Quand l'un des plus brillants penseurs du continent, Felwine Sarr, se met dans la peau d'un journaliste pour interroger, dans Chroniques d'un temps politique, une émission qu'il anime, un universitaire professeur de droit, sans langue de bois sur la crise de l'Etat de droit au Sénégal, l'interview est forcément iconoclaste et instructive et d'intérêt public. Surtout si la problématique porte sur un sujet aussi palpitant que le Conseil constitutionnel. Face à Felwine Sarr, Pr Sidy Alpha Ndiaye a déploré ainsi le caractère obsolète du juge constitutionnel dans sa méthode de travail. ''Au Sénégal, le juge constitutionnel ne sait pas lire la société, c'est un juge constitutionnel dépassé, suranné dans sa méthode de travail. Le juge constitutionnel est enfermé dans la dogmatique de la technicité, le droit pur'', soutient Pr Ndiaye non sans indiquer qu'il n'est pas ouvert à d'autres normativités, y compris des normativités sociales.
À l'en croire, il faut que le juge constitutionnel au Sénégal soit ouvert à d'autres normativités. ''Il faut qu'il soit ouvert à des sociologues, des anthropologues, à des gestionnaires, aux personnes de la société civile, aux Sénégalais tout simplement'', prône l'enseignant. Dans sa conversation avec l'auteur de Afrotopia, Pr Ndiaye estime qu'il faut se départir de l'idée que le Conseil constitutionnel est un espace dans lequel les décisions rendues sont des décisions qui relèvent d'une technicité. Une décision du Conseil constitutionnel, fait-il savoir, c'est une conversation. ''C'est le peuple qui converse avec les institutions. Et quand ce dialogue n'existe pas, il ne peut y avoir d'état de droit'', indique-t-il. «Il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions ».
Dans le même ordre d'idées, Pr Sidy Alpha Ndiaye signale que le Sénégal n'est pas un État de droit. ''De manière empirique, l'on se rend compte que le pacte républicain entre le peuple et l'Etat est en train de s'effilocher. Il n'y pas plus ce contrat d'adhésion, il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions'', constate le chercheur. Il y a, d'après lui, un État de droit au sens technique, au sens formel, sur le plan de la normativité. ''Mais il n'y a plus un Etat de droit sur le plan de l'aspiration des populations qui peinent à être entendues'', renseigne Pr Ndiaye
L'As
À l'en croire, il faut que le juge constitutionnel au Sénégal soit ouvert à d'autres normativités. ''Il faut qu'il soit ouvert à des sociologues, des anthropologues, à des gestionnaires, aux personnes de la société civile, aux Sénégalais tout simplement'', prône l'enseignant. Dans sa conversation avec l'auteur de Afrotopia, Pr Ndiaye estime qu'il faut se départir de l'idée que le Conseil constitutionnel est un espace dans lequel les décisions rendues sont des décisions qui relèvent d'une technicité. Une décision du Conseil constitutionnel, fait-il savoir, c'est une conversation. ''C'est le peuple qui converse avec les institutions. Et quand ce dialogue n'existe pas, il ne peut y avoir d'état de droit'', indique-t-il. «Il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions ».
Dans le même ordre d'idées, Pr Sidy Alpha Ndiaye signale que le Sénégal n'est pas un État de droit. ''De manière empirique, l'on se rend compte que le pacte républicain entre le peuple et l'Etat est en train de s'effilocher. Il n'y pas plus ce contrat d'adhésion, il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions'', constate le chercheur. Il y a, d'après lui, un État de droit au sens technique, au sens formel, sur le plan de la normativité. ''Mais il n'y a plus un Etat de droit sur le plan de l'aspiration des populations qui peinent à être entendues'', renseigne Pr Ndiaye
L'As