«Si nous n’y prenons pas garde et si les engagements de paiement ne sont pas respectés, des industriels sénégalais seront dans l’incapacité financière de s’approvisionner dans un marché des céréales très capricieux. La baisse inéluctable des niveaux de production, va créer une rareté de la farine qui va alimenter une spéculation et montée de prix dans la distribution que personne ne pourra maîtriser», craignent les meuniers.
Selon Claude Demba Diop et ses camarades, dans tous les pays de la sous-région et du monde, les gouvernants ont réagi en appliquant la vérité des prix. «Si l’Etat du Sénégal fait le choix de la subvention à l’importation, il est impératif d’apporter les ressources financières permettant d’approvisionner le pays», soulignent-ils.
A défaut, craignent les meuniers, «la cessation d’approvisionnement en blé risque de provoquer l’arrêt des unités de production. Il y va du sauvetage de l’industrie meunière mais au-delà , de la filière tout entière».
Avant l’entrée du nouveau prix homologué à 19 200 francs Cfa, il était convenu que la différence soit compensée par l’Etat jusqu’au 21 décembre 2021, marquant la publication du nouvel arrêté sur le prix de la farine. Cette dette correspond à ce jour à 4 milliards 7 millions 900 mille francs Cfa.
«4 milliards 7 millions 900 mille francs Cfa de 2021 et de 10 milliards 976 millions 431 mille francs Cfa réalisés à la date du 23 mai 2022 pour le compte de l’Etat», rappelle l’Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis).
Si l’Etat rembourse de cette somme, l’Amis s’engage à assurer aux concitoyens et partenaires, un accès continu à la farine qui reste un produit de première nécessité et une production vitale pour tous.
Les meuniers promettent s’ils sont payés, d’éviter la baisse de production et pénurie dans les prochaines semaines, au regard des difficultés d’approvisionnement en blé. «Par ce procédé, nous pourrons éviter la spéculation à laquelle les boulangers pourraient être confrontés avec un prix dérégulé par les réalités du marché local», promettent-ils.
D’après les meuniers, le principe de la prime à l’importation du blé, qui exprime la volonté de l’Etat de soutenir les populations, a atteint ses limites. Par conséquent, ils sont dans une forte attente de sauvetage durable de la filière.