Le calendrier électoral avance à grands pas. Mais c’est toujours le statu quo dans la plupart des états-majors politiques. Au niveau des principaux partis, c’est encore l’expectative. Alors que Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall sont toujours pourchassés par Yewwi Askan Wi avec ses recours pour l’annulation de la loi portant modification des articles 29 et suivants, Macky Sall peine à désigner son successeur à la tête de Benno Bokk Yaakaar, tandis que Pastef voit son candidat avoir maille à partir avec la justice.
Avec les modifications récentes de la loi électorale, l’arrêté portant fixation de la caution pour les élections doit être pris, au plus tard 150 jours avant la date du scrutin, contre 180 jours antérieurement.
“Fixé par arrêté du ministre chargé des élections, le modèle de la fiche de collecte des parrainages, en format papier et électronique, est mis à la disposition des candidats à la candidature à compter de la date de signature de l’arrêté fixant le montant de la caution pour chaque élection”, prévoit l’article L57 du Code électoral.
En d’autres termes, au plus tard le 28 septembre prochain, au lieu du 28 octobre dans le calendrier initial, l’autorité devra fixer la caution et mettre à la disposition des protagonistes le modèle de fiche de parrainage.
À partir de cette date, ces derniers pourront aller à la collecte des parrainages, jusqu’au 12 décembre prochain, soit 75 jours de collecte selon la nouvelle législation, 30 jours de moins que par le passé. Il faut rappeler qu’en 2019, beaucoup de candidats à la candidature avaient échoué à cette étape, soit une vingtaine de prétendants qui rêvaient de succéder au président Sall.
Parrainage : Garantie tous risques pour APR, PDS, Taxawu et ex-Pastef
Avec le nouveau Code électoral, quelques modifications ont été adoptées, pour alléger la corvée des candidats. D’abord, en ce qui concerne le parrainage citoyen, il a été décidé de réduire les seuils requis. Le minimum est ainsi passé de 0,8 % à 0,6 % ; le maximum de 1 % à 0,8 %. C’est ce qui est ressorti du dialogue pour permettre à tous les prétendants d’avoir des chances.
À côté de ce système de parrainage citoyen, le législateur a adopté une autre option basée sur le parrainage des élus, avec deux déclinaisons. D’une part, le parrainage par les députés ; d’autre part, le parrainage par les élus locaux. En ce qui concerne le parrainage par les députés, il faut noter que la loi fixe le pourcentage à 8 % des députés de l’Assemblée nationale, soit 13 députés. Dans le cas où le candidat opte pour un parrainage par les élus locaux, il faut 20 % des chefs d’exécutifs locaux, soit 120 maires et présidents de conseils départementaux.
Selon la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, seuls les partis APR, PDS, Taxawu Sénégal et l’ex-Pastef ont le nombre de députés requis pour passer le parrainage. Tous les autres auront besoin de soutiens d’autres députés pour espérer remplir ce critère. À défaut, ils vont devoir passer par le parrainage citoyen avec tous ses risques.
Pour le dépôt des candidatures, il faudra attendre le mois de décembre. En effet, aux termes de l’article 29 de la Constitution : “Les candidatures sont déposées au greffe du Conseil constitutionnel, 60 jours francs au moins et 75 jours francs au plus avant le premier tour du scrutin”, soit entre le 12 et le 27 décembre. La liste des candidats retenus sera connue, en revanche, 35 jours avant le premier tour du scrutin.
Ces autres écueils sur le chemin des candidats
En temps normal, ces questions étaient les grandes préoccupations des formations politiques à ce stade de la préparation. Mais dans le cadre atypique de la Présidentielle de 2024, les principales formations ont, en sus de cette préoccupation, d’autres soucis liés notamment au choix de leurs candidats.
Pour Benno Bokk Yaakaar, la guerre fait rage entre les différents prétendants. Alors que le Premier ministre Amadou Ba est donné favori, d’autres continuent le lobbying pour ne pas être laissés en rade, rendant du coup la tâche du président de la République, président de la coalition de la majorité, bien plus complexe.
