En Casamance, l’Armée a quasiment fini aujourd’hui de valider sa mission de sécurisation au niveau de toutes les contrées de la région, avec le démantèlement des bases rebelles, la destruction des champs de cannabis. Elle a mis fin aussi du coup au développement d’une économie de guerre et du grand banditisme, qui avaient pignon sur rue dans plusieurs zones du Fogny, du Balantacounda, du Nyassia, etc.
Partout en Casamance, l’heure est plus que jamais favorable à une dynamique de retour des populations au bercail. Et si celle-ci est enclenchée et opérationnelle après plusieurs décennies d’exil des populations dans certaines contrées de la Casamance, telles au niveau de la commune d’Adéane, de Boutoupa, etc., cette dynamique de retour est toutefois loin d’être le cas dans d’autres zones, où les enjeux sécuritaires se posent avec acuité et que les conditions de retour ne sont pas encore réunies du fait de la présence suspecte ou avérée de mines.Mais aujourd’hui, avec la relance du déminage en Casamance, ce sont plus de 100 mille m2 de terres qu’Humanité et inclusion (Hi) et l’Ue entendent libérer en Casamance, dans les 12 prochains mois.
Le Cnams aux abonnés absents
Le Centre national d’action antimines du Sénégal (Cnams), conformément à sa mission dans le cadre de l’action antimines, devait s’impliquer dans ce processus de retour des populations, mais a toujours été aux abandonnés absents sur le terrain. D’ailleurs, lors de la cérémonie de lancement, il y a une dizaine de jours, du projet Actions pour un retour sécurisé des populations en Casamance (Arc) à Djibélor, le directeur du programme d’Hi en Afrique de l’Ouest n’avait pas si bien dit quand il invitait l’Etat du Sénégal à redoubler d’efforts pour soutenir la mission du Cnams et par conséquent, celle d’Hi et des partenaires.
Car sans le Cnams, présent au quotidien à coté d’Hi, la qualité des interventions, de l’avis de Emmanuel Sauvage, pourrait en pâtir ainsi que la sécurité des démineurs. Selon Emmanuel Sauvage, le rôle de contrôle et de régulation du Cnams est vital et réglementé par des normes internationales. Une invite du directeur du programme d’Hi en Afrique de l’Ouest, qui vient à son heure.
Le Cnams est loin du compte
La Convention d’Ottawa, entrée en vigueur le 1er mars 1999, est mise en œuvre pour pallier les insuffisances du protocole II sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des mines, pièges et autres dispositifs de la convention, sur certaines armes classiques que de nombreux Etats jugeaient inadaptées pour répondre efficacement au défi de l’interdiction totale des mines antipersonnel.
Ainsi, le Sénégal a signé la Convention d’Ottawa le 3 décembre 1997. Ratifiée le 24 septembre 1998, elle est entrée en vigueur le 1er mars 1999. Du coup, le 14 juillet 2005, l’Assemblée nationale a adopté ladite loi relative à l’interdiction des mines antipersonnel.Cette dite loi traduit dans la législation nationale, les dispositions de la Convention d’Ottawa. En conséquence, le Centre national d’action antimines (Cnams), créé par décret en 2006 (décret 2006-784 du 18 août 2006) et placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, est entre autres, chargé d’assurer la conduite des opérations de déminage et de dépollution entreprises sur le territoire national, de coordonner les enquêtes techniques, d’assurer la gestion des programmes d’assistance aux victimes, de sensibilisation et d’information des populations et d’accréditer les organisations de déminage.Ainsi, face à ce défi majeur, le Sénégal et ses partenaires ont mis en place un programme ambitieux pour débarrasser les populations du Sénégal, et surtout de la Casamance, des mines. Un programme qui a pour objectif le déminage de l’ensemble de la régionn afin que les populations vivent dans la paix en bénéficiant du développement économique de leur région.
A cet effet, le gouvernement du Sénégal prévoit un programme aux plans local, national et international, pour permettre le retour définitif de la paix et le développement économique de la région. Pour ce faire, les autorités sénégalaises avaient mis l’accent sur l’éducation aux risques découlant des mines antipersonnel, l’assistance aux victimes et le déminage des zones polluées. Une hypothèse qui est pour l’heure, loin de se matérialiser du fait de la situation du Cnams, qui peine à faire face à de multiples charges. C’est l’omerta en termes de communication, d’expression des besoins au sein du personnel, etc.
Cnams, un organisme défaillant ?
Pour la cheffe de la délégation de l’Ue, c’est le dialogue qui doit, en Casamance, être privilégié au détriment des armes. Et également que les chemins, les champs, les abords de tous les villages de Casamance, soient débarrassés des mines meurtrières qui ont été posées par les acteurs ce conflit, plaide-t-elle.
Et pour ce faire, Irène Mingasson estime que c’est le Cnams qui a la charge de ce mandat, soutenu en cela par le projet d’Action contre les mines pour un retour sécurisé des populations en Casamance (Arc). Seulement, depuis quelques années, précisément à partir de 2014, le Centre national d’action antimines (Cnams) est confronté à des difficultés de mobilisation de ses ressources allouées par l’Etat.vAu moment où le Sénégal vient de bénéficier d’un financement de l’Union européenne d’un montant de 1,5 million d’euros pour le déminage et l’appui à un retour sécurisé des populations, le Cnams, qui est l’autorité nationale chargée de la supervision de sa mise en œuvre, du contrôle et de la validation des travaux effectués, ne dispose pas encore, informe le personnel, de son budget de fonctionnement.
«Dès lors, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’existence d’un dessein inavoué qui sous-tend toutes ces difficultés que rencontre ce programme de déminage déclaré comme prioritaire pour la relance des activités socio-économiques de la Casamance ?», s’interroge-t-il.Et face à cette situation et pour assurer le paiement des salaires et le fonctionnement du centre, les impôts et charges sociales ont dû être utilisés à cet effet, selon des agents du Cnams. En outre, il est important de retenir que les différentes démarches ayant permis antérieurement de débloquer la situation sont, poursuivent-ils, le fait du personnel, sans une implication de la hiérarchie.
C’est pourquoi à ce rythme, la prise en charge, selon le personnel, de la problématique mines serait affectée, entraînant dès lors de la part des populations, un sentiment d’abandon face à ce fléau qui hypothèque la sécurité et le développement de la Casamance ; et ce, notamment en termes, dit-il, de mise en œuvre des grands projets de l’Etat inscrits dans le Pse.
Et au moment où les conditions sécuritaires s’améliorent et que l’Ue est en train de financer le déminage pour accompagner le retour des populations dans leur terroir jadis abandonné, la tendance, de l’avis du personnel du Cnams, devrait consister à renforcer les ressources de ce programme pour une présence forte de l’Etat. «Nous pensons qu’il est important d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique casamançaise sur cette situation», martèle le personnel, qui entend par cette démarche porter à la connaissance de l’opinion publique, les maux dont souffrent le Cnams et ses agents.
Quelle alternative dans l’action antimines ?
Agir contre les mines, c’est d’abord s’en débarrasser ; mais c’est aussi, comme le préconise la cheffe de la délégation de l’Ue, soigner et réinsérer celles ou ceux qui ont été les victimes infortunées et innocentes de ces armes. Tel entrepris par les membres de l’Initiative solidaires pour des actions de développement-Association sénégalaise des victimes de mines (l’Isad/ Asvm). L’Isad/Asvm est avec Hi dans le processus de l’action antimines, notamment le volet Education aux risques des mines (Erm) et également dans le volet assistance aux victimes des mines dans le cadre de l’appareillage de personnes en situation de handicap en Guinée-Bissau.
Autant de postures qui, face à la léthargie qui affecte le Cnams et de l’avis de certains acteurs de l’action antimines, ont de quoi positionner l’Isad/Asvm au cœur du processus de déminage.
Partout en Casamance, l’heure est plus que jamais favorable à une dynamique de retour des populations au bercail. Et si celle-ci est enclenchée et opérationnelle après plusieurs décennies d’exil des populations dans certaines contrées de la Casamance, telles au niveau de la commune d’Adéane, de Boutoupa, etc., cette dynamique de retour est toutefois loin d’être le cas dans d’autres zones, où les enjeux sécuritaires se posent avec acuité et que les conditions de retour ne sont pas encore réunies du fait de la présence suspecte ou avérée de mines.Mais aujourd’hui, avec la relance du déminage en Casamance, ce sont plus de 100 mille m2 de terres qu’Humanité et inclusion (Hi) et l’Ue entendent libérer en Casamance, dans les 12 prochains mois.
Le Cnams aux abonnés absents
Le Centre national d’action antimines du Sénégal (Cnams), conformément à sa mission dans le cadre de l’action antimines, devait s’impliquer dans ce processus de retour des populations, mais a toujours été aux abandonnés absents sur le terrain. D’ailleurs, lors de la cérémonie de lancement, il y a une dizaine de jours, du projet Actions pour un retour sécurisé des populations en Casamance (Arc) à Djibélor, le directeur du programme d’Hi en Afrique de l’Ouest n’avait pas si bien dit quand il invitait l’Etat du Sénégal à redoubler d’efforts pour soutenir la mission du Cnams et par conséquent, celle d’Hi et des partenaires.
Car sans le Cnams, présent au quotidien à coté d’Hi, la qualité des interventions, de l’avis de Emmanuel Sauvage, pourrait en pâtir ainsi que la sécurité des démineurs. Selon Emmanuel Sauvage, le rôle de contrôle et de régulation du Cnams est vital et réglementé par des normes internationales. Une invite du directeur du programme d’Hi en Afrique de l’Ouest, qui vient à son heure.
Le Cnams est loin du compte
La Convention d’Ottawa, entrée en vigueur le 1er mars 1999, est mise en œuvre pour pallier les insuffisances du protocole II sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des mines, pièges et autres dispositifs de la convention, sur certaines armes classiques que de nombreux Etats jugeaient inadaptées pour répondre efficacement au défi de l’interdiction totale des mines antipersonnel.
Ainsi, le Sénégal a signé la Convention d’Ottawa le 3 décembre 1997. Ratifiée le 24 septembre 1998, elle est entrée en vigueur le 1er mars 1999. Du coup, le 14 juillet 2005, l’Assemblée nationale a adopté ladite loi relative à l’interdiction des mines antipersonnel.Cette dite loi traduit dans la législation nationale, les dispositions de la Convention d’Ottawa. En conséquence, le Centre national d’action antimines (Cnams), créé par décret en 2006 (décret 2006-784 du 18 août 2006) et placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, est entre autres, chargé d’assurer la conduite des opérations de déminage et de dépollution entreprises sur le territoire national, de coordonner les enquêtes techniques, d’assurer la gestion des programmes d’assistance aux victimes, de sensibilisation et d’information des populations et d’accréditer les organisations de déminage.Ainsi, face à ce défi majeur, le Sénégal et ses partenaires ont mis en place un programme ambitieux pour débarrasser les populations du Sénégal, et surtout de la Casamance, des mines. Un programme qui a pour objectif le déminage de l’ensemble de la régionn afin que les populations vivent dans la paix en bénéficiant du développement économique de leur région.
A cet effet, le gouvernement du Sénégal prévoit un programme aux plans local, national et international, pour permettre le retour définitif de la paix et le développement économique de la région. Pour ce faire, les autorités sénégalaises avaient mis l’accent sur l’éducation aux risques découlant des mines antipersonnel, l’assistance aux victimes et le déminage des zones polluées. Une hypothèse qui est pour l’heure, loin de se matérialiser du fait de la situation du Cnams, qui peine à faire face à de multiples charges. C’est l’omerta en termes de communication, d’expression des besoins au sein du personnel, etc.
Cnams, un organisme défaillant ?
Pour la cheffe de la délégation de l’Ue, c’est le dialogue qui doit, en Casamance, être privilégié au détriment des armes. Et également que les chemins, les champs, les abords de tous les villages de Casamance, soient débarrassés des mines meurtrières qui ont été posées par les acteurs ce conflit, plaide-t-elle.
Et pour ce faire, Irène Mingasson estime que c’est le Cnams qui a la charge de ce mandat, soutenu en cela par le projet d’Action contre les mines pour un retour sécurisé des populations en Casamance (Arc). Seulement, depuis quelques années, précisément à partir de 2014, le Centre national d’action antimines (Cnams) est confronté à des difficultés de mobilisation de ses ressources allouées par l’Etat.vAu moment où le Sénégal vient de bénéficier d’un financement de l’Union européenne d’un montant de 1,5 million d’euros pour le déminage et l’appui à un retour sécurisé des populations, le Cnams, qui est l’autorité nationale chargée de la supervision de sa mise en œuvre, du contrôle et de la validation des travaux effectués, ne dispose pas encore, informe le personnel, de son budget de fonctionnement.
«Dès lors, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’existence d’un dessein inavoué qui sous-tend toutes ces difficultés que rencontre ce programme de déminage déclaré comme prioritaire pour la relance des activités socio-économiques de la Casamance ?», s’interroge-t-il.Et face à cette situation et pour assurer le paiement des salaires et le fonctionnement du centre, les impôts et charges sociales ont dû être utilisés à cet effet, selon des agents du Cnams. En outre, il est important de retenir que les différentes démarches ayant permis antérieurement de débloquer la situation sont, poursuivent-ils, le fait du personnel, sans une implication de la hiérarchie.
C’est pourquoi à ce rythme, la prise en charge, selon le personnel, de la problématique mines serait affectée, entraînant dès lors de la part des populations, un sentiment d’abandon face à ce fléau qui hypothèque la sécurité et le développement de la Casamance ; et ce, notamment en termes, dit-il, de mise en œuvre des grands projets de l’Etat inscrits dans le Pse.
Et au moment où les conditions sécuritaires s’améliorent et que l’Ue est en train de financer le déminage pour accompagner le retour des populations dans leur terroir jadis abandonné, la tendance, de l’avis du personnel du Cnams, devrait consister à renforcer les ressources de ce programme pour une présence forte de l’Etat. «Nous pensons qu’il est important d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique casamançaise sur cette situation», martèle le personnel, qui entend par cette démarche porter à la connaissance de l’opinion publique, les maux dont souffrent le Cnams et ses agents.
Quelle alternative dans l’action antimines ?
Agir contre les mines, c’est d’abord s’en débarrasser ; mais c’est aussi, comme le préconise la cheffe de la délégation de l’Ue, soigner et réinsérer celles ou ceux qui ont été les victimes infortunées et innocentes de ces armes. Tel entrepris par les membres de l’Initiative solidaires pour des actions de développement-Association sénégalaise des victimes de mines (l’Isad/ Asvm). L’Isad/Asvm est avec Hi dans le processus de l’action antimines, notamment le volet Education aux risques des mines (Erm) et également dans le volet assistance aux victimes des mines dans le cadre de l’appareillage de personnes en situation de handicap en Guinée-Bissau.
Autant de postures qui, face à la léthargie qui affecte le Cnams et de l’avis de certains acteurs de l’action antimines, ont de quoi positionner l’Isad/Asvm au cœur du processus de déminage.