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Comment vivent les expatriés étudiants en France: Moustapha Niang, étudiant en science politique s'exprime.


Rédigé le Vendredi 22 Février 2013 à 20:43 | Lu 428 fois | 0 commentaire(s)



L’immigration est un terme vaste. Cela implique les travailleurs, les étudiants, les sans-papiers, les réfugiés politiques etc… Le statut social détermine la situation de la personne en Europe. Elle est simple pour certains et difficiles pour d’autres. Un étudiant va alors s’ouvrir au public et nous expliquer sa situation en tant qu’expatrié.


Comment vivent les expatriés étudiants en France: Moustapha Niang, étudiant en science politique s'exprime.



1/Bonjour M.Niang, vous faites partie des immigrés d’Europe, d’où venez-vous et que faites-vous en France ?

Je m’appelle Niang Moustapha. Je suis sénégalais et je viens de Dakar. Je suis venu en France en 2006 pour continuer mes études mais avant j’étais au Maroc. Après l'obtention de ma licence en science politique j'ai décidé de venir en France pour continuer en master

2/ Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir immigrer?

Ce qui m'a poussé à venir en France c’est juste qu’il y a de bonnes écoles de formation et des facultés réputées. Je n’ai donc pas regretté mon choix.

3/ Vos débuts en France ont été simple ou difficile ?

Comme tout début c’est un peu difficile. Je suis venu tardivement en France, le 13 novembre 2006 et on avait commencé les cours depuis septembre. Ma scolarité était un peu perturbée. J’ai donc dû reprendre mon master

4/ D’où vous proviennent vos ressources ?

J’avais une bourse d’étude à ma première année. J’ai par la suite trouvé un travail d’étudiant. Nous savons tous que la bourse sénégalaise n’est jamais régulière, il me fallait alors chercher un autre moyen de combler les vides. En France tu as besoin de travailler pour avancer.

5/ Nous avons remarqué que les immigrés en général respectent bien une chose, envoyer de l’argent au Sénégal. Faites-vous partie de ceux-là ? Qu’en pensez-vous ?

Oui je fais partie de ces personnes qui envoient de l’argent au Sénégal. Vous savez, la vie n’est pas compliquée, on la complique. Il suffit juste d’être organisé. Après avoir payé le loyer, réglé les factures et autres, le reste je le partage avec ma famille. Pour moi c’est une obligation de le faire. Vis-à-vis de la famille ce n’est pas obligatoire que j'envoie de l'argent.

6/ Que vous inspire l’expression « intégration pour se faire accepter » ?

L’intégration est le processus qui permet à une personne ou un groupe de personne de se rapprocher et de devenir membre d'un autre groupe plus vaste par l’adoption de ses valeurs de ses normes et de son système social. Alors si une personne vient dans un pays il faut essayer de s’adapter à leurs normes et leurs valeurs. Il n’est pas très futé de tout temps rester en groupe de sénégalais. Est également incompréhensible celui qui pense toujours être victime de racisme. Lorsqu’on est étranger, il faut savoir user de son intelligence et trouver son étoile. Prendre conscience que nous ne sommes pas dans un roman à l’eau de rose est bien nécessaire si l’on veut réaliser ses projets !


7 / Le fait que vous vous soyez absenté pendant des années, vous avez forcément un regard nouveau sur le Sénégal. Quelle remarque avez-vous fait jusque-là ?

Je vais être un peu dur mais il faut que je parle. Une vérité à tendance à heurter. Au Sénégal, c’est la loi de la facilité qui y règne. C’est-à-dire chacun veut vivre sur le dos d’autrui. Ils veulent vivre sans difficulté et du jour au lendemain devenir riche. Je ne généralise pas bien sûr. Autre remarque, c’est l’insalubrité qui prend le dessus. A Dakar, les poubelles y sont exposées aux yeux de tout le monde. L’embouteillage choque les nouveaux arrivants. La rue, c’est la loi du plus fort, chacun veut imposer sa loi et nous assistons forcément à une séance de course en voiture ! Les chômeurs sont fatigués et cela entrainent plus d’insécurité, bavardages futiles, l’évolution de la danse, de la musique et des soit disant mannequins. Pour qu’un pays puisse aller de l’avant il faut que nous sénégalais refusions cette situation. Essayons d’abord de penser intelligemment, consommer intelligent, agir intelligemment. Je n’essaie surtout pas d’être prétentieux (le petit toubab qui revient avec ses idées de samaritain) mais seulement c’est lorsque tu t’éloignes de ton entourage que tu commences à prendre conscience de l’environnement ou tu as grandi. Alors assimiler quelque fois l’immigration comme source de « problèmes » n’est pas très raisonnable. Dans toute situation il y a du bon mais aussi du mauvais.

8/ La fuite des cerveaux joue sur le développement du pays. Pensez-vous rentrer au pays ?

Mon désir le plus absolu est de rentrer. Un de mes projets est d’ouvrir ma propre boutique de vêtements. Certains préfèrent cependant rester en Europe même s’ils avaient une belle situation au pays. D’après eux, ils préfèrent vivre ici pour fuir les préjugés, avoir une vie plus discrète. Moi, j’essaierais de me réadapter aux réalités sénégalaises mais je rejetterais ce qui n’est pas utile pour moi.


9/ Que dites-vous à ceux qui veulent tenter l’aventure ?

Qui ne risque rien à rien mais encore faut-il savoir où l’on met les pieds ! Aujourd’hui j’ai accepté de parler de ma vie pour que certains puissent avoir un aperçu de la vie d’ici. A eux de savoir comment s’organiser. Cependant je suis contre le fait de vouloir venir en Europe au péril de sa vie. La vie d’un humain est chère et n’appartient qu’à Dieu. Celui qui prend ce risque alors piétine sa dignité et pire, il insulte également tous ses semblables puisque lorsqu’une minorité fait une bêtise, même si elle est petite, elle est amplifiée par les médias. La personne ne sera pas indexée mais c’est toute une communauté qui sera impliquée.


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