Au marché central, il est 10 heures, la rue Diogoye Basile Senghor, qui est l’artère la plus fréquentée, grouille de monde. Impossible de se frayer un chemin pour faire ses courses ou simplement pour aller à la rencontre de quelques usagers. A l’angle d’une pharmacie, un groupe de discussion s’est vite formé. Le procès de mardi dernier est sur toutes les lèvres.
Lamine, la trentaine, vendeur de légumes, est en plein dans son commerce mais ne se prive pas de lancer des piques à qui veut l’entendre. Il dit : « Le monde est terrible. Je n’en crois pas mes oreilles. Où sont ceux qui nous pompaient l’air avec ce pseudo complot ? Vont-ils oser reconnaître enfin que toutes leurs certitudes sur ce dossier n’étaient en réalité que des paroles en l’air ? ».
Lorsque nous nous approchons de lui, il accepte de nous parler. « Vraiment je me sens soulagé. Ce procès qui nous a fait retenir notre souffle s’est enfin tenu. Je suis séduit par le courage du juge qui a pris ses responsabilités pour retenir l’audience, en dépit des manœuvres de la défense qui cherchait vaille que vaille un renvoi. Sur le fond, les révélations faites par Adji Sarr sont explosives. Elles démontrent qu’il était nécessaire de tenir ce procès car il y a un faisceau de suspicions qui commence maintenant à s’ouvrir sur l’hypothèse du viol », assène-t-il, l’air moqueur.
C’est comme si c’est ce moment qu’attendait un groupe de femmes pour interrompre notre discussion. L’une d’elles, Fanta, bouillonnait presque d’amertume en portant la réplique à cet « élément égaré de Macky Sall ».
La dame, un brin d’air intello, déroule sans attendre : « Vous voulez savoir ce que nous pensons de ce procès ? Sachez que moi jamais je n’ai autant été gênée dans ma vie qu’en entendant dans les médias l’accusatrice déverser des insanités sur Sonko. Je ne me suis jamais opposée à la tenue d’un procès dans cette affaire mais je reste convaincue que, vu la qualité d’une des parties au procès, il fallait nécessairement tenir l’audience à huis clos. Je ne comprends pas la détermination du juge de retenir coûte que coûte l’audience en rejetant avec véhémence la demande de report exprimée par les avocats de la défense histoire de permettre à l’un de leurs confrères qui venait de se constituer de s’imprégner du dossier »,soutient notre interlocutrice qui a continué sa discussion — sa dispute, plutôt ! — directement avec le commerçant qui jubilait sur les déballages d’Adji Sarr.
Notre pérégrination au marché central nous conduit par la suite au lieu communément appelé « le réseau ». L’endroit est le quartier général des revendeurs de portables. Bacary, la quarantaine, traversait les lieux lorsque votre serviteur l’a entendu lancer des récriminations. Lorsque nous lui tendons notre micro, la joie s’est soudain substituée à la colère qui semblait l’habiter. Son intervention est sans équivoque.
« Vous avez tous assisté avant-hier à cette parodie de procès qui nous a été servie par tout un système qui s’est mis en réseau pour salir la réputation d’Ousmane Sonko. Je ne reviendrai pas dans les détails de cette mise en scène sordide. Le Procureur a requis dix ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko. Je souhaite que le juge accède à sa requête le 1er juin lors du délibéré. C’est tout ce que je veux, ainsi on saura si Sonko est dans le cœur des Sénégalais ou non. C’est tout ce que j’ai à dire », clôt-il la discussion.
Dans d’autres endroits de la ville de Mbour, c’est le même sujet qui a dominé les conversations tout au long de la journée. Avec des avis, forcément, divergents.
Le Témoin
Lamine, la trentaine, vendeur de légumes, est en plein dans son commerce mais ne se prive pas de lancer des piques à qui veut l’entendre. Il dit : « Le monde est terrible. Je n’en crois pas mes oreilles. Où sont ceux qui nous pompaient l’air avec ce pseudo complot ? Vont-ils oser reconnaître enfin que toutes leurs certitudes sur ce dossier n’étaient en réalité que des paroles en l’air ? ».
Lorsque nous nous approchons de lui, il accepte de nous parler. « Vraiment je me sens soulagé. Ce procès qui nous a fait retenir notre souffle s’est enfin tenu. Je suis séduit par le courage du juge qui a pris ses responsabilités pour retenir l’audience, en dépit des manœuvres de la défense qui cherchait vaille que vaille un renvoi. Sur le fond, les révélations faites par Adji Sarr sont explosives. Elles démontrent qu’il était nécessaire de tenir ce procès car il y a un faisceau de suspicions qui commence maintenant à s’ouvrir sur l’hypothèse du viol », assène-t-il, l’air moqueur.
C’est comme si c’est ce moment qu’attendait un groupe de femmes pour interrompre notre discussion. L’une d’elles, Fanta, bouillonnait presque d’amertume en portant la réplique à cet « élément égaré de Macky Sall ».
La dame, un brin d’air intello, déroule sans attendre : « Vous voulez savoir ce que nous pensons de ce procès ? Sachez que moi jamais je n’ai autant été gênée dans ma vie qu’en entendant dans les médias l’accusatrice déverser des insanités sur Sonko. Je ne me suis jamais opposée à la tenue d’un procès dans cette affaire mais je reste convaincue que, vu la qualité d’une des parties au procès, il fallait nécessairement tenir l’audience à huis clos. Je ne comprends pas la détermination du juge de retenir coûte que coûte l’audience en rejetant avec véhémence la demande de report exprimée par les avocats de la défense histoire de permettre à l’un de leurs confrères qui venait de se constituer de s’imprégner du dossier »,soutient notre interlocutrice qui a continué sa discussion — sa dispute, plutôt ! — directement avec le commerçant qui jubilait sur les déballages d’Adji Sarr.
Notre pérégrination au marché central nous conduit par la suite au lieu communément appelé « le réseau ». L’endroit est le quartier général des revendeurs de portables. Bacary, la quarantaine, traversait les lieux lorsque votre serviteur l’a entendu lancer des récriminations. Lorsque nous lui tendons notre micro, la joie s’est soudain substituée à la colère qui semblait l’habiter. Son intervention est sans équivoque.
« Vous avez tous assisté avant-hier à cette parodie de procès qui nous a été servie par tout un système qui s’est mis en réseau pour salir la réputation d’Ousmane Sonko. Je ne reviendrai pas dans les détails de cette mise en scène sordide. Le Procureur a requis dix ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko. Je souhaite que le juge accède à sa requête le 1er juin lors du délibéré. C’est tout ce que je veux, ainsi on saura si Sonko est dans le cœur des Sénégalais ou non. C’est tout ce que j’ai à dire », clôt-il la discussion.
Dans d’autres endroits de la ville de Mbour, c’est le même sujet qui a dominé les conversations tout au long de la journée. Avec des avis, forcément, divergents.
Le Témoin