Mesdames, Messieurs sœurs et frères de la Fédération des Jeunes Réformateurs du Parti démocratique sénégalais,
Le 31 juillet 2015, notre parti le PDS a eu 41 ans d’existence légale. Nous avons fait nos 26 premières années dans l’opposition, puis 12 ans au pouvoir et nous voilà de nouveau dans l’opposition depuis le 25 mars 2012. Pendant ces 41 années, nous n’avons connu que Me Abdoulaye Wade comme seul secrétaire général national et qui a été le seul candidat à toutes les élections présidentielles auxquelles le parti s’est présenté. Depuis notre perte du pouvoir en 2012, bon nombre de militants se posent la question de savoir s’il faut organiser la succession de Me Abdoulaye Wade au poste de Secrétaire général national, le choix du futur candidat du parti à l’élection présidentielle s’étant déjà porté sur la personne de Karim Meissa Wade, fils de Me Wade, fondateur du parti. Je profite donc de la célébration du 41ème anniversaire de notre parti par les Jeunes Réformateurs pour apporter ma modeste contribution à ce débat.
J’ai essayé de classer les militants du PDS en trois générations et j’ai essayé d’étudier les rapports que Me Abdoulaye Wade entretient avec ceux-ci.
Les militants de la première génération sont ceux nés avant les indépendances comme ceux de la génération du président Abdoulaye Faye, la sœur Awa Diop de Rufisque par ailleurs présidente du mouvement des femmes du PDS, Me Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Pape Diop, feu Boubacar Sall, feu Marcelle Basséne, Feu Oumar Lamine Badji, feu Ismaila Kane…Leur principale lutte était l’émancipation de l’Afrique et de l’africain, c’est pour cela qu’on peut les appeler les militants des indépendances ou de l’émancipation africaine.
Les militants de la deuxième génération sont principalement ceux nés après les indépendances et qui ont grandi sous l’ère du multipartisme, c'est-à-dire ceux nés à partir des années 60 comme Modou Diagne Fada, Alioune Badara Souaré, Dr Cheikh Seck, Dr feu Issa Mbaye Samb…Leur principale lutte portait surtout sur le renforcement de la démocratie au Sénégal et en Afrique, ce qui devait aboutir à des alternances au sommet de l’Etat. On peut les appeler les militants du multipartisme et des alternances démocratiques au sein de l’Etat.
Les militants de la troisième génération sont quant à eux essentiellement nés autour des années 80 c'est-à-dire ceux qui ont connu à peine ou pas du tout le président Senghor. Ces militants sont surtout ceux de l’ère des alternances du pouvoir étatique. Ce sont eux qui, sous l’impulsion des militants de la deuxième génération demandent très majoritairement l’alternance démocratique au sein de notre parti politique. On peut les appeler les militants des années alternances au sein des partis politiques.
Les deux premières catégories ont des liens affectifs, voire filiaux avec Me Abdoulaye Wade pour avoir côtoyé celui-ci pendant de très longues années. Pour eux, Me Abdoulaye Wade incarne l’image d’un père, celui qui ne peut se tromper ou du moins, même s’il se trompe ce n’est pas grave, celui à qui on doit obéir sans contestation ni murmure. Pour eux, Me Abdoulaye Wade est la seule constante au PDS celui qui ne peut mal faire, le seul dépositaire de la volonté du parti, toute autre volonté différente ou concurrente à celle du maître est à bannir. Me Abdoulaye Wade est l’homme presque vénéré.
Par contre, les militants de la troisième génération c'est-à-dire ceux qui ont eu raison sur le Président Abdou Diouf n’ont pas ou peu de liens affectifs avec Me Abdoulaye Wade qu’ils considèrent comme un simple militant du parti ou tout au plus le premier d’entre eux en sa qualité de Secrétaire général national (SGN). Ces militants de la troisième génération sont les plus nombreux au sein du parti ou du moins ont tendance à l’être. Ils ne regardent pas Me Abdoulaye Wade comme une constante mais comme une variante. Pour eux, Me Abdoulaye Wade a fait son temps, il n’est plus du temps présent donc il doit partir et céder la place à beaucoup plus jeune que lui