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Tout ce que vous ne saviez pas sur le JOURNALISTE PAPE NGAGNE NDIAYE


Rédigé le Samedi 11 Mars 2017 à 17:13 | Lu 485 fois | 0 commentaire(s)




PAR-COURS D’UN JOURNALISTE AUTODIDACTE DE PAPE NGAGNE NDIAYE Anecdotes, confidences, bilan à mi-parcours d’un parcours singulier


Le livre que vient de publier le journaliste Pape Ngagne Ndiaye n’est pas une autobiographie. Comme l’écrit le préfacier Mamoudou Ibra Kane, c’est un bilan à mi-parcours d’un parcours singulier. L’auteur retrace son parcours de la radio Oxyjeunes à la Tfm en passant par Wal Fadjri. Le tout enrichi d’anecdotes croustillantes et de confidences qui valent le détour. Voici quelques bonnes feuilles de ce livre pas comme les autres.

«Lors des présidentielles de 2012, Youssou m’avait dit dans son bureau…»

Je saisis l’occasion pour rendre un brillant hommage à «Youssou Ndour, artiste et artisan du développement», pour reprendre le titre de l’ouvrage que le Professeur Oumar Sankharé lui a consacré. J’éprouve de la fierté pour l’artiste en tant que Sénégalais, mais également en tant que parent. Quand je l’ai vu lors du dernier Bercy dans une salle et devant un public suspendu aux cordes suaves de son génie musical, le sang gawlo que nous partageons a fait un tour d’orgueil dans mes veines. D’ailleurs, je l’ai appelé pour le féliciter et il m’a dit que ma démarche l’a d’autant plus touché qu’il sait que je ne suis pas quelqu’un qui parlote, encore moins un flatteur. J’éprouve également de l’estime pour l’artisan du développement qui comprend bien que la réussite la plus éclatante est celle qui transcende notre propre personne pour déteindre sur les autres afin de leur permettre de se réaliser de la plus belle des manières. Lors des présidentielles de 2012, Youssou m’avait dit dans son bureau, quelques jours avant la décision du Conseil constitutionnel, que même si sa candidature n’était pas validée, il considérerait cela comme une victoire qui renforcera son engagement pour le bien du Sénégal. Et ce sont cette volonté inaltérable, ce sens du travail bien fait, cet esprit de créativité, cette philosophie du challenge et cette éthique du développement que Youssou Ndour a su insuffler au Groupe Futurs Médias. Je ne connais pas en Afrique de l’Ouest un Groupe de média qui a autant de journalistes et d’animateurs de talent que GFM. À travers Mamoudou Ibra Kane, El Hadji Assane Guèye, Alassane Samba Diop et Barka Bâ, pour ne citer que ceux-là, je rends hommage à tous les membres du Groupe. J’ai choisi Mamoudou Ibra Kane comme préfacier de ce livre pour ses compétences avérées, son éthique professionnelle et sa générosité intellectuelle. El Hadji Assane Guèye, je l’ai répété assez souvent, est notre référence dans notre spécialité de journalistes en langues nationales ; il est aussi bon en wolof qu’en français et en anglais. Alassane Samba Diop, lui, a pour surnom «Monsieur Scoop». Cela traduit toute sa perspicacité et son talent de journaliste. Barka Bâ, directeur de TFM Info, est un esprit critique et un fin analyste politique. Toutefois, partant du principe selon lequel toute organisation humaine est imparfaite et sujette à la perfectibilité, le management constitue le point focal dont il faut sans cesse essayer d’atteindre le seuil de perfection possible afin de permettre au Groupe Futurs Médias de se hisser progressivement à la hauteur de la grandeur de ses desseins.


Le film Karmen et la vive polémique

C’est ainsi que j’avais commencé ma propre émission dont la thématique était socio-politique. Mes invités étaient tantôt des politiques, tantôt des acteurs de la société civile. Moustapha Diakhaté Khadimoul Khadim fait partie des invités qui m’ont le plus marqué, car sa venue coïncidait avec un événement qui avait secoué les médias et la population sénégalaise à l’époque. En effet, Joe Ramaka venait de sortir son film Karmen. À la mort de la directrice de prison qui était lesbienne et chrétienne, les gens qui l’accompagnaient au cimetière scandaient un khassaïde de Serigne Touba. Ce qui avait créé beaucoup de controverses autour de ce film. Moustapha Diakhaté Khadimoul Khadim fut l’un des pourfendeurs les plus acharnés du film de Joe Ramaka, car il considérait cet acte comme une profanation de l’œuvre du saint homme Cheikh Ahmadou Bamba.

