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Saccage en règle dans la zone des Niayes : Une mort à petit feu se dessine dans un poumon vert


Rédigé le Mercredi 13 Avril 2022 à 13:49 | Lu 153 fois | 0 commentaire(s)



La zone des Niayes souffre des agressions humaines. Ce poumon économique peine à respirer. Il y a urgence de la protéger. Parce qu’à ce rythme, ce sera la mort.


La zone des Niayes, la plus proche de Dakar et de Thiès, encourt un gros risque. Celui de mourir tout bonnement de sa belle mort. Tous les écosystèmes sont en cours de destruction, de Sangalkam à Kayar, de Keur Mousseu à Notto Gouye Diama, des phénomènes inquiétants et de grande ampleur, se déroulent dans ce magnifique potager, d’où proviennent les 80% de la production maraichère du Sénégal.

Chaque semaine au moins, une exploitation est dévastée par les engins de terrassement. Après leur passage, le spectacle fend le cœur, des dizaines et des dizaines d’arbres sont déracinés, couchés dans les bras de la mort. La sépulture est un paysage lunaire. Les curieux de la nature assistent impuissants au processus de désertification accéléré et s’émeuvent de l’apathie des pouvoirs publics.

Le sanctuaire dont on procède au démantèlement, laisse progressivement la place au béton, au ciment, ainsi qu’aux briques, pour la fondation et l’élévation du cadastre. Les lotissements ne se comptent plus et les bornes n’ont plus de limites. Au demeurant, le prix du mètre carré est chaque année, ici, plus onéreux. La pression démographique marque les territoires.

Aussi l’urbanisme et l’habitat passent-ils pour les compétences transférées les plus adressées par les collectivités. Les services déconcentrés ont vocation, quant à eux, à ériger les garde-fous pour arrêter l’hémorragie. En font-ils vraiment assez ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, des îlots de Sahara sont en cours de formation dans cette bande des Niayes.

L’Oasis de l’Académie Génération foot par exemple, de Déni Biram Ndao Nord, est menacée de submersion par les sables mouvants. Les facteurs anthropiques, les carrières de sable, sujettes à des prélèvements sauvages, démolissent tous les équilibres. Nombre d’exploitations agricoles sont en sursis. Les productions légumières dépassent ici, il est vrai, le million de tonnes. Les marchés bord champs sont encore bien approvisionnés, sauf que par beau temps, on ne voit pas l’orage arriver.

La rareté des pluies a tari sources et cataractes. Les bassins sont en cours de remblaiement, les grands baobabs ainsi que les palmeraies, sont l’objet d’écocide, les uns après les autres. Il restera bien sûr, les autres espèces du vivant, l’âne observe tout, la mort dans l’âme.

La tristesse est à ne pas sortir un chien dehors, les chèvres sont vite effarouchées. On s’écorne tout seul, en agissant ainsi. Les oiseaux sont encore là, pour rappeler que personne n’est blanc comme neige. Un de ces jours, il ne nous restera plus qu’à verser des larmes de crocodile.


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