
Le ministre de l’Énergie affirme que le coût actuel de l’électricité est de 117 francs CFA le kilowattheure. Une donnée martelée publiquement pour justifier une promesse : réduire ce coût à 60 francs grâce aux réformes et au gaz.
Mais ce chiffre officiel soulève lui-même des doutes, car dans leur propre document de référence — Vision 2050 — plusieurs versions coexistent.
À la page 65, le tarif actuel est indiqué à 120 francs. À la page 60, il est estimé à 104 francs, ce qui est impossible, car en 2015 déjà, le tarif moyen se situait autour de 108 francs. Que devons-nous croire ? Quelles sont les bases de calcul ? Pourquoi ces variations ?
Même sur les projections, c’est la confusion : à la page 75 du référentiel, le tarif est censé atteindre 60 francs en 2033, puis 35 francs en 2050. Mais à la page 74, il est annoncé à 74 francs en 2034. Incohérences flagrantes, sans explication.
Or, la clarté des chiffres est fondamentale pour la crédibilité d’une politique publique. Si le gouvernement lui-même ne sait pas quel est le tarif de référence ni sa trajectoire d’évolution, comment croire à la promesse d’une baisse planifiée ?
Monsieur le Ministre, avant de vendre des rêves, il faudrait d’abord s’accorder sur la vérité. Le flou sur les données trahit un manque de rigueur, voire de sérieux. Et dans un secteur aussi stratégique que l’énergie, c’est inquiétant.
Thierno Diop/journaliste.