Selon le magistrat, les justiciables n’ont plus confiance en la justice sénégalaise. Il en veut pour preuve les derniers événements qui ont eu lieu au Sénégal et au cours desquels, des institutions judiciaires et des magistrats ont été attaqués.
Selon lui, cela signifie qu’il y a un grand fossé entre la justice et le justiciable. « Il y a une véritable crise de confiance entre la justice et les justiciables. C’est pourquoi je dis que malgré tous les beaux discours sur l’indépendance de la Justice, la réalité est que la Justice en ce moment est inféodée au pouvoir exécutif. Elle se porte très mal », a fustigé Alioune Ndao qui visiblement, ne digère pas le fait qu’en plein procès, le président de la République prenne la décision de mettre fin à ses fonctions de procureur de la Crei avant de le remplacer par Cheikh Tidiane Mara.
« Les tenants du pouvoir ont peur d’une justice indépendante »
Pour Alioune Ndao cet acte qui lui a été infligé est la preuve du mépris que le pouvoir exécutif a à l’endroit du pouvoir judiciaire.
« Comment peut-on relever un procureur en pleine audience parce que simplement le procureur était en train de faire son travail correctement ? Cela est révélateur d’un manque d’indépendance et du peu de respect que le pouvoir exécutif a à l’endroit du pouvoir judiciaire. Le pouvoir exécutif n’a aucun respect à l’endroit du pouvoir judiciaire. Le pouvoir exécutif ne veut pas d’une justice indépendante. Les tenants du pouvoir ont peur d’une justice indépendante », soutient-il avec force et conviction.
« Des ministres donnent des instructions à des magistrats du parquet qui les exécutent »
À son avis, il lui semble impérieux de retirer au garde des Sceaux ce pouvoir de proposition de nomination pour le confier à un organe indépendant qui sera chargé de recevoir les appels à candidature des magistrats et de les soumettre au Conseil supérieur de la magistrature. « On voit régulièrement des ministres donner des instructions de non poursuites à des magistrats du parquet qui les exécutent. Ce qui est tout à fait illégal », dénonce-t-il. Il faut, d’après lui, restituer aux magistrats du parquet leur indépendance dans le cadre de la mise en mouvement et de l’exercice de l’action publique.
« La communication de Antoine Félix Diome est calamiteuse »
L’ancien procureur de la CREI a donné, dans le même sillage, son point de vue sur la manière dont Antoine Félix Diome exerce les fonctions de ministre de l’Intérieur .
« C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé avant la CREI. Il était sous ma direction quand j’étais au parquet général. Il venait me voir quand il avait des difficultés. Il me prenait comme son propre grand frère. Il me disait des choses qu’il ne disait pas à son père. On avait des liens très proches. Je lui souhaite bon vent en lui demandant de faire beaucoup attention aux politiques. Qu’il évite que ces derniers ne le mettent dans le gouffre parce qu’il a sa carrière de magistrat devant lui. Donc, il a intérêt à faire beaucoup attention. Je lui demande d’améliorer sa communication. Depuis qu’il est à ce poste de ministre de l’intérieur, sa communication est calamiteuse. Il s’adresse mal aux Sénégalais. Or, un ministre de l’Intérieur est au-devant de la scène et quand quelqu’un est mis au-devant de la scène, il doit savoir parler », a-t-il fait savoir.
« Macky Sall n’a que trois ans qui lui reste au pouvoir »
Il a, par ailleurs, disqualifié le président de la République à la prochaine élection présidentielle. Il a déclaré, sans sourciller, que le Chef de l’Etat n’a pas le droit de briguer un troisième mandat.
