Recrutement du Capitaine Touré : « Il n’y a pas eu de faute de la part de l’Iam », soutient Moustapha Guirassy


Rédigé le Mardi 19 Avril 2022 à 12:50 | Lu 267 fois | 0 commentaire(s)



Moustapha Guirassy est sorti de sa réserve pour démonter les arguments avancés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri). Le patron de l’Iam qualifie les arguments des services de Cheikh Oumar Anne, de « fallacieux » et parle d’« acharnement ».


Moustapha Guirassy ne comprend pas les arguments avancés par le (Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), pour justifier les pressions mises sur son établissement et l’ex-officier de la gendarmerie, Seydina Oumar Touré.

« C’est du jamais vu ! Cela fait 25 ans que nous sommes à Dakar et dans la sous-région, mais nous n’avons jamais connu ce genre de problèmes. Nous respectons les textes qui disent que quelqu’un qui a son master, a la possibilité d’enseigner dans un cours niveau Licence, et le Capitaine Touré, au-delà de son master, est un doctorant avec une expérience et avec toutes les conditions réunies pour enseigner un programme de Licence », a-t-il déclaré.

« Il n’y a pas eu de faute de la part de l’Iam »

Concernant la pression du ministère de Cheikh Oumar Anne sur son établissement, M. Guirassy souligne qu’elle est bien réelle. « La pression est bien là. Le ministère de tutelle nous a demandé d’interrompre le contrat. Donc, il n’y a pas eu de faute de la part de l’Iam, contrairement à ce qui est relaté par certains médias, qui disent que nous avons reconnu notre faute », a expliqué M. Guirassy. Sur les raisons qui avaient poussé son institut à recruter M. Touré, il a avancé l’argument de l’expérience et du savoir-faire du désormais ex-homme de tenue. « Quelqu’un comme Seydina Omar Touré avec son expérience, nous intéresse beaucoup. On ne peut pas jeter son expérience à la poubelle », a-t-il lancé.

« On ne peut pas refuser une expérience comme celle du Capitaine »

L’ancien maire de Kédougou dit, en outre, ne pas voir ni par rapport au règlement, ni par rapport aux textes, ni par rapport à la vocation première d’un institut de formation, qui met en avant le savoir, pourquoi l’Iam aurait tort en recrutant le capitaine Touré. Il ajoute par ailleurs qu’ils ont préféré mettre fin à leur contrat avec M. Touré que d’entrer dans une logique de bras de fer, pour « protéger l’établissement, les étudiants et les enseignants », car la pression a été « très forte ».

Le patron de l’Iam regrette les « agissements » du Mesri, qui « ignore sa vocation », en cherchant à « cloisonner » l’université. M. Guirassy pense que nul n’a le droit d’intervenir de la sorte que le Mesri l’a fait, pour interrompre une chaîne de transmission du savoir. La possibilité que le ministère de tutelle a, dit-il, c’est de les renvoyer aux textes. Mais au-delà, ça revient à la pédagogie de l’école, sa façon de voir. Sur l’argument selon lequel il y a plus de 2000 doctorants, Moustapha Guirassy trouve que c’est un argument « erroné ».

« Franchement, parler de 2000 doctorants, c’est dommage parce qu’on ne met pas en avant le diplôme. Il y a des diplômés qui ne savent pas enseigner, car ils n’ont pas le savoir, l’expérience ou le savoir-faire. Aujourd’hui, c’est le savoir, le savoir-faire, l’expérience, l’éthique… C’est tout cela qui est mis en avant. On ne peut pas refuser à une université d’inviter quelqu’un d’aussi expérimenté que Capitaine Touré », a-t-il martelé.

« En s’acharnant sur le capitaine Touré, on s’acharne sur l’Iam »

Le député de l’opposition se désole de voir l’Etat « descendre à ce niveau-là ». Il précise que le recrutement de Capitaine Touré n’avait rien de politique, car il sait faire le distinguo. Mieux, il ne mettrait pas une institution qui est sa vie en danger, en la politisant. « Nous avons arrêté le contrat de Capitaine Touré, c’est ce qu’ils voulaient. Mais c’est vraiment triste et dommage qu’on s’acharne sur Capitaine Touré de cette sorte. Et en s’acharnant sur lui, on s’acharne sur l’Iam pour rien du tout. Mais la vérité doit être dite, nous avons reçu de la pression », a-t-il confié.


 


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