Vous êtes ministre conseiller auprès du président sénégalais Macky Sall, producteur de musique et patron d'un groupe de presse... Ce n'est pas trop difficile de trouver du temps pour chanter ?
Non. Ça dépend de comment je suis organisé. Je fais en sorte que quand je prends du temps pour faire des tournées ou entrer en studio, ça devient la priorité. C'est vrai aussi que le groupe de presse, je ne m'en occupe pas. Je suis le promoteur. Il y a des professionnels qui sont là et qui font le travail. Je découvre le journal comme tout le monde, le matin. J'écoute la radio et la télé, comme tout le monde. C'est pas vraiment ce qui me prend du temps. Une réunion par six mois ou un an, de l'administration... Le reste, c'est consacré à ma musique. C'est vrai que depuis que je suis auprès du président, il y a beaucoup de choses mais bon, le président comprend très bien l'artiste aussi. Que, parfois, j'ai besoin de temps et ça se passe très bien.
Du coup, vous vous faites rare en concert. Votre prochaine tournée compte combien de dates ?
Cet été, c'est un peu spécial. Je ne fais que quelques dates. On en a calculé cinq-six. Parce que je suis en studio pour travailler sur de nouvelles idées. Des trucs qui, peut-être, dans l'avenir, constitueront un album. Je privilégie l'Amérique du Nord, parce que c'est là-bas qu'on va faire une longue tournée de six semaines, au mois d'octobre.
Beaucoup vous ont découvert avec « In your eyes », de Peter Gabriel. D'autres ne vous connaissent que par le tube « Seven seconds », avec Neneh Cherry. Et pourtant, vous êtes un artiste très populaire. Comment l'expliquez-vous ?
C'est bizarre. On voit comment une chanson peut changer tout. Je disais, à l'époque, « Je n'ai pas seulement cette chanson " Seven seconds ", avec Neneh, qui est une chanson magique. Mais j'ai un répertoire, une histoire avec ma musique. C'est vrai qu'avec cette chanson, on voit aussi la force d'un tube. C'est comme une fenêtre qui s'ouvre aussi pour le reste de ma musique. Il y a certainement beaucoup de gens qui se sont intéressés profondément à ce que je faisais. Ça constitue effectivement ma carrière. Quand j'arrive, les gens écoutent « Seven seconds » mais voient aussi que derrière, il y a tout un répertoire, toute une culture, toute une démarche.
Et même s'il ne comprend pas le wolof, le public est séduit...
Bien sûr. C'est une langue, la musique. C'est même, peut-être, la première langue.
Dans vos textes, vous chantez le quotidien, les traditions... Est-ce une manière de perpétuer la tradition griotte de vos mère et grand-mère ?
Oui, dans la tradition, avant la télévision et la radio, les griots jouaient ce rôle-là. Pour passer les messages, animer toutes les manifestations colorées d'une manière traditionnelle et culturelle. Mais dans la lignée maternelle, on incarne un griottisme moderne. On ne chante pas les louanges des gens mais on arrive à parler de la société. Des choses qui nous plaisent, qui nous déplaisent aussi. Ma musique raconte la société africaine et particulièrement sénégalaise.
Justement, pouvez-vous nous parler de votre dernier single « Djiguen Gni », qui parle de la violence faite aux femmes ?
Je pense que c'est un phénomène qui prend de l'ampleur. Des fois, les gens se cachent derrière des religions, des sectes ou une façon de faire. Je trouve cela horrible. J'ai voulu, à travers cette chanson-là, dénoncer ces actes et montrer que la femme joue le premier rôle dans notre société. Les violences doivent être condamnées. Je me suis inspiré de l'actualité, chez nous. Mais des choses comme ça, il y en a partout dans le monde. Cette chanson est bien accueillie, chez nous. Et j'espère qu'elle fera son effet.
Quel sera le thème de votre concert, dimanche à Paimpol ?
Il y aura les chansons classiques parce que quand on arrive, les gens veulent des repères, ça c'est sûr. Mais c'est tout un répertoire qu'on propose. Quand on est en studio, avec mes musiciens, on a envie de faire du live. Il y aura donc, aussi, des choses nouvelles, un peu. Mais les bases seront là.
Allez-vous initier le public breton au mbalax, la musique à danser très populaire au Sénégal ?
