En effet, même dans l’hypothèse où il serait sincère, ce que je ne pense pas, tout négociateur avisé a intérêt à négocier avec une partie affaiblie par des intérêts divergents. En invitant à sa table des leaders ayant des statuts différents de citoyens éligibles, non éligibles, ou promis à une perte d’éligibilité en cours, il sait parfaitement que leurs préoccupations et objectifs divergents les diviseront.
En réponse, l’intelligence politique de l’opposition aurait dû consister à réclamer une première concession principale comme gage de bonne foi et de dialogue sincère possible : l’alignement de tous les membres de l’opposition au même statut, celui de l’éligibilité. Cette étape a malheureusement été vite délaissée par des réponses précipitées à l’appel sans large concertation préalable.
Cette étape souhaitable aurait tout simplement consisté à réclamer la suppression du mot « électeur » introduit subrepticement en 2018 par Macky Sall dans l’article L57 de la loi électorale sénégalaise. Par cette manœuvre, Macky Sall a ainsi rendu automatiquement inéligibles tous ceux qu’il a fait condamner avec perte automatique de leurs droits d’électeurs (L29 et L30 de la même loi).
Que l’opposition ne pouvait elle s’entendre sur ce préalable avant de déclarer en ordre dispersé accepter un dialogue sans termes de référence, en listant des conditions, souvent nombreuses, à leur participation !
Cette posture aurait eu l’avantage de :
1. Maintenir le front uni de l’opposition, et au moins un camp identifiable comme celui de l’opposition.
2. Tester la sincérité de l’appel au dialogue plutôt que de s’y rendre dans l’incertitude avec une posture de « demandeur d’éligibilité», puisque là se trouve l’essentiel recherché par ceux qui acceptent l’appel lancé.
L’opposition sénégalaise a ainsi laissé passer une belle opportunité de se montrer forte face à Macky Sall et d’obtenir de lui des concessions indispensables au rattrapage d’au moins une partie du recul démocratique qu’il a fait subir à la démocratie sénégalaise par déni de principes et même du droit (refus de supprimer le parrainage introduit en 2018 dans le cadre de la préparation de sa victoire à l’élection présidentielle de 2019 comme y enjoint la Cour de Justice de la CEDEAO).
Il appartient pourtant à cette opposition de relever légèrement la tête au-dessus de sa tradition politique et politicienne, de division et de guerre d’égos, pour se rappeler qu’elle dispose d’une nouvelle force qu’elle a tendance à oublier. Il s’agit du poids historique de sa présence au sein de la nouvelle Assemblée nationale qui doit être privilégié aux guerres sans résultats de leadership en son sein.
La majorité contrôlée par Macky Sall au sein de cette institution est ténue. Le vote peut s’y jouer à deux ou trois voix près, selon que certains appartiennent vraiment à une opposition dont ils se réclament ou non.
Qu’elle engage donc un processus de modification de la loi électorale. Afin de créer l’unanimité au sein de l’opposition et en dehors d’elle, cette modification pourrait ne seulement concerner que le retrait du mot « électeur » de l’article L57. L’introduction de cette proposition de loi serait précédée d’un gros effort d’explication et de communication auprès de toutes les couches de la société sénégalaise.
La communauté internationale, qui a également compris que l’organisation d’une prochaine élection inclusive est la condition d’une baisse des tensions dans notre pays et de sa stabilité, doit également être concernée par cette démarche d’explication visant à remettre dans le jeu politique ceux qui en sont déjà écartés ou qui pourraient l’être par confirmation de simple délit de diffamation.
La démarche explicative ne devra écarter aucun député de la majorité, car nous aurions tort de penser que seule l’opposition regroupe les patriotes aimant leur pays davantage que le maître de leur coalition politique.
Deux hypothèses sont alors envisageables:
1. Si le vote de la proposition de loi devient effectif, des élections inclusives dont aucun leader ne serait apriori écarté pourront être organisées ; le dialogue avec Macky Sall deviendra moins soupçonneux, et les intérêts du Sénégal d’aujourd’hui et de demain seront au cœur des échanges plutôt que du marchandage d’éligibilité.
2. Si le vote de la proposition de loi est rejeté, il sera alors clair aux yeux de notre peuple et de la communauté internationale que Macky Sall œuvre pour le chaos au Sénégal.
S’il m’est permis de rêver, j’en ajouterais une troisième, terminant par une note d’espoir pour mon pays, pour notre République, pour notre Nation. Elle est la suivante : le nouveau texte sous forme de proposition, ou de projet de loi en procédure d’urgence, serait également voté par la majorité BBY sur instruction de Macky Sall.
Pour une fois, depuis bien longtemps, la séance de l’Assemblée nationale serait tenue dans l’allégresse plutôt que dans un brouhaha d’insultes et de coups échangés. Et Macky Sall aura fait la preuve d’une sincérité qu’il s’efforce de prouver avec le soutien de son service de communication sans grande réussite pour l’instant.
