Bataille contre la consommation de tabac : Quelques acquis, mais la fumée couve toujours...


Rédigé le Dimanche 12 Mai 2024 à 16:38 | Lu 105 fois | 0 commentaire(s)



Si la loi contre le tabac a été adoptée en 2014, elle fait face à beaucoup d’imperfections qui doivent être gommées : il y a l’apparition de produits émergents, le non-respect des endroits pour fumer. En attendant, une révision de la loi est dans le circuit administratif.


Les acteurs engagés dans la lutte contre le tabac sont persévérants. Malgré cette taxation jugée faible, le tabacologue Abdoul Aziz Kassé souligne qu’il y a eu des avancées dans la lutte contre le tabac depuis 2012.

«Nous avons lancé un plaidoyer et c’est cette campagne de 2012 qui nous a permis en 2014 de faire voter une loi anti-tabac. A l’époque, nous avions l’ingérence de l’industrie du tabac qui essayait de tromper nos gouvernants en leur faisant croire que lutter contre le tabac est mauvais pour nous. Ce qui est faux. Aujourd’hui, il est interdit aux autorités de recevoir l’industrie du tabac pour définir notre politique. La deuxième avancée significative, ce sont les prix : le paquet de cigarettes qui coûtait 200 francs est passé aujourd’hui à 800 francs Cfa.C’est une avancée remarquable.»

Il liste encore les victoires dans un monde enveloppé par des nuages de fumée de gros fumeurs. «Le troisième point : vous voyiez au Sénégal des panneaux publicitaires un peu partout, vous voyiez la promotion, aujourd’hui cherchez dans l’environnement du Sénégal, vous ne verrez plus de panneaux publicitaires ni de cérémonies publicitaires sponsorisés par l’industrie du tabac. Les fumeurs fument parce qu’on les trompe en leur faisant croire que c’est chic, c’est beau, ça relaxe et que ça soigne même certaines maladies. C’est faux !

Mais il faut avertir ces fumeurs, nous avons réussi à mettre sur tous les paquets de cigarettes du Sénégal, sur 65% des deux faces principales, des avertissements sanitaires avec des photos en couleur qui permettent de faire savoir aux hommes que le tabac tue, le tabac laisse un handicap comme l’impuissance sexuelle.»

Après la ratification de la Cclat, le Sénégal a adopté la loi n°2014- 14 du 28 mars 2014, relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac.

Il a également ratifié le protocole sur le Commerce illicite des produits du tabac (Ipt) et mis en place des instruments de lutte anti-tabac comme le Programme national de lutte contre le tabagisme (Pnlt) et le Comité national de lutte contre le tabagisme (Cnlt).

La nouvelle loi anti-tabac n’intègre cependant pas les aspects financiers de la lutte. C’est l’arrêté ministériel n°19479 du 17 août 2018 qui prévoit l’application d’une taxe ad valorem sur la cigarette. Toutefois, elle n’a pas un impact important sur le prix du tabac et n’est pas dissuasive.

Au-delà de certains résultats palpables, le Sénégal n’a pas réussi à interdire de fumer totalement dans tous les lieux publics ou lieux ouverts au public.

Dr Abdoul Aziz Kassé s’en désole évidemment : «Cependant, nous n’avons pas réussi à faire interdire de fumer totalement dans tous les lieux publics ou lieux ouverts au public, parce que l’industrie du tabac s’était ingérée dans le vote de cette loi en essayant d’aménager des espaces fumeurs et des espaces non-fumeurs. Ce qui n’était pas très intelligent de la part de nos dirigeants de l’époque. Nous espérons qu’avec les nouvelles autorités, tout cela sera corrigé.»

Le Quotidien


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