À quelques semaines du retrait des formulaires pour le parrainage, Macky Sall n’a toujours pas rendu public le choix de celui qui va le représenter à la Présidentielle de 2024, de peur de voir son camp voler en éclats. Pour beaucoup d’observateurs, c’est peine perdue, puisqu’il est quasi impossible de trouver un choix qui fasse l’unanimité. Certains risquent d’être bien plus dévastateurs que d’autres.
Du côté de Taxawu Sénégal de Khalifa Ababacar Sall et du Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade, on n’a certes pas un problème de candidats, mais les obstacles juridiques subsistent. Comme si leurs destins étaient à jamais liés, les deux K qui avaient manqué la Présidentielle de 2019 avant de retrouver les espoirs de revenir dans la course à la suite du Dialogue national, devront faire face à l’épée de Damoclès que constitue le recours introduit par des députés du groupe Yewwi Askan Wi.
À cet obstacle, le PDS est aussi pénalisé par un candidat que d’aucuns qualifient de candidat “fantôme”. Pendant ce temps, le candidat désigné de Taxawu Sénégal continue de battre campagne un peu partout au Sénégal et dans la diaspora.
Pour l’ex-parti Pastef/Les patriotes, les choses sont bien plus compliquées, du fait des déboires judiciaires du leader et candidat à la Présidentielle. Jugé par contumace (une contumace toujours en cours selon les autorités judiciaires), l’opposant radical cité parmi les favoris a peu de chances de participer au prochain scrutin, selon nombre d’observateurs.
Pour ses partisans, un plan B n’est pas envisageable et n’est pas envisagé, risquant ainsi le syndrome Wade en 2019. Quant aux petits candidats, ils n’ont certes pas d’obstacles juridiques particuliers devant eux, mais ils vont devoir batailler ferme pour relever le défi du parrainage.
Ce sera d’autant plus compliqué qu’ils n’ont ni le nombre de députés ni le nombre d’élus locaux requis par la loi. Ce qui pourrait expliquer, entre autres motifs, la Sonko-dépendance. Sans Ousmane Sonko, en effet, tous ces candidats valent du pipeau.
EnQuete
Avec les modifications récentes de la loi électorale, l’arrêté portant fixation de la caution pour les élections doit être pris, au plus tard 150 jours avant la date du scrutin, contre 180 jours antérieurement.
“Fixé par arrêté du ministre chargé des élections, le modèle de la fiche de collecte des parrainages, en format papier et électronique, est mis à la disposition des candidats à la candidature à compter de la date de signature de l’arrêté fixant le montant de la caution pour chaque élection”, prévoit l’article L57 du Code électoral.
En d’autres termes, au plus tard le 28 septembre prochain, au lieu du 28 octobre dans le calendrier initial, l’autorité devra fixer la caution et mettre à la disposition des protagonistes le modèle de fiche de parrainage.
À partir de cette date, ces derniers pourront aller à la collecte des parrainages, jusqu’au 12 décembre prochain, soit 75 jours de collecte selon la nouvelle législation, 30 jours de moins que par le passé. Il faut rappeler qu’en 2019, beaucoup de candidats à la candidature avaient échoué à cette étape, soit une vingtaine de prétendants qui rêvaient de succéder au président Sall.
Parrainage : Garantie tous risques pour APR, PDS, Taxawu et ex-Pastef
Avec le nouveau Code électoral, quelques modifications ont été adoptées, pour alléger la corvée des candidats. D’abord, en ce qui concerne le parrainage citoyen, il a été décidé de réduire les seuils requis. Le minimum est ainsi passé de 0,8 % à 0,6 % ; le maximum de 1 % à 0,8 %. C’est ce qui est ressorti du dialogue pour permettre à tous les prétendants d’avoir des chances.