Pour avoir une autre position sur cette affaire, j’avais invité Sidy Lamine Niasse, mon futur patron à Walf, qui défendait la dimension artistique du film. Je me rappelle lui avoir posé cette question : auriez-vous eu le même point de vue si le film avait mis l’accent sur les écrits de Baye Niasse à la place de ceux de Serigne Touba ? Sa réponse était qu’il allait le défendre, quel que soit l’auteur des écrits sur qui portait le film.

Il convient de noter que de retour d’un séjour d’une décennie aux États-Unis, l’actrice Karmen, en l’occurrence Dieynaba Diop, mariée à Joe Ramaka à l’époque, s’est expliquée sur le film dans un entretien qu’elle a accordé à nos confrères du Populaire. «Pour me mettre dans la peau de Karmen, on a fait venir un professeur russe de Moscou, un professeur de théâtre qui a fait les premiers pas de Robert de Niro ainsi que toute une équipe technique». De confession musulmane et mouride, elle regrette le choix du réalisateur du film qu’elle a pourtant tenté de dissuader, en vain, de prendre le khassaïde de Serigne Touba comme chant funèbre. Dieynaba Diop, Karmen, a souligné «deux chocs sociaux» liés au film : l’un, c’est «quand on sortait le corps de la directrice de la prison qui était une lesbienne et une chrétienne. Sur cette image, on a superposé le chant de Cheikh Amadou Bamba, une erreur du réalisateur». L’autre, c’est qu’«à l’époque, je n’étais pas mouride, mais je savais parce que c’est moi qui ai transcrit le texte au réalisateur pour qu’il comprenne, puisque je connais bien l’arabe (…) je n’ai pas pensé par contre, que ça allait passer sur cette scène-là. C’est au montage au Canada que j’ai vu qu’il allait faire passer ce chant sur cette scène».

«Si j’avais un vœu et uniquement un seul vœu…»

À Dakar, je vivais dans la maison familiale avec mon grand-frère de même père (…) Ngoma Ndiaye avait un an de plus que moi. La jalousie et la rivalité que connaissent beaucoup de demi-frères nous étaient totalement étrangères. Il me protégeait et me soutenait. Il avait beaucoup contribué à faciliter mon parcours professionnel. Les gens interpellaient souvent mon père sur telle ou telle chose que j’avais dite dans ma revue de presse. Mon père était remonté contre moi pour cela. Et c’était Ngoma, qui d’ailleurs était souvent à ses côtés, qui lui montrait le journal afin de faire savoir à mon père que je ne faisais que rapporter ce qui y était écrit. Mais, mon père se demandait pourquoi c’était moi qui m’en chargeais et pas un autre ou bien pourquoi je ne faisais pas autre chose. Ngoma lui faisait comprendre que c’était cela mon travail et c’était pour cela qu’on me payait. Par ailleurs, sa présence quelque part où je devrais être, une cérémonie par exemple, me dispensait d’y être. Sa seule présence valait celle de nous deux. Mon grand-frère Ngoma Ndiaye avait son bac et son xalam en bandoulière, mais il avait délaissé les études pour suivre les traces de mon père qu’il remplaçait des fois dans l’émission «Xew xewou demb» à la RTS et qu’il accompagnait dans beaucoup de festivals à l’étranger. Quand j’avais besoin de connaître quelque chose dans la famille, je m’adressais à lui. Il avait une culture de l’histoire que je n’avais pas. Il aurait pu pérenniser l’héritage familial, mais l’inéluctable trépas l’emporta à la fleur de l’âge, suite à une longue maladie, laissant derrière lui un garçon, homonyme de notre père El Hadji Boucounta Ndiaye et une fille qui porte le nom d’une grande amie, Khady Camara. Que Dieu les assiste. Au Sénégal, les médecins nous avaient dit qu’il n’y avait plus d’espoir. Néanmoins, on l’avait emmené en France pour le soigner. Et c’est quelque temps après son retour de la France qu’il fut décédé. Ngoma Ndiaye avait fait preuve d’un courage exceptionnel et d’une grande dignité face à la maladie dont il n’ignorait pourtant pas l’issue fatale. Il lisait souvent le Saint-Coran ; ce qui était dans ses habitudes d’avant maladie. D’ailleurs, c’est le même Coran qu’il lisait que j’ai hérité de lui. Mon grand-frère, Mamadou Ngoma Ndiaye, était pieux ; de mémoire, je ne me rappelle pas l’avoir vu rater une prière quand il était en âge de le faire. Mon attachement envers lui est désespérément rendu par cette phrase que j’ai l’habitude de prononcer parlant de lui : «Si on m’assurait de pouvoir me réaliser un vœu, mais uniquement un seul vœu dans la vie, je demanderais le retour en vie de Ngoma Ndiaye». Ç’aurait été une sorte d’appel christique à Lazare. Qu’Allah l’accueille dans son immense mansuétude en terre sainte de Darou Salam à Touba où il repose.»