La Constitution le lui interdit. « Antoine Félix Diome doit faire attention parce que le régime de Macky Sall va bientôt finir. Tout le monde sait que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat. Lui-même le sait. La Constitution est claire. Nul n’a le droit d’avoir deux mandats consécutifs. Donc, que Antoine fasse attention. Macky Sall n’a que trois ans qui lui restent au pouvoir. Qu’il ne te mette pas dans des situations difficiles. Il est un politicien et il peut sortir facilement de cette situation. Ceux qui soutiennent le contraire sont avec lui et ils ne lui disent que ce qui lui plait. Ils sont de mauvais conseillers. Un bon conseiller, c’est celui qui va dire à Macky Sall qu’il n’est pas meilleur que les 16 millions de Sénégalais, c’est le bon Dieu qui a voulu qu’il soit président et la Constitution prévoit deux mandats. Je lui conseille de respecter ces deux mandats et de partir », avertit-il.
« Si ce qu’on reproche à Sonko est établi, qu’on le traduise en justice »
L’actualité politique oblige, Alioune Ndao a été interpellé sur l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Et c’est pour demander à la justice de faire sereinement, de manière impartiale son travail. « Si ce qu’on reproche à Sonko est établi, qu’on le traduise en justice. S’il y a des preuves qui sont apportées, que les juges prennent la décision qui convient. S’il n’y a rien qu’on le laisse partir. Si le dossier est vide que le juge d’instruction prenne un non-lieu. Mais si le juge est convaincu qu’il y a des éléments qu’on le renvoie en jugement en toute impartialité sans subir de pression ni d’un bord ni de l’autre », a déclaré Alioune Ndao, estimant que c’est normal qu’il ait des soupçons selon lesquels on veut écarter un adversaire politique. Car, rappelle-t-il, il y a eu l’affaire Karim Wade et celle de Khalifa Sall.
« La CREI est une institution qui est bonne dans nos pays sous-développés »
À la question de savoir si on devait dissoudre la CREI, Alioune Ndao rétorque : « Si on avait laissé le soin à la Crei de faire son travail, c’est une institution qui est bonne dans nos pays sous-développés parce que l’infraction de l’enrichissement illicite n’est pas mauvaise. Parce que dans notre pays, les tenants du pouvoir ont l’habitude de faire des actes de prévarications sur les ressources publiques. Et de moins en moins on voit des actes de détournement de deniers publics mais on crée des stratagèmes pour piller les caisses en laissant une apparence de légalité. »
emedia
Selon lui, cela signifie qu’il y a un grand fossé entre la justice et le justiciable. « Il y a une véritable crise de confiance entre la justice et les justiciables. C’est pourquoi je dis que malgré tous les beaux discours sur l’indépendance de la Justice, la réalité est que la Justice en ce moment est inféodée au pouvoir exécutif. Elle se porte très mal », a fustigé Alioune Ndao qui visiblement, ne digère pas le fait qu’en plein procès, le président de la République prenne la décision de mettre fin à ses fonctions de procureur de la Crei avant de le remplacer par Cheikh Tidiane Mara.
« Les tenants du pouvoir ont peur d’une justice indépendante »
Pour Alioune Ndao cet acte qui lui a été infligé est la preuve du mépris que le pouvoir exécutif a à l’endroit du pouvoir judiciaire.
« Comment peut-on relever un procureur en pleine audience parce que simplement le procureur était en train de faire son travail correctement ? Cela est révélateur d’un manque d’indépendance et du peu de respect que le pouvoir exécutif a à l’endroit du pouvoir judiciaire. Le pouvoir exécutif n’a aucun respect à l’endroit du pouvoir judiciaire. Le pouvoir exécutif ne veut pas d’une justice indépendante. Les tenants du pouvoir ont peur d’une justice indépendante », soutient-il avec force et conviction.
« Des ministres donnent des instructions à des magistrats du parquet qui les exécutent »
À son avis, il lui semble impérieux de retirer au garde des Sceaux ce pouvoir de proposition de nomination pour le confier à un organe indépendant qui sera chargé de recevoir les appels à candidature des magistrats et de les soumettre au Conseil supérieur de la magistrature. « On voit régulièrement des ministres donner des instructions de non poursuites à des magistrats du parquet qui les exécutent. Ce qui est tout à fait illégal », dénonce-t-il. Il faut, d’après lui, restituer aux magistrats du parquet leur indépendance dans le cadre de la mise en mouvement et de l’exercice de l’action publique.