À côté de ce système de parrainage citoyen, le législateur a adopté une autre option basée sur le parrainage des élus, avec deux déclinaisons. D’une part, le parrainage par les députés ; d’autre part, le parrainage par les élus locaux. En ce qui concerne le parrainage par les députés, il faut noter que la loi fixe le pourcentage à 8 % des députés de l’Assemblée nationale, soit 13 députés. Dans le cas où le candidat opte pour un parrainage par les élus locaux, il faut 20 % des chefs d’exécutifs locaux, soit 120 maires et présidents de conseils départementaux.
Selon la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, seuls les partis APR, PDS, Taxawu Sénégal et l’ex-Pastef ont le nombre de députés requis pour passer le parrainage. Tous les autres auront besoin de soutiens d’autres députés pour espérer remplir ce critère. À défaut, ils vont devoir passer par le parrainage citoyen avec tous ses risques.
Pour le dépôt des candidatures, il faudra attendre le mois de décembre. En effet, aux termes de l’article 29 de la Constitution : “Les candidatures sont déposées au greffe du Conseil constitutionnel, 60 jours francs au moins et 75 jours francs au plus avant le premier tour du scrutin”, soit entre le 12 et le 27 décembre. La liste des candidats retenus sera connue, en revanche, 35 jours avant le premier tour du scrutin.
Ces autres écueils sur le chemin des candidats
En temps normal, ces questions étaient les grandes préoccupations des formations politiques à ce stade de la préparation. Mais dans le cadre atypique de la Présidentielle de 2024, les principales formations ont, en sus de cette préoccupation, d’autres soucis liés notamment au choix de leurs candidats.
Pour Benno Bokk Yaakaar, la guerre fait rage entre les différents prétendants. Alors que le Premier ministre Amadou Ba est donné favori, d’autres continuent le lobbying pour ne pas être laissés en rade, rendant du coup la tâche du président de la République, président de la coalition de la majorité, bien plus complexe.
À quelques semaines du retrait des formulaires pour le parrainage, Macky Sall n’a toujours pas rendu public le choix de celui qui va le représenter à la Présidentielle de 2024, de peur de voir son camp voler en éclats. Pour beaucoup d’observateurs, c’est peine perdue, puisqu’il est quasi impossible de trouver un choix qui fasse l’unanimité. Certains risquent d’être bien plus dévastateurs que d’autres.
Du côté de Taxawu Sénégal de Khalifa Ababacar Sall et du Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade, on n’a certes pas un problème de candidats, mais les obstacles juridiques subsistent. Comme si leurs destins étaient à jamais liés, les deux K qui avaient manqué la Présidentielle de 2019 avant de retrouver les espoirs de revenir dans la course à la suite du Dialogue national, devront faire face à l’épée de Damoclès que constitue le recours introduit par des députés du groupe Yewwi Askan Wi.
À cet obstacle, le PDS est aussi pénalisé par un candidat que d’aucuns qualifient de candidat “fantôme”. Pendant ce temps, le candidat désigné de Taxawu Sénégal continue de battre campagne un peu partout au Sénégal et dans la diaspora.
Pour l’ex-parti Pastef/Les patriotes, les choses sont bien plus compliquées, du fait des déboires judiciaires du leader et candidat à la Présidentielle. Jugé par contumace (une contumace toujours en cours selon les autorités judiciaires), l’opposant radical cité parmi les favoris a peu de chances de participer au prochain scrutin, selon nombre d’observateurs.
Pour ses partisans, un plan B n’est pas envisageable et n’est pas envisagé, risquant ainsi le syndrome Wade en 2019. Quant aux petits candidats, ils n’ont certes pas d’obstacles juridiques particuliers devant eux, mais ils vont devoir batailler ferme pour relever le défi du parrainage.
Ce sera d’autant plus compliqué qu’ils n’ont ni le nombre de députés ni le nombre d’élus locaux requis par la loi. Ce qui pourrait expliquer, entre autres motifs, la Sonko-dépendance. Sans Ousmane Sonko, en effet, tous ces candidats valent du pipeau.
EnQuete