Face-à-face inoubliable avec Ousmane Ngom dans Faram Facce

Vous effectuerez votre manifestation le 6 décembre à la Place de l’Obélisque, cette place où Mamadou Diop a été tué ?

Je suis prêt à retourner à l’Obélisque. Parce qu’il ne faut pas avoir une mémoire sélective. Le premier mort à l’Obélisque n’est pas Mamadou Diop, mais plutôt Fodé Ndiaye, un policier tué à coup de briques. Ce n’est pas une comparaison, mais un rappel. C’est un jeune froidement exécuté. Il faut se rappeler aussi de cela. La mort de Mamadou Diop aussi a été regrettable. Chaque mort d’un jeune Sénégalais est regrettable. Chaque soir, des dizaines ou des centaines de vies sont sauvées au péril de la vie des forces de l’ordre. Dans d’autres pays, combien de personnes sont tuées par les forces de l’ordre (Mali, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Guinée…). À l’Obélisque, après la rencontre, ils ont donné un mot d’ordre : «Tous au Palais pour aller déloger le président». Si cela avait été fait, il n’y aurait pas des centaines de morts ? On a bloqué les manifestants à l’Obélisque pour minimiser les dégâts. Il faut tirer les leçons de tout cela. Durant la période entre 2011 et 2012, 1400 manifestations ont été encadrées, dont 1200 autorisées et encadrées par les forces de l’ordre. 200 n’ont pas été autorisées et encadrées. Pour Fodé Ndiaye, l’enquête a été confiée à la Gendarmerie. Pour Mamadou Diop aussi, c’est le cas.

«Force restera à la loi» était votre discours favori, Monsieur le ministre…

C’est le discours aussi du pouvoir actuel. Il disait qu’il n’y aurait plus de grenades lacrymogènes. Mais maintenant on en voit. Le ministère de l’Intérieur n’est connu que de l’intérieur, mais si tu gères ce département, tu sauras ce que veut dire État.

Vous convoquez l’immunité en tant qu’avocat, ministre, en tant que candidat député. Mais en tant que ministre de l’Intérieur ? Vous avez fait subir beaucoup de torts à des candidats à la présidentielle. Vous teniez compte de leur immunité en cette période-là ?

Bien sûr. Il faut remettre les choses à leur place. On garantissait l’ordre et la sécurité. Déloger le président ou attaquer le palais, ce n’est plus une question de personne, mais une question de foule. La foule n’a pas d’immunité ni de raison. Il fallait gérer pour éviter des casses. À l’époque, c’est ce qu’on appelait la gestion démocratique des foules. On a même protégé des candidats à la présidentielle. Il faut regarder devant et ce qui se passe aujourd’hui. Il faut donner davantage de moyens aux forces de sécurité, les réarmer moralement pour qu’elles puissent garantir notre sécurité. La sécurité, ce n’est pas une question de pouvoir ou d’opposition, c’est pour le pays. Hier seulement, on disait qu’il y a une recrudescence des agressions parce que le coût de la vie est devenu infernal, les promesses sur la baisse des denrées ne sont pas respectées, la vie est chère, l’argent ne circule plus, l’activité économique ralentit, etc., et il faut le dire, les forces de sécurité sont aussi démoralisées. Si les forces de sécurité n’ont pas de force morale, des policiers et gendarmes emprisonnés, ils n’auront pas de morale. On peut juger les forces de sécurité dans leur corps respectif sans les humilier, sans les démoraliser. La sécurité, c’est l’affaire de la société.

