La situation est critique pour les patients atteints de cancer à Dakar. Les deux appareils de radiothérapie linéaire de l’hôpital Dalal Jamm sont en panne. Les malades doivent se rendre à l’hôpital Cheikhoul Khadim de Touba pour recevoir leurs soins. Cependant, ces évacuations ne sont pas accessibles à tous. Du moins, c’est l’avis de Mame Diarra Kébé, présidente de l’association « Cancer du Sein Sénégal ». Elle a attiré l’attention des autorités pendant la célébration de la journée mondiale du cancer, ce mardi à Dakar. « Il y a quatre appareils de radiothérapie au Sénégal, mais un seul fonctionne. Ce n’est pas normal », déplore-t-elle. Elle signale aussi que même si certains vont à Touba, les coûts sont énormes à supporter. « Physiquement et financièrement, ce n’est pas facile pour les malades ; d’ailleurs, certains sont obligés de suspendre leur traitement », se désole-t-elle. Elle mentionne également que la radiothérapie de l’hôpital Le Dantec est aujourd’hui enfermée dans un bâtiment depuis que la structure est en reconstruction.
Joint au téléphone, le docteur Mamadou Sam Daff, directeur de l’hôpital Dalal Jamm, reconnaît la gravité de la situation mais souligne que l’arrêt des soins était inévitable. « Nous avons rencontré des problèmes récurrents de réseau et d’instabilité électrique, compromettant la qualité des images et menaçant les machines. Dans ces conditions, continuer à traiter les patients représentait un risque majeur pour eux comme pour les praticiens », explique-t-il. Avant d’ajouter que la question du réseau a été résolue, mais l’instabilité électrique demeure un problème central. « Installer de nouvelles pièces sans stabiliser l’alimentation électrique serait inutile. Nous travaillons activement à l’achat d’onduleurs et de régulateurs. D’ici une dizaine de jours, la situation devrait être réglée », assure-t-il.
