C'était il y a quelques jours. L'agence de presse officielle du Qatar publiait une « interview » de l'émir Tamim al-Thani. Celui-ci expliquait qu'il fallait désormais compter l'Iran parmi les alliés stratégiques et cesser de considérer Téhéran comme un ennemi. Des propos étonnants, car le Qatar est en majorité sunnite, comme l'Arabie saoudite qui lutte depuis des décennies contre l'Iran (chiite). Plus étrange encore : le Qatar comme l'Arabie saoudite sont engagés au Yémen contre les milices houthistes (chiites et soutenues par l'Iran).
À première vue, cette « interview » ressemble à un bras d'honneur : la semaine dernière, Donald Trump et le roi d'Arabie saoudite ont pointé du doigt l'Iran en le désignant comme le principal artisan du terrorisme au Moyen-Orient. Elle a poussé l'Arabie saoudite, imitée par l'Égypte, Barheïn, les Émirats arabes unis, à rompre ses relations diplomatiques avec Doha ainsi qu'à suspendre les liaisons aériennes.
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En réalité, le Qatar, comme le Koweït, a toujours été plus prudent que l'Arabie saoudite dans ses relations avec l'Iran. D'abord pour des raisons économiques (certains champs gaziers qataris voisinent les eaux territoriales iraniennes), ensuite parce le Qatar n'a pas d'ambition de leadership dans la région.
Depuis, les Qataris expliquent que « l'interview » est fausse et que le serveur de l'agence a été piraté. Doha a même demandé au FBI de confirmer ce piratage.
Derrière l'anecdote – s'agit-il d'une gaffe, d'un ballon d'essai pour un changement (...)
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