L’État persiste par le secret et par le mystère, sinon l’État disparaitrait. Il faut faire très attention à la question religieuse. Quand j’ai entendu le nouveau pouvoir dire que les chefs religieux sont des citoyens ordinaires, j’étais inquiet.

Mais ils n’ont pas encore jeté des grenades dans une mosquée…

C’est de l’exagération. C’est l’histoire qui va juger cela. J’ai reçu une éducation religieuse. Je n’ai jamais donné des instructions pour qu’on lance des grenades dans les mosquées. Je n’ai jamais dit que les marabouts sont des citoyens ordinaires. Et je ne dirais pas non plus que les chapelets des marabouts ne vont pas développer le Sénégal. Les chefs religieux, de par leur exemple, peuvent influer sur les populations pour un développement du Sénégal. L’exemple de Seydi El Hadji Malick Sy, Serigne Saliou dans le domaine agricole est assez convaincant. Nos khalifes généraux actuels sont des exemples. Abdoulaye Wade avait dit depuis longtemps que la doctrine économique du mouridisme est un support pour développer le Sénégal. Le mouridisme prône la foi et le travail. Qu’est-ce qui peut développer le Sénégal ? C’est la foi et accepter de travailler. Un pouvoir doté de vision doit utiliser les guides religieux comme leviers pour asseoir la base du développement. Je sublime le rôle des guides religieux.

Le journaliste autodidacte

Le journaliste de formation académique a acquis son expérience dans les médias comme le journaliste formé sur le tas, mais les parcours et les expériences sont différents. Si le premier vient avec un bagage théorique qu’il va confronter à la réalité du métier, le second a pour professeur l’expérience pratique. Il commence généralement au bas de l’échelle pour arriver au sommet alors que le premier peut se voir projeté à des postes de responsabilités quelques années seulement après la fin de sa formation. Mais, avec le temps, la responsabilisation dans l’exercice du métier et le traitement salarial sont généralement tributaires de l’apport du journaliste dans son groupe, qu’il soit de formation académique ou qu’il soit autodidacte.

Ce parcours initiatique est bénéfique pour le journaliste formé sur le tas ; il apprend de ses erreurs, bénéficie de l’expérience des anciens. Il sait qu’il doit se battre pour mériter le statut de journaliste et l’avantage, de par son parcours de longue haleine, est de connaître presque tous les arcanes du métier. Tel un charpentier, il accroche ses crochets vers le sommet de la montagne médiatique. La presse écrite a formé de grandes plumes qui font honneur au journalisme ; la radio en a secrété de belles voix et la télé en a révélé de grands présentateurs de journal et d’émissions de débats sur les sujets qui préoccupent le peuple sénégalais. Et tous ces journalistes sont autodidactes. L’expérience est formatrice comme le soutient Confucius : «l’expérience est une lanterne que l’on porte dans le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru».

Les journalistes formés sur le tas ont dû s’armer de quatre qualités pour pouvoir réussir et durer dans le métier : la passion, le courage, le talent et le travail. Le journalisme est un métier qu’on ne peut prétendre exercer avec efficacité sans l’aimer véritablement. C’est cette passion pour le métier qui nous donne le courage de surmonter les difficultés qui lui sont inhérentes. Le talent est un don de Dieu qui ne s’enseigne pas dans les écoles, mais il ne s’éclot pleinement que par le travail constant avec un souci permanent de perfection.

La formation dans nos langues nationales

Pour amener quelqu’un à saisir le message qu’on veut lui faire passer, il faut lui parler dans une langue qu’il comprend et dont il maîtrise les subtilités. Cela suppose également que l’énonciateur soit au même niveau de performance linguistique que le récepteur. Promouvoir nos langues comme véhicules de l’information est d’abord une question de dignité nationale, de fierté culturelle. Par conséquent, la formation des journalistes dans nos langues nationales doit être renforcée. On ne doit pas se limiter au seul fait d’appartenance ethnique. Ce n’est pas parce que le journaliste est Wolof qu’il présente le journal en wolof ou parce qu’il est Sérère qu’il présente l’édition dans cette langue. Il est évident qu’être journaliste dans sa langue maternelle ne dispense pas de l’apprendre, ne serait-ce que pour pouvoir la lire et l’écrire correctement et en maitriser les structures syntaxiques et grammaticales. Ainsi, dans les écoles de journalisme, nos langues doivent constituer des unités d’enseignement au même titre que les autres unités d’enseignement.

