Dès l’entame de sa déposition, l’avocat, qui dira plus tard qu’il a une expérience de 7 ans dans la magistrature, annonce qu’il fera état de ce qu’il a vu, constaté, entendu. Après la fuite de Habré, le régime d’Idriss Déby a mis en place une commission, en 1990, composée de 12 membres, parmi lesquels des magistrats, officiers de police judiciaire, administrateurs civils, secrétaires, qui avaient 6 mois pour le dépôt du rapport. Finalement, le travail leur a pris 17 mois.
La commission était scindée en deux équipes, celle qui doit s'occuper des présumés détournements et celle des actes criminels.« Au cours des interrogations, plus de 1700 auditions ont été enregistrées, de hauts responsables d’Habré ont témoigné. Il y a eu 40 000 morts, 54 000 détenus politiques, morts ou libérés. Nous avons fini par comprendre qu’il s’agissait d’une machine d’oppression », témoigne-t-il. Les motifs des arrestations des agents de la Dds qui étaient des « petits dieux » variaient du défaut de laissez-passer au maraboutage, en passant par les propos malveillants. Pendant les interrogations, poursuit l’avocat, les cibles étaient systématiquement torturées afin qu’elles reconnaissent les faits ou non. « La nuit, le siège de la Dds se transformait en boucherie, les agents rivalisaient dans la terreur et la barbarie pour plaire à leur chef », dit-il.
Il y avait 7 centres de détention, mais le plus effroyable était la prison-piscine, couverte de dalle, transformée en prison. Selon Mouhamed Assane Abacar, dans cette prison, les gens mourraient par épuisement physique, empoisonnement, exécution, asphyxie, et parfois par maladie. Le riz et le mil servis, un repas par jour sur instruction de Habré, étaient avariés. La commission avait relevé 5 morts par jour et par prison.
Bichara Chaibo était un soldat du gouvernement d’Union nationale (Gount) considéré comme un spécialiste de l’empoisonnement, il a empoisonné une Française et son boy, selon l’avocat.« Après avoir tué les victimes par dizaine, ils les ont laissées à l’air libre, à la merci des hyènes la nuit et des charognards le jour. Neuf ans après le massacre, la commission a trouvé dans le charrier des dents, tibias, morceaux de tissu », raconte Abacar visiblement peiné par les exactions, avant d’ajouter que : « Le massacre de septembre était un des plus effroyables. Pour certains, on liait leurs mains derrière leurs dos, leur demandait de s‘éloigner et là , on tirait sur eux ».
La commission était scindée en deux équipes, celle qui doit s'occuper des présumés détournements et celle des actes criminels.« Au cours des interrogations, plus de 1700 auditions ont été enregistrées, de hauts responsables d’Habré ont témoigné. Il y a eu 40 000 morts, 54 000 détenus politiques, morts ou libérés. Nous avons fini par comprendre qu’il s’agissait d’une machine d’oppression », témoigne-t-il. Les motifs des arrestations des agents de la Dds qui étaient des « petits dieux » variaient du défaut de laissez-passer au maraboutage, en passant par les propos malveillants. Pendant les interrogations, poursuit l’avocat, les cibles étaient systématiquement torturées afin qu’elles reconnaissent les faits ou non. « La nuit, le siège de la Dds se transformait en boucherie, les agents rivalisaient dans la terreur et la barbarie pour plaire à leur chef », dit-il.
Il y avait 7 centres de détention, mais le plus effroyable était la prison-piscine, couverte de dalle, transformée en prison. Selon Mouhamed Assane Abacar, dans cette prison, les gens mourraient par épuisement physique, empoisonnement, exécution, asphyxie, et parfois par maladie. Le riz et le mil servis, un repas par jour sur instruction de Habré, étaient avariés. La commission avait relevé 5 morts par jour et par prison.
Bichara Chaibo était un soldat du gouvernement d’Union nationale (Gount) considéré comme un spécialiste de l’empoisonnement, il a empoisonné une Française et son boy, selon l’avocat.« Après avoir tué les victimes par dizaine, ils les ont laissées à l’air libre, à la merci des hyènes la nuit et des charognards le jour. Neuf ans après le massacre, la commission a trouvé dans le charrier des dents, tibias, morceaux de tissu », raconte Abacar visiblement peiné par les exactions, avant d’ajouter que : « Le massacre de septembre était un des plus effroyables. Pour certains, on liait leurs mains derrière leurs dos, leur demandait de s‘éloigner et là , on tirait sur eux ».