J'espère, oui. Parce que la musique bretonne en est très proche. Et elle me touche énormément. C'est facile de la mélanger avec la musique sénégalaise. La preuve, j'ai fait, il y a quelques années, avec Alan Stivell, une chanson qui avait beaucoup marqué les Sénégalais. Ce sera une belle rencontre en tout cas, car l'eau et les bateaux, ça nous parle aussi. Nous ne serons pas dépaysés
LeTélégramme.fr
A noter
Youssou Ndour a jouer dimanche
Non. Ça dépend de comment je suis organisé. Je fais en sorte que quand je prends du temps pour faire des tournées ou entrer en studio, ça devient la priorité. C'est vrai aussi que le groupe de presse, je ne m'en occupe pas. Je suis le promoteur. Il y a des professionnels qui sont là et qui font le travail. Je découvre le journal comme tout le monde, le matin. J'écoute la radio et la télé, comme tout le monde. C'est pas vraiment ce qui me prend du temps. Une réunion par six mois ou un an, de l'administration... Le reste, c'est consacré à ma musique. C'est vrai que depuis que je suis auprès du président, il y a beaucoup de choses mais bon, le président comprend très bien l'artiste aussi. Que, parfois, j'ai besoin de temps et ça se passe très bien.
Du coup, vous vous faites rare en concert. Votre prochaine tournée compte combien de dates ?
Cet été, c'est un peu spécial. Je ne fais que quelques dates. On en a calculé cinq-six. Parce que je suis en studio pour travailler sur de nouvelles idées. Des trucs qui, peut-être, dans l'avenir, constitueront un album. Je privilégie l'Amérique du Nord, parce que c'est là-bas qu'on va faire une longue tournée de six semaines, au mois d'octobre.
Beaucoup vous ont découvert avec « In your eyes », de Peter Gabriel. D'autres ne vous connaissent que par le tube « Seven seconds », avec Neneh Cherry. Et pourtant, vous êtes un artiste très populaire. Comment l'expliquez-vous ?
C'est bizarre. On voit comment une chanson peut changer tout. Je disais, à l'époque, « Je n'ai pas seulement cette chanson " Seven seconds ", avec Neneh, qui est une chanson magique. Mais j'ai un répertoire, une histoire avec ma musique. C'est vrai qu'avec cette chanson, on voit aussi la force d'un tube. C'est comme une fenêtre qui s'ouvre aussi pour le reste de ma musique. Il y a certainement beaucoup de gens qui se sont intéressés profondément à ce que je faisais. Ça constitue effectivement ma carrière. Quand j'arrive, les gens écoutent « Seven seconds » mais voient aussi que derrière, il y a tout un répertoire, toute une culture, toute une démarche.
Et même s'il ne comprend pas le wolof, le public est séduit...
Bien sûr. C'est une langue, la musique. C'est même, peut-être, la première langue.
Dans vos textes, vous chantez le quotidien, les traditions... Est-ce une manière de perpétuer la tradition griotte de vos mère et grand-mère ?
Oui, dans la tradition, avant la télévision et la radio, les griots jouaient ce rôle-là. Pour passer les messages, animer toutes les manifestations colorées d'une manière traditionnelle et culturelle. Mais dans la lignée maternelle, on incarne un griottisme moderne. On ne chante pas les louanges des gens mais on arrive à parler de la société. Des choses qui nous plaisent, qui nous déplaisent aussi. Ma musique raconte la société africaine et particulièrement sénégalaise.
Justement, pouvez-vous nous parler de votre dernier single « Djiguen Gni », qui parle de la violence faite aux femmes ?
Je pense que c'est un phénomène qui prend de l'ampleur. Des fois, les gens se cachent derrière des religions, des sectes ou une façon de faire. Je trouve cela horrible. J'ai voulu, à travers cette chanson-là, dénoncer ces actes et montrer que la femme joue le premier rôle dans notre société. Les violences doivent être condamnées. Je me suis inspiré de l'actualité, chez nous. Mais des choses comme ça, il y en a partout dans le monde. Cette chanson est bien accueillie, chez nous. Et j'espère qu'elle fera son effet.
Quel sera le thème de votre concert, dimanche à Paimpol ?
Il y aura les chansons classiques parce que quand on arrive, les gens veulent des repères, ça c'est sûr. Mais c'est tout un répertoire qu'on propose. Quand on est en studio, avec mes musiciens, on a envie de faire du live. Il y aura donc, aussi, des choses nouvelles, un peu. Mais les bases seront là.
Allez-vous initier le public breton au mbalax, la musique à danser très populaire au Sénégal ?
J'espère, oui. Parce que la musique bretonne en est très proche. Et elle me touche énormément. C'est facile de la mélanger avec la musique sénégalaise. La preuve, j'ai fait, il y a quelques années, avec Alan Stivell, une chanson qui avait beaucoup marqué les Sénégalais. Ce sera une belle rencontre en tout cas, car l'eau et les bateaux, ça nous parle aussi. Nous ne serons pas dépaysés
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A noter
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