Au pied du phare, la plage des Mamelles. Quelques cabanes, des parasols et de nombreux baigneurs qui s’amusent dans les puissantes vagues de l’Atlantique. Une plage vouée à disparaître, car c’est là que doit être bâtie la station de pompage de l’usine de dessalement.
Pour Momar, natif du quartier, ce patrimoine doit être protégé. « La plage là, c’est la seule qui nous reste. C’est à nous de refuser pour que l’usine ne s’installe pas ici », soutient-il.
Ce projet d’usine divise. Une partie des habitants soutient l’Etat. Le rapport de 430 pages publié met en avant le besoin de développer le réseau d’eau potable de la capitale.
Pollution
Pour le collectif qui s’oppose au projet, représenté ici par Maya Cusnier, les impacts de rejets de sel et de produits chimiques n’ont pas été suffisamment étudiés. « On parle de neuf tonnes de rejet d’un mélange de sel et de produits chimiques. Donc, le sel à outrance, évidemment les poissons ne peuvent plus vivre dedans », souligne-t-elle.
Amadou Maguette Dieng est Lébou, la communauté majoritaire de la commune de Ouakam. Lui appelle les anciens à défendre cette plage, ce lieu qu’ils fréquentaient étant jeunes. « Il y a des vieux qui venaient ici quand ils étaient enfants avec leur père, ils pêchaient ici, ils ramassaient des poissons ici, ils ont des histoires ici, rappelle-t-il. Moi, j’appelle tous ces vieux à ne pas abandonner tous ces souvenirs-là. »
La possible destruction de la plage des Mamelles, le débat sur l’importance de l’eau potable dans la capitale… Des thèmes qui seront sans aucun doute au cœur du débat pour les élections législatives de juillet prochain.