Trois ans après la Korité 2019, rien n'a bougé et on (re)sert le même discours pour la Korité 2022. «Le problème des enfants de la rue sera réglé de façon définitive après la fête de la Korité. J'en ai discuté avec Aly Ngouille Ndiaye» - alors ministre de l'Intérieur - déclarait le Président Macky Sall, lors de la cérémonie de clôture du dialogue national le 28 mai 2019.
Trois ans après, la Korité 2019 annoncée comme dead-line, toujours rien et on ressort les mêmes arguments pour la Korité 2022. Pourquoi trois ans après, le pouvoir sort-il le même discours ? Veut-il charmer son électorat dans la perspective des Législatives, ou veut-il respecter des engagements souscrits avec les bailleurs de fonds, ou veut-il capter leurs financements ? Autant de questions qui méritent réponses.
Finalement, qui pour briser les chaînes de l'asservissement qui enchaînent les enfants talibés ?
Cette question s'impose, parce que le pouvoir qui était censé les protéger semble être ligoté par ses contradictions. Aussi, l'impression qui se dégage est qu'autant les enfants mendiants sont dans les chaînes de l'asservissement, autant le pouvoir semble être ligoté, car n'étant pas libre de ses mouvements.
Sinon, comment comprendre le fait qu'il promette tout le temps de les retirer de la rue avant de faire marche arrière ? Combien de fois a-t-il promis de les enlever des mains de ces exploiteurs qui usurpent le boubou de marabout pour les transformer en machines à sous ?
Aujourd'hui, le pouvoir semble incapable de trouver la bonne formule pour mettre un terme à la souffrance de ces pauvres bouts de chou. Alors qu'après le drame survenu à la Médina en 2013 et qui avait vu 9 enfants talibés périr de façon atroce dans un incendie et le Président Sall qui s'était rendu sur les lieux avait promis d'aller en croisade contre l'exploitation des enfants.
Mais une fois l'émotion passée et la clameur estompée, toutes les mesures promises ont été rangées dans les tiroirs de l'oubli. Interpellé par la députée Aïda Mbodj sur le cas des enfants mendiants, lors de la clôture du dialogue national le 28 mai 2019, le Président Macky Sall avait déclaré devant l'assistance : «L’affaire des enfants de la rue, je l’ai dit à Aly Ngouille Ndiaye. Il faut qu’on la règle après la Korité, et définitivement. Les enfants qui mendient dans la rue sont différents des enfants des «Daaras». Et je suis d’accord qu’on répertorie les écoles coraniques afin de les aider».
Depuis lors, rien ! Les enfants continuent leur chemin de croix en arpentant les rues de la capitale à la recherche de pitance et piécettes, plus nombreux que jamais. Livrés à eux-mêmes, à la merci des prédateurs et autres dangers de la rue, ils souffrent en silence, dans l'indifférence générale alors qu'ils devraient être protégés.
Ce qui est le plus révoltant, c'est la faiblesse coupable dont fait montre l’État face à ce qui s'apparente à un esclavage moderne. Un État qui pourtant a ratifié toutes les conventions sur la protection de l'enfant, mais qui paradoxalement ferme les yeux sur les périls qui les guette, ce qui n'est rien d'autre qu'une non-assistance à enfants en danger
Tribune
Trois ans après, la Korité 2019 annoncée comme dead-line, toujours rien et on ressort les mêmes arguments pour la Korité 2022. Pourquoi trois ans après, le pouvoir sort-il le même discours ? Veut-il charmer son électorat dans la perspective des Législatives, ou veut-il respecter des engagements souscrits avec les bailleurs de fonds, ou veut-il capter leurs financements ? Autant de questions qui méritent réponses.
Finalement, qui pour briser les chaînes de l'asservissement qui enchaînent les enfants talibés ?
Cette question s'impose, parce que le pouvoir qui était censé les protéger semble être ligoté par ses contradictions. Aussi, l'impression qui se dégage est qu'autant les enfants mendiants sont dans les chaînes de l'asservissement, autant le pouvoir semble être ligoté, car n'étant pas libre de ses mouvements.
Sinon, comment comprendre le fait qu'il promette tout le temps de les retirer de la rue avant de faire marche arrière ? Combien de fois a-t-il promis de les enlever des mains de ces exploiteurs qui usurpent le boubou de marabout pour les transformer en machines à sous ?
Aujourd'hui, le pouvoir semble incapable de trouver la bonne formule pour mettre un terme à la souffrance de ces pauvres bouts de chou. Alors qu'après le drame survenu à la Médina en 2013 et qui avait vu 9 enfants talibés périr de façon atroce dans un incendie et le Président Sall qui s'était rendu sur les lieux avait promis d'aller en croisade contre l'exploitation des enfants.
Mais une fois l'émotion passée et la clameur estompée, toutes les mesures promises ont été rangées dans les tiroirs de l'oubli. Interpellé par la députée Aïda Mbodj sur le cas des enfants mendiants, lors de la clôture du dialogue national le 28 mai 2019, le Président Macky Sall avait déclaré devant l'assistance : «L’affaire des enfants de la rue, je l’ai dit à Aly Ngouille Ndiaye. Il faut qu’on la règle après la Korité, et définitivement. Les enfants qui mendient dans la rue sont différents des enfants des «Daaras». Et je suis d’accord qu’on répertorie les écoles coraniques afin de les aider».
Depuis lors, rien ! Les enfants continuent leur chemin de croix en arpentant les rues de la capitale à la recherche de pitance et piécettes, plus nombreux que jamais. Livrés à eux-mêmes, à la merci des prédateurs et autres dangers de la rue, ils souffrent en silence, dans l'indifférence générale alors qu'ils devraient être protégés.
Ce qui est le plus révoltant, c'est la faiblesse coupable dont fait montre l’État face à ce qui s'apparente à un esclavage moderne. Un État qui pourtant a ratifié toutes les conventions sur la protection de l'enfant, mais qui paradoxalement ferme les yeux sur les périls qui les guette, ce qui n'est rien d'autre qu'une non-assistance à enfants en danger
Tribune