La RTS, en tant que télévision de service public, présente des éditions dans nos langues nationales. Les télés privées ont également cette responsabilité. En ma qualité de chef de desk des langues nationales de la TFM, je pense qu’il serait nécessaire d’offrir une tribune d’expression aux différentes langues codifiées et qui font l’objet d’un décret fixant leur orthographe depuis plus de trois décennies. Ce sont le joola, le madinka, le pulaar, le seereer, le soninké et le wolof. En ce qui concerne le wolof, nous savons d’emblée qu’il est bien servi au sein du Groupe Futurs Médias. Parallèlement à cette tribune d’expression offerte aux langues nationales, je pense qu’il urge, toujours dans le souci de perfectionnement, de former nos journalistes et présentateurs qui sont quotidiennement au chevet de l’actualité nationale, sur certains concepts et tournures du wolof qui reste la langue nationale la plus utilisée. Je pense ici aux termes juridiques et politiques qui émaillent l’exercice des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. On doit promouvoir nos langues de telle sorte que les auditeurs et les téléspectateurs éprouvent beaucoup de plaisir, voire beaucoup plus de plaisir que s’ils écoutaient du bon français. D’ailleurs, les politiques sont conscients que leurs messages ont plus de portée s’ils sont véhiculés en langues nationales. Pratiquement les noms de la majeure partie des partis politiques ont leur déclinaison en langue wolof qui est plus parlée au Sénégal.

La problématique du statut des journalistes

Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (Cored), avait procédé, le 27 août 2014, à l’installation officielle du Tribunal des Pairs au King Fahd Palace, sous la présidence du chef de l’État Macky Sall. Le Tribunal des Pairs s’est assigné comme mission principale de juger les journalistes auteurs de manquements dans l’exercice de leur métier. Les membres sont : Mame Less Camara, journaliste-formateur au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) ; Diatou Cissé, journaliste et ancienne secrétaire générale du SYNPICS ; Cheikh Tidiane Fall, ancien journaliste du quotidien national Le Soleil ; Saliou Traoré, ancien journaliste de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) ; Eugénie Aw, ancienne directrice du Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) ; Abdourahmane Koïta, grand reporter à la Télévision nationale (RTS) ; Ibrahima Bakhoum, journaliste-formateur à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la communication (ISSIC) ; Mamadou Biaye, ancien directeur de publication du journal Le Quotidien ; Kader Diop, ancien journaliste de l’Agence France Presse ; Saphie Ly, ancienne directrice de publication de Sud Quotidien. Mon point de vue sur la question, c’est que la composition du bureau ne reflétait pas, sociologiquement, le niveau actuel du journalisme au Sénégal. Les journalistes qui n’ont pas subi une formation diplômante n’ont pas été assez représentatifs dans la formation du bureau. Cet état de fait aura au moins le mérite de nous interpeller et ce livre nous offre l’occasion de poser le débat sur le statut du journaliste au Sénégal.

Le statut du journaliste de formation académique semble ne souffrir d’aucune ambiguïté. Il a été dans une école de formation où il a obtenu un diplôme de journalisme. Mais en est-il plus journaliste que son confrère formé sur le tas. Au fil de l’histoire de la presse au Sénégal, les meilleurs des années soixante et soixante-dix ont été des autodidactes c’est-à-dire qu’ils n’ont subi aucune formation dans une école de journalisme formelle. Les grands reporters sous le régime de Léopold Sédar Senghor l’ont été. On raconte que le président Senghor, en bon grammairien, corrigeait le style de certains journalistes en vue de les rendre meilleurs.

