cette posture, vous pouvez comprendre, si nous empruntons le langage de la Rome antique, qu’avec Macky Sall, les décisions qui fondent son imperium, dans ces volets «militiæ» et «domi», c’est-à -dire militaire et civile, sont toujours et en toutes circonstances cimentées par une des vertus essentielles de l’homme d’Etat : l’obligation de responsabilité.
Passons sur ce sujet et abordons, si vous le voulez, un autre qui donne l’impression que règne une pagaille au sein de la majorité présidentielle. De manière récurrente, des partisans du Président Macky Sall se succèdent pour fustiger sa façon de faire. Le dernier en date est Madiambal Diagne, qui, en dépit du fait qu’il se réclame être l’ami de Macky Sall, a lancé un gros pavé dans la mare présidentielle, lundi dernier. Dans un éditorial, il dépeint Macky Sall pire que Abdoulaye Wade en termes de prédation foncière. Quel commentaire faites-vous des dires du propriétaire du journal Le Quotidien ?
Madiambal Diagne, un ami de Macky Sall ? J’ai passé plusieurs années aux côtés de ce dernier pour oser dire, sans être péremptoire, connaître ses amis. En ce qui concerne Madiambal Diagne, je vais vous raconter une anecdote, et Dieu sait que ce n’est nullement pour l’enfoncer en inventant une histoire.
En septembre 2011, un mois avant le lancement du journal Libération, il a demandé à me voir et m’a reçu dans les bureaux du journal Le Quotidien qui se situaient à Yoff. Pour me tenir le discours suivant : «Boy, tu figures parmi les meilleurs journalistes de ta génération. Je sais et l’Etat sait que tu t’apprêtes à lancer un journal financé par Macky Sall pour combattre Wade et surtout Karim. Ne commets jamais cette erreur. Macky Sall va tous vous trahir, retrouver Wade qui va gagner les élections. Ne t’aliènes pas Karim. Et si tu es disposé, je peux arranger votre rencontre. Réfléchis à ça. En attendant, je t’offre le tirage gratuit de ton journal dans mon imprimerie.»
Ma réponse a tenu en trois points.
D’abord, j’ai précisé à l’endroit de Madiambal Diagne que je n’avais rien demandé à Macky Sall et qu’il n’a pas investi un kopek dans Libération. Evidemment, je n’allais pas lui faire savoir que c’est Cheikh Amar, après avoir échoué à me faire intégrer Futur Médias, qui m’avait donné un chèque de quarante millions de francs Cfa pour démarrer Libération. L’année précédente, Youssou Ndour m’avait reçu chez lui à Paris pour me faire la même proposition. Leur geste n’était pas politique ou intéressée ; ils le faisaient pour moi. Ce sont deux personnes auxquelles me lient des relations fraternelles et amicales très fortes qui, aujourd’hui, se sont bonifiées.
Ensuite, j’ai fait savoir à Madiambal Diagne que je n’ai jamais été un journaliste neutre ou impartial et que je n’en ai jamais vu de ma vie. Et que ma posture engagée auprès de Macky Sall qui a été à l’origine de ma démission du journal Le Populaire n’avait pas varié.
Enfin, j’acceptais son offre fraternelle d’imprimer gratuitement Libération chez lui. Mais, je n’étais pas dupe. Après les premiers numéros dans lesquels nous avons canardé le régime de Wade, il a été mis fin à cette gratuité. Et nous sommes allés ailleurs imprimer notre journal.
Maintenant, Madiambal Diagne serait devenu un ami de Macky Sall, après 2012, qu’à mes yeux, aujourd’hui, il ne mérite aucun crédit. Je le dis en pensant à feu Serigne Mansour Sy Borom Daraji, que Dieu ait pitié de son âme, qui nous enseigne : «Xass sa xarit, ñaw jiko leu». Et c’est ce qu’il a fait, lundi dernier.
Tertio, s’agissant des «Lundi de Madiambal Diagne», je vais vous faire un aveu : depuis belle lurette, après deux ou trois lectures de ces articles, j’ai arrêté de m’imposer le supplice que me causait cet exercice. Pour deux bonnes raisons qui ne sont absolument pas liées à la politique. Et ce que je vais dire n’a rien de méchant ou de crypto personnel.
J’ai toujours considéré que la bonne lecture est l’une des meilleures nourritures de l’esprit de l’être humain, et par ailleurs un sédatif comme l’a si bien dit Montesquieu : «Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé». La lecture doit être impérativement bonne et saine, ce qui ne veut pas dire forcément moralisatrice, mais enrichissante intellectuellement.
