Sur le cas des Nigériens, après signalement, on s’est renseigné et effectivement, on a compris que la plupart de ces personnes (enfants) étaient venus avec leurs parents. Cela veut dire que ce sont des familles qui se sont déplacées du Niger au Sénégal, connu pour son hospitalité et où la mendicité marche très bien. Ces personnes se sont déplacées pour essayer de tirer profit de la mendicité, en utilisant leurs enfants. De ce fait, ils deviennent, au regard des lois et des Conventions ratifiées par le Sénégal, des victimes de traite.
Ce ne sont pas seulement des enfants ; il y a, malheureusement, des femmes, dont les maris ont utilisé leur position de vulnérabilité pour les soumettre à la mendicité. Pour des personnes qui sont majeures, il faut qu’on puisse justifier les moyens qui ont été utilisés pour les soumettre à cette exploitation-là .
Cela peut être dû à l’extrême pauvreté, des femmes qui sont épousées par des gens qui les utilisent dans la mendicité. Ça peut être la menace, le recours à la force, l’enlèvement… Pour qu’on puisse le dire de façon tranchée, il faut que nous ayons les éléments de l’enquête. Mais, il y a des suspicions, comme quoi, certaines de ces femmes sont des victimes, en plus des enfants.
Maintenant ce sont des familles entières qui se déplacent au Sénégal pour s’adonner à la mendicité. Cela ne risque-t-il pas d’alourdir la lutte ?
Le fait que ça soit des familles qui se déplacent, ça peut complexifier la chose parce que la loi du Sénégal est un peu nuancée. L’article 245 du Code de procédure pénale, à la limite, tolère la mendicité dans certains lieux en certains jours. Donc, si on voit des familles démunies avec leurs enfants, on peut ne pas suspecter une exploitation à la traite.
Mais, si on se fie au Protocole et à la loi de 2005 qui réprime l’exploitation à la mendicité des enfants, ça peut être plus simple; mais le fait qu’on ait ces deux lois-là , peut, par moment, créer des confusions. Ça reste quand-même assez complexe parce que les acteurs n’ont pas forcément des informations ou la formation requise, pour pouvoir faire la distinction entre ceux-là qui pratique la mendicité parce qu’ils sont démunis ou ceux-là qui utilisent leur position pour tirer profit de la mendicité de leur progéniture.
Comment lutter contre le phénomène en tenant compte de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao ?
C’est très difficile de lutter contre ça, dans le contexte de la libre circulation des personnes et des biens, mais il y a un travail de sensibilisation qu’il faudrait faire auprès des communautés, pour que ceux qui font des choses, au nom de la tradition, soient dénoncés. La question relative à la connaissance des droits humains doit être renforcée. Il faut également renforcer le contrôle au niveau des frontières. S’il était suffisamment rigoureux, ces gens-là ne pourraient pas traverser avec autant d’enfants, la frontière. Très souvent, ils ne peuvent pas justifier de documents de voyage pour ces enfants. Il y a des mesures de contrôle de voyage qu’il faut renforcer. Il faut être plus regardant par rapport à la traite des personnes et au trafic de migrants.
SudQuotidien.sn
Ce ne sont pas seulement des enfants ; il y a, malheureusement, des femmes, dont les maris ont utilisé leur position de vulnérabilité pour les soumettre à la mendicité. Pour des personnes qui sont majeures, il faut qu’on puisse justifier les moyens qui ont été utilisés pour les soumettre à cette exploitation-là .
Cela peut être dû à l’extrême pauvreté, des femmes qui sont épousées par des gens qui les utilisent dans la mendicité. Ça peut être la menace, le recours à la force, l’enlèvement… Pour qu’on puisse le dire de façon tranchée, il faut que nous ayons les éléments de l’enquête. Mais, il y a des suspicions, comme quoi, certaines de ces femmes sont des victimes, en plus des enfants.
Maintenant ce sont des familles entières qui se déplacent au Sénégal pour s’adonner à la mendicité. Cela ne risque-t-il pas d’alourdir la lutte ?
Le fait que ça soit des familles qui se déplacent, ça peut complexifier la chose parce que la loi du Sénégal est un peu nuancée. L’article 245 du Code de procédure pénale, à la limite, tolère la mendicité dans certains lieux en certains jours. Donc, si on voit des familles démunies avec leurs enfants, on peut ne pas suspecter une exploitation à la traite.
Mais, si on se fie au Protocole et à la loi de 2005 qui réprime l’exploitation à la mendicité des enfants, ça peut être plus simple; mais le fait qu’on ait ces deux lois-là , peut, par moment, créer des confusions. Ça reste quand-même assez complexe parce que les acteurs n’ont pas forcément des informations ou la formation requise, pour pouvoir faire la distinction entre ceux-là qui pratique la mendicité parce qu’ils sont démunis ou ceux-là qui utilisent leur position pour tirer profit de la mendicité de leur progéniture.
Comment lutter contre le phénomène en tenant compte de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao ?
C’est très difficile de lutter contre ça, dans le contexte de la libre circulation des personnes et des biens, mais il y a un travail de sensibilisation qu’il faudrait faire auprès des communautés, pour que ceux qui font des choses, au nom de la tradition, soient dénoncés. La question relative à la connaissance des droits humains doit être renforcée. Il faut également renforcer le contrôle au niveau des frontières. S’il était suffisamment rigoureux, ces gens-là ne pourraient pas traverser avec autant d’enfants, la frontière. Très souvent, ils ne peuvent pas justifier de documents de voyage pour ces enfants. Il y a des mesures de contrôle de voyage qu’il faut renforcer. Il faut être plus regardant par rapport à la traite des personnes et au trafic de migrants.
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