« La communication de Antoine Félix Diome est calamiteuse »
L’ancien procureur de la CREI a donné, dans le même sillage, son point de vue sur la manière dont Antoine Félix Diome exerce les fonctions de ministre de l’Intérieur .
« C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé avant la CREI. Il était sous ma direction quand j’étais au parquet général. Il venait me voir quand il avait des difficultés. Il me prenait comme son propre grand frère. Il me disait des choses qu’il ne disait pas à son père. On avait des liens très proches. Je lui souhaite bon vent en lui demandant de faire beaucoup attention aux politiques. Qu’il évite que ces derniers ne le mettent dans le gouffre parce qu’il a sa carrière de magistrat devant lui. Donc, il a intérêt à faire beaucoup attention. Je lui demande d’améliorer sa communication. Depuis qu’il est à ce poste de ministre de l’intérieur, sa communication est calamiteuse. Il s’adresse mal aux Sénégalais. Or, un ministre de l’Intérieur est au-devant de la scène et quand quelqu’un est mis au-devant de la scène, il doit savoir parler », a-t-il fait savoir.
« Macky Sall n’a que trois ans qui lui reste au pouvoir »
Il a, par ailleurs, disqualifié le président de la République à la prochaine élection présidentielle. Il a déclaré, sans sourciller, que le Chef de l’Etat n’a pas le droit de briguer un troisième mandat.
La Constitution le lui interdit. « Antoine Félix Diome doit faire attention parce que le régime de Macky Sall va bientôt finir. Tout le monde sait que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat. Lui-même le sait. La Constitution est claire. Nul n’a le droit d’avoir deux mandats consécutifs. Donc, que Antoine fasse attention. Macky Sall n’a que trois ans qui lui restent au pouvoir. Qu’il ne te mette pas dans des situations difficiles. Il est un politicien et il peut sortir facilement de cette situation. Ceux qui soutiennent le contraire sont avec lui et ils ne lui disent que ce qui lui plait. Ils sont de mauvais conseillers. Un bon conseiller, c’est celui qui va dire à Macky Sall qu’il n’est pas meilleur que les 16 millions de Sénégalais, c’est le bon Dieu qui a voulu qu’il soit président et la Constitution prévoit deux mandats. Je lui conseille de respecter ces deux mandats et de partir », avertit-il.
« Si ce qu’on reproche à Sonko est établi, qu’on le traduise en justice »
L’actualité politique oblige, Alioune Ndao a été interpellé sur l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Et c’est pour demander à la justice de faire sereinement, de manière impartiale son travail. « Si ce qu’on reproche à Sonko est établi, qu’on le traduise en justice. S’il y a des preuves qui sont apportées, que les juges prennent la décision qui convient. S’il n’y a rien qu’on le laisse partir. Si le dossier est vide que le juge d’instruction prenne un non-lieu. Mais si le juge est convaincu qu’il y a des éléments qu’on le renvoie en jugement en toute impartialité sans subir de pression ni d’un bord ni de l’autre », a déclaré Alioune Ndao, estimant que c’est normal qu’il ait des soupçons selon lesquels on veut écarter un adversaire politique. Car, rappelle-t-il, il y a eu l’affaire Karim Wade et celle de Khalifa Sall.
« La CREI est une institution qui est bonne dans nos pays sous-développés »
À la question de savoir si on devait dissoudre la CREI, Alioune Ndao rétorque : « Si on avait laissé le soin à la Crei de faire son travail, c’est une institution qui est bonne dans nos pays sous-développés parce que l’infraction de l’enrichissement illicite n’est pas mauvaise. Parce que dans notre pays, les tenants du pouvoir ont l’habitude de faire des actes de prévarications sur les ressources publiques. Et de moins en moins on voit des actes de détournement de deniers publics mais on crée des stratagèmes pour piller les caisses en laissant une apparence de légalité. »
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