Par ailleurs, on ne peut parler de lecture sans écriture. A mon avis, plus que la première, la seconde, si elle est de bonne facture, a une vertu curative. Son esthétisme déstresse, ravit, procure des plaisirs difficiles à décrire. Car, par la beauté de sa construction et la force de ses mots, elle peut extirper des maux conjoncturels enfouis au plus profond de notre être.
A l’opposé, que procurent la lecture et l’écriture des «Lundi de Madiambal Diagne» ? La pauvreté et la sécheresse affligeantes du français dont use l’auteur. On ne peut en tirer ni nourriture ni plaisir. Pis, son style torrentiel donne tout son sens à la réplique de Vladimir Lénine à Karl Kautsky, infatigable dénonciateur des dérives bolchevistes naissantes : «Le livre qu’il a écrit en 500 pages, je le résume en 50 lignes.»
Mamadou Oumar Ndiaye et Momar Dieng figurent au rang des journalistes les plus critiques du régime du Président Macky Sall. Même si leurs propos me révulsent très souvent, on ne peut leur dénier la qualité d’artistes de l’écriture.
Votre propos féroce à l’endroit de Madiambal Diagne laisse croire que vous ne l’aimez pas ?
Il est plus correct de dire qu’il ne m’aime pas. Car, en ce qui me concerne, personne ne m’a jamais entendu dire du mal de Madiambal Diagne. Ce qui n’est pas son cas. J’ignore pourquoi cette fixation sur ma pauvre personne et à dire vrai ça, ne m’a jamais intéressé de savoir.
Par exemple, en 2016, si ma mémoire est fidèle, lorsque feu Amath Dansokho a eu maille à partir avec l’Apr du fait de déclarations que nous avions jugées malheureuses, Madiambal Diagne s’était fendu d’un éditorial au rabais comme à son habitude, pour m’insulter en me traitant de «malotru».
Alors que j’étais à l’épilogue de ma réplique écrite, me vint un questionnement : que gagnerait un authentique bien né à se frotter à un vrai malotru, qui, peut-être, s’ignore ? Ainsi, j’ai renoncé à ma réplique. Car, si ce personnage comprenait la bonne langue française, et avait interrogé ses origines, jamais il ne traiterait personne de malotru.
Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
On ne dit pas tout…
Revenons à la dernière chronique de Madiambal Diagne. Sérieusement, vous ne l’avez pas lue alors qu’elle a fait l’actualité ?
Plus haut, je vous disais le mot de Lénine à l’endroit de Kautsky, adepte de Karl Marx et épigone de Friedrich Engels. Lorsque me sont parvenus les échos de ce «Lundi de Madiambal Diagne», j’ai interrogé internet pour retrouver le texte. Non pas pour le lire, mais pour m’assurer de trois choses qui sont permanentes chez Madiambal Diagne : une écriture au rabais ; un style torrentiel ; une titraille de racoleur. Je m’en suis arrêté au premier paragraphe pour comprendre que je ne m’étais pas trompé.
Son texte transposé au format Word comporte 14 107 caractères ! Soit plus d’une page d’un journal. Et tout ce tas de mots, œuvre d’un bourreau de la langue française, est destiné à théoriser et conforter son idée directrice nichée dans le titre : «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres».
N’êtes-vous pas exagérément féroce à l’endroit de Madiambal Diagne ?
Pour dire vrai, ce personnage sulfureux m’indiffère. Par contre, je suis en colère lorsque je le vois, comme beaucoup d’autres de ses semblables sautiller dans le paysage politico-médiatique, revêtant le manteau du donneur de leçons. Leur exercice favori revient à sermonner des gens qui ne sont pas des malotrus, qui n’ont pas été mêlés à de sales histoires de mœurs rapidement étouffées, qui n’ont pas été radiés de leur corps de métier pour vente de documents administratifs, qui n’ont pas été pris la main dans le sac dans une affaire de corruption portant sur 200 millions de francs Cfa, avant qu’il ne se donne en un spectacle avilissant pour tous les journalistes sénégalais dans le bureau du Président Abdoulaye Wade, en 2006. Etc.
Madiambal Diagne et bien d’autres donneurs de leçons dans ce pays font qu’on a trop souvent envie de s’étrangler de rage. Ils sont comme tous les chats : le jour, ils sont divers, la nuit, ils sont communs, c’est-à -dire gris. A mon humble avis, c’est une œuvre de salubrité publique que de les dénoncer, car ils prennent les Sénégalais pour des demeurés.