Alassane Ndiaye «Allou», un orfèvre du micro, instituteur de formation, a été, toute sa carrière professionnelle durant, un des meilleurs reporters sportifs. Nguevane Niane, lui, a été l’un des reporters préférés du président Senghor. Ousseynou Seck, l’un des plus grands speakers que Radio Sénégal ait connus, a relevé de cette catégorie. La grande présentatrice du journal, Félicité Ndiaye, était professeur d’éducation physique de métier. Plus proche de nous, Abdoulaye Diaw, reporter sportif, a fait les beaux jours de la RTS et n’a jamais fréquenté d’écoles de journalisme. Des autodidactes ont écrit les plus belles pages de la presse écrite sénégalaise. Madiambal Diagne, administrateur d’Avenir communication, éditeur du Quotidien, est juriste de formation et a exercé la fonction de greffier. Pape Samba Kane, ex-journaliste au Cafard libéré, ancien directeur de Taxi et actuel éditeur du Populaire, a subi une formation sur le tas ; c’est Feu Mame Less Dia, patron du Politicien, qui lui a mis le pied à l’étrier. Bien qu’étant arabisant, Sidy Lamine Niasse fait partie des pionniers de la presse libre au Sénégal. El Hadji Hamidou Kassé, ancien directeur du Soleil et actuellement ministre conseiller sous le président Macky Sall. Abdoulaye Bamba Diallo, ancien du Soleil et patron de Nouvel Horizon, a été formé sur le tas. Il en va de même pour Cheikh Thiam, actuel Dg du Soleil et Thierno Talla, patron de L’As qui est contrôleur économique de formation. Boubacar Diop a fait les beaux jours de son journal Promotion et payé de son audace journalistique de séjours carcéraux ; il est également autodidacte de même que Omar Seck de la RTS. Golbert Diagne, le patron de Téranga FM, a été le Directeur de la RTS de Saint-Louis et c’est un grand journaliste en plus de ses immenses talents d’artiste. Il a un niveau de langue et une plume qui rendraient jaloux beaucoup de journalistes de formation académique. Pourtant, c’est un journaliste autodidacte, de même que Daouda Guissé de la Voix du Nord. Moustapha Sow ancien directeur de L’Office, lui aussi, relève de cette catégorie. Serigne Mour Diop, un brillant spécialiste n’est pas titulaire d’un diplôme en journalisme, de même que Yakham Mbaye, actuellement secrétaire d’État sous Macky Sall. Abdoulaye Lam, excellent speaker, n’a pas été bénéficiaire d’une formation académique. Idem pour Mamoudou Wane patron de l’Enquête. Même s’il se défend d’en être un dans l’émission «Dagne koumpa», probablement pour faire allusion au fait qu’il n’a pas eu un diplôme de journalisme, Cheikh Yérim Seck est reconnu dans le monde comme ayant été un journaliste de Jeune Afrique et c’est à ce titre de journaliste qu’il a créé Dakaractu. D’aucuns vont dire que Cheikh Yérim a un bac+5 en Droit, mais combien de bac+5 en Sciences juridiques, en Lettres, en Économie ou en Communication n’ont pas été qualifiés de journalistes ? S’il a longtemps travaillé dans un magazine aussi prestigieux que Jeune Afrique, c’est qu’il a dû faire preuve de qualités journalistiques remarquables aussi bien dans ses analyses que dans son traitement de l’actualité. On peut également citer Alioune Badara Fall, directeur de publication de L’Observateur, El Hadji Assane Guèye, directeur des programmes de la RFM, Abdoulaye Fofana Seck (ancien de la RTS), Soro Diop (ancien de Le Quotidien, actuel Conseiller en Com du ministre de la Justice, Sidiki Kaba), Serigne Saliou Gueye (Le Témoin), Momar Diongue (ancien de Nouvel horizon), actuel

Directeur de publication de Vision Mag, Bougane Guèye Dany, Sen tv et El Malick Seck qui fait partie des premiers a avoir créé des sites d’information, comme Rewmi. D’ailleurs les fondateurs des trois sites d’information les plus en vue en ce moment sont des autodidactes. Il s’agit d’Abdou Salam Fall pour Seneweb, Dame Dieng pour Léral, Serigne Diagne (co-fondateur) pour Dakaractu. Parmi la génération actuelle, beaucoup de journalistes exercent leur profession à la grande satisfaction de leurs employeurs sans avoir subi de formation en journalisme. On peut citer Mamadou Ndiaye Doss, Ndèye Astou Guèye, Felix Nzalé, Massamba Mbaye, Mademba Ramata Dia, Ameth Aïdara, Aïssatou Anthia Touré et la liste est loin d’être exhaustive.



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