Sénégalais debout !
Relevons la tête
En réponse, l’intelligence politique de l’opposition aurait dû consister à réclamer une première concession principale comme gage de bonne foi et de dialogue sincère possible : l’alignement de tous les membres de l’opposition au même statut, celui de l’éligibilité. Cette étape a malheureusement été vite délaissée par des réponses précipitées à l’appel sans large concertation préalable.
Cette étape souhaitable aurait tout simplement consisté à réclamer la suppression du mot « électeur » introduit subrepticement en 2018 par Macky Sall dans l’article L57 de la loi électorale sénégalaise. Par cette manœuvre, Macky Sall a ainsi rendu automatiquement inéligibles tous ceux qu’il a fait condamner avec perte automatique de leurs droits d’électeurs (L29 et L30 de la même loi).
Que l’opposition ne pouvait elle s’entendre sur ce préalable avant de déclarer en ordre dispersé accepter un dialogue sans termes de référence, en listant des conditions, souvent nombreuses, à leur participation !
Cette posture aurait eu l’avantage de :
1. Maintenir le front uni de l’opposition, et au moins un camp identifiable comme celui de l’opposition.
2. Tester la sincérité de l’appel au dialogue plutôt que de s’y rendre dans l’incertitude avec une posture de « demandeur d’éligibilité», puisque là se trouve l’essentiel recherché par ceux qui acceptent l’appel lancé.
L’opposition sénégalaise a ainsi laissé passer une belle opportunité de se montrer forte face à Macky Sall et d’obtenir de lui des concessions indispensables au rattrapage d’au moins une partie du recul démocratique qu’il a fait subir à la démocratie sénégalaise par déni de principes et même du droit (refus de supprimer le parrainage introduit en 2018 dans le cadre de la préparation de sa victoire à l’élection présidentielle de 2019 comme y enjoint la Cour de Justice de la CEDEAO).
Il appartient pourtant à cette opposition de relever légèrement la tête au-dessus de sa tradition politique et politicienne, de division et de guerre d’égos, pour se rappeler qu’elle dispose d’une nouvelle force qu’elle a tendance à oublier. Il s’agit du poids historique de sa présence au sein de la nouvelle Assemblée nationale qui doit être privilégié aux guerres sans résultats de leadership en son sein.
La majorité contrôlée par Macky Sall au sein de cette institution est ténue. Le vote peut s’y jouer à deux ou trois voix près, selon que certains appartiennent vraiment à une opposition dont ils se réclament ou non.
Qu’elle engage donc un processus de modification de la loi électorale. Afin de créer l’unanimité au sein de l’opposition et en dehors d’elle, cette modification pourrait ne seulement concerner que le retrait du mot « électeur » de l’article L57. L’introduction de cette proposition de loi serait précédée d’un gros effort d’explication et de communication auprès de toutes les couches de la société sénégalaise.
La communauté internationale, qui a également compris que l’organisation d’une prochaine élection inclusive est la condition d’une baisse des tensions dans notre pays et de sa stabilité, doit également être concernée par cette démarche d’explication visant à remettre dans le jeu politique ceux qui en sont déjà écartés ou qui pourraient l’être par confirmation de simple délit de diffamation.
La démarche explicative ne devra écarter aucun député de la majorité, car nous aurions tort de penser que seule l’opposition regroupe les patriotes aimant leur pays davantage que le maître de leur coalition politique.
Deux hypothèses sont alors envisageables:
1. Si le vote de la proposition de loi devient effectif, des élections inclusives dont aucun leader ne serait apriori écarté pourront être organisées ; le dialogue avec Macky Sall deviendra moins soupçonneux, et les intérêts du Sénégal d’aujourd’hui et de demain seront au cœur des échanges plutôt que du marchandage d’éligibilité.
2. Si le vote de la proposition de loi est rejeté, il sera alors clair aux yeux de notre peuple et de la communauté internationale que Macky Sall œuvre pour le chaos au Sénégal.
S’il m’est permis de rêver, j’en ajouterais une troisième, terminant par une note d’espoir pour mon pays, pour notre République, pour notre Nation. Elle est la suivante : le nouveau texte sous forme de proposition, ou de projet de loi en procédure d’urgence, serait également voté par la majorité BBY sur instruction de Macky Sall.
Pour une fois, depuis bien longtemps, la séance de l’Assemblée nationale serait tenue dans l’allégresse plutôt que dans un brouhaha d’insultes et de coups échangés. Et Macky Sall aura fait la preuve d’une sincérité qu’il s’efforce de prouver avec le soutien de son service de communication sans grande réussite pour l’instant.
Sénégalais debout !
Relevons la tête