Ce sont les personnes les moins habilitées à nous parler de morale et d’amoralité, pourtant ce sont elles qui occupent en permanence le devant de la scène politico-médiatico-religieuse pour pomper l’air aux honnêtes Sénégalais. Et à mon avis, le danger qui nous guette, les Sénégalais et l’Etat, s’amplifie dans la mesure où nous avons tendance à opposer à ses usurpateurs le silence et l’indifférence, alors qu’il sied de les dénoncer et de les combattre. Edmund Burke a eu raison de dire que «le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien».
A la suite de la publication dans les réseaux sociaux de deux documents portant attribution en sa faveur de terrains, l’un à Niaga Peulh d’une superficie de 5750 m2, l’autre à Bambilor de 02 hectares, les Sénégalais ont rapidement compris que Madiambal Diagne, le vitupérateur de ceux qu’il qualifie de bradeurs de nos terres, a été grassement servi. Seulement, ces Sénégalais sont loin de s’imaginer à quel point Madiambal Diagne a été grassement servi…
Pouvez-vous être plus clair et précis ?
Soyez un peu plus patient pour me permettre de clore mon propos sur le point précité.
Sentant le besoin de s’expliquer, tel un arroseur arrosé, Madiambal Diagne, n’a fait que s’enfoncer. Le terrain de Niaga Peulh, il l’aurait «acheté auprès de Mamadou Pierre en 2013». Seulement, le document rendu public ayant comme objet «Extrait de la délibération N°0004/2014/CTPN en date du 1er décembre 2014» dit en son article 1er : «Il est attribué à Madiambal Diagne CNI N°1 619 1963 03279 un terrain à usage agricole d’une superficie de 5750 m2 sis Niaga Peulh (voir plan)». Ledit document fait à Tivaouane Peulh le 23 février 2015 porte les cachets et signatures du maire, Momar Sokhna Diop, et du représentant de l’Etat, Bathie Diouf.
Je ne suis pas un expert dans le domaine du foncier, et je suis assez prudent pour tenir des affirmations dont je suis sûr, tout de même il nous doit des explications soutenables. C’est un certain Mamadou Pierre qui lui a vendu le terrain ou est-ce une attribution de la Commune de Tivaouane Peulh-Niaga ? Si c’est un achat, quel est le montant de la transaction ? Nulle part dans ledit document, il n’est mentionné un achat. Il s’agit bien d’une attribution sollicitée auprès de la mairie de Tivaouane Peulh.
Venons-en aux 02 hectares de Bambilor. Il nous dit que c’est une «attribution spontanée» au profit de la Sci Pharaon qui «n'a jamais formulé une demande sur le site». Donc, au Sénégal on peut se réveiller un beau jour, et être propriétaire de 02 hectares du domaine national sans en avoir fait la demande auprès de l’Etat ? Ou alors, le Directeur des Domaines a subtilisé sa carte d’identité nationale pour établir l’attribution ?
Au passage, en grand orfèvre de la tortuosité verbale, Madiambal Diagne parle de la Sci Pharaon comme d’une société qui lui est presque étrangère, alors qu’elle lui appartient.
Niaga Peulh et Bambilor sont les arbres qui cachent son appétit foncier démesuré et ses possessions dans ce domaine.
Monsieur le Ministre, pour une fois et définitivement, pouvez-vous éclairer notre lanterne ?
Entre Niaga Peulh, Bambilor, Toubab Dialaw, Ouakam, Ngor, Almadies et Grand-Dakar, il est assis sur cinquante neuf mille (59 000) mètres carrés ou, si vous préférez 5,9 hectares.
Vous plaisantez…
Lisez ces documents pour savoir si je suis un plaisantin ou si ce que je dis est vrai.
En dehors de Niaga Peulh et Bambilor, il a 03 hectares à Touba Dialaw, soit 30 000 mètres carrés.
A Ouakam, il dispose de 1 546 mètres carrés répartis en quatre terrains qui font 164, 180, 204 et 998 mètres carrés. C’est l’équivalent de la superficie de dix maisons. Je doute que le maire de Ouakam ou le Jaraaf aient la moitié de ce que Madiambal Diagne possède dans cette localité.
Aux Almadies, son épouse et gérante de la Sci Pharaon, a 600 mètres carrés.
Enfin, à Grand-Dakar, c’est un terrain de 612 mètres carrés qui lui revient.
En somme, le Madiambal Diagne, qui dénonce la bamboula foncière, est assis sur 58 508 mètres carrés ou 5,85 hectares. C’est ce qu’on appelle avoir du culot !
