Avant-hier, des élèves de Mbacké, qui protestaient contre le programme scolaire en délogeant les élèves d’autres établissements, ont reçu leurs doses de grenades lacrymogènes. Conséquences, beaucoup de ces jeunes se sont évanouis avant d’être évacuée à l’hôpital. D’où la question de l’usage de cet outil dissuasif sur la population, dans un pays fortement pollué, où beaucoup de personnes trainent des maladies respiratoires. "Le Témoin" pose le débat
Le sociologue Abdoulaye Cissé considère que l’usage des lacrymogènes doit être dissuasif et qu’en abuser, entraîne des répercussions sur la santé. Une des conséquences fâcheuses, c’est qu’à force de s’habituer à ces grenades, les jeunes vont développer des mécanismes de rébellion.
Ils vont mettre en place des systèmes anti-lacrymogènes, en se préparant en amont. Et en général, ce qui les pousse à oser affronter ces lacrymogènes, est plus fort que la force déployée pour les contenir.
Le sociologue Abdoulaye Cissé évoque deux forces qui sont plus ou moins égales. Ce, même si l’une est idéologiquement chargée. L’Etat a le monopole de la violence légitime et l’usage de ces lacrymogènes entre dans cette perspective. Mais la population détient la souveraineté.
« La souveraineté appartient au peuple et quand celle-ci se déploie, il n’y a aucune force qui puisse la contenir. C’est pour cela que les jeunes sont dans cette logique de montrer aux forces de l’ordre, qu’ils ont la force régalienne car, eux, ils disposent de cette souveraineté et de la légitimité qu’ils vont défendre au prix de leur vie », analyse le sociologue Abdoulaye Cissé.
Selon lui, à force pour les policiers et les gendarmes de faire usage des lacrymogènes, les jeunes vont les démystifier et le pouvoir de dissuasion qu’avait cette force-là, va se rétrécir. Et les jeunes vont davantage oser les affronter.
« En criminologie, on dit qu’on expose la force pour ne pas en faire usage. Mais c’est tout le contraire qu’on voit au Sénégal, car non seulement on expose la force pour véritablement l’utiliser, mais encore on l’utilise sur les populations. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’encadrer toutes ces manifestations puisque les forces employées pour la répression peuvent bien servir à encadrer les populations », estime le sociologue.
D’après Abdoulaye Cissé, la force républicaine ne doit pas servir à réprimer les populations, quels que soient les motifs pour lesquels elles sortent. Et toutes les parties doivent assumer leurs responsabilités.
« L’Etat doit savoir qu’il dispose d’une force régalienne et la population sait bel et bien, qu’elle a la souveraineté. Il faut alors trouver des mécanismes pour faire la jonction de ces deux principes fondamentaux de la démocratie. Il faut que l’Etat sache que cette force régalienne dont il dispose, émane des populations, qui sont les seules détentrices de la souveraineté », a conclu le sociologue.
Extraits du quotidien "Le Témoin"
Le sociologue Abdoulaye Cissé considère que l’usage des lacrymogènes doit être dissuasif et qu’en abuser, entraîne des répercussions sur la santé. Une des conséquences fâcheuses, c’est qu’à force de s’habituer à ces grenades, les jeunes vont développer des mécanismes de rébellion.
Ils vont mettre en place des systèmes anti-lacrymogènes, en se préparant en amont. Et en général, ce qui les pousse à oser affronter ces lacrymogènes, est plus fort que la force déployée pour les contenir.
Le sociologue Abdoulaye Cissé évoque deux forces qui sont plus ou moins égales. Ce, même si l’une est idéologiquement chargée. L’Etat a le monopole de la violence légitime et l’usage de ces lacrymogènes entre dans cette perspective. Mais la population détient la souveraineté.
« La souveraineté appartient au peuple et quand celle-ci se déploie, il n’y a aucune force qui puisse la contenir. C’est pour cela que les jeunes sont dans cette logique de montrer aux forces de l’ordre, qu’ils ont la force régalienne car, eux, ils disposent de cette souveraineté et de la légitimité qu’ils vont défendre au prix de leur vie », analyse le sociologue Abdoulaye Cissé.
Selon lui, à force pour les policiers et les gendarmes de faire usage des lacrymogènes, les jeunes vont les démystifier et le pouvoir de dissuasion qu’avait cette force-là, va se rétrécir. Et les jeunes vont davantage oser les affronter.
« En criminologie, on dit qu’on expose la force pour ne pas en faire usage. Mais c’est tout le contraire qu’on voit au Sénégal, car non seulement on expose la force pour véritablement l’utiliser, mais encore on l’utilise sur les populations. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’encadrer toutes ces manifestations puisque les forces employées pour la répression peuvent bien servir à encadrer les populations », estime le sociologue.
D’après Abdoulaye Cissé, la force républicaine ne doit pas servir à réprimer les populations, quels que soient les motifs pour lesquels elles sortent. Et toutes les parties doivent assumer leurs responsabilités.
« L’Etat doit savoir qu’il dispose d’une force régalienne et la population sait bel et bien, qu’elle a la souveraineté. Il faut alors trouver des mécanismes pour faire la jonction de ces deux principes fondamentaux de la démocratie. Il faut que l’Etat sache que cette force régalienne dont il dispose, émane des populations, qui sont les seules détentrices de la souveraineté », a conclu le sociologue.
Extraits du quotidien "Le Témoin"