Et ce listing n’est pas exhaustif ! Faites un tour à la Somone et au Super Plateau près du Monument de la Renaissance…
C’est tout de même ahurissant ! Mais, on ne peut pas comprendre, si on se fie aux documents que vous nous avez donnés, qu’une personne qui a tant bénéficié d’une affaire puisse la dénoncer avec fracas…
Beaucoup d’autres choses motivent Madiambal Diagne. Interrogez la raison de sa démission de la direction de son entreprise «Avenir Communication», creusez et vous comprendrez les actes qu’il pose présentement. Seulement, au terme de ses manœuvres et calculs, il risque de se retrouver avec deux plus deux qui ne font pas quatre.
Il n’en demeure pas moins que la responsabilité de votre régime est engagée…
Soyons tout de même sérieux ! Je vous vois venir. Qu’est-ce que le Président Macky Sall a à voir dans des mic mac fonciers au niveau de Communautés rurales ? Croyez-vous qu’il soit à ce point inoccupé pour passer à la loupe toutes les attributions faites par les Domaines à Ouakam, Ngor et Almadies, dans le but de savoir que derrière Pathé, bénéficiaire sur le papier, se cache Mademba ?
Mais, à mes yeux, il y a une exigence : identifier toutes les personnes de la chaîne administrative qui ont participé à ce forfait pour le bénéfice d’une seule et unique personne.
Le problème de l’occupation du littoral est un problème sérieux, et à ce propos, ce n’est simplement à Dakar que Madiambal Diagne occupe une partie du littoral. Mais, à mon humble avis, je crois qu’il y a plus sérieux : s’attaquer à cette mafia qui a permis à tant de personnes dont un cartouchard, ancien greffier parti des tribunaux de fort honteuse manière, devenu journaliste par effraction, de se retrouver en dix ans propriétaire de près de 59 000 mètres carrés de terre dans des conditions douteuses.
Tout de même, les gens ont été estomaqués d’apprendre que mardi dernier, au lendemain de son article virulent, Madiambal Diagne a été reçu au Plais…
Vous n’attendez quand même pas de moi que je commente sur la place publique les audiences du Président de la République ?
Ceci dit, il est plus indiqué de questionner la moralité de ce donneur de leçons. Lundi, il diffame sur la place publique celui qu’il dit être son ami. Mardi, il se précipite à son bureau. En sort pour aller à la télé tenir un discours aux antipodes de celui de la veille. Dire de cette personne qu’elle est une girouette, c’est faire preuve d’une grande gentillesse.
Il se susurre que c’est le Président Macky Sall qui vous active lorsque ça sent le roussi…
La dernière fois que je lui ai parlé, c’était samedi, alors que j’étais hospitalisé. 48h avant la publication du «Lundi de Madiambal Diagne». C’est un grand-frère qui s’inquiétait de l’état de santé de son petit-frère. Depuis, nous ne nous sommes pas reparlés.
En vérité, Macky Sall plane au-dessus de ses pratiques de bas étage auxquelles on veut le rattacher. Seulement, il aurait été tenté de me dissuader de le défendre, qu’il n’aurait pas réussi. En tous lieux et circonstances, je prendrai sa défense.
La question qui taraude l’esprit de milliers de Sénégalais, du pouvoir, de l’opposition, comme de la société civile, est la suivante : pourquoi c’est toujours Yakham Mbaye qui monte au créneau sans relâche pour défendre le régime ? N’avez-vous pas peur de vous faire trop d’ennemis ?
Peut-être parce que je suis le plus bavard. Dans une classe, il y a le maître qui compte parmi ses élèves de très bons, de bons, de moyens et cancres. Dans le lot des première et deuxième catégories sont choisis, en général, ceux qui dressent la liste des noms des bavards. Une catégorie spéciale où peuvent se retrouver des membres de toutes les autres catégories. Je suis de cette catégorie spéciale des bavards. Je ne crois pas être parmi les meilleurs de la classe, mais assurément je suis des plus bavards.
Plus sérieusement, je ne suis motivé que par une seule et unique cause : défendre le Président Macky Sall.
Quant à la peur des adversaires et ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, qu’on me passe le terme, je m’en moque. Elle m’est totalement étrangère. Lorsqu’il s’agira de défendre mon Président, mon leader et mon grand-frère, je n’attendrai personne, je ne perdrai pas mon temps dans des réunions pour lister des éléments de langage. Madiambal Diagne invente des histoires pour salir le Président Macky Sall dans le seul et unique but de faire chanter, je le canarde en exhumant les cadavres qu’il a planqués dans ses tiroirs. C’est simple. Chacun à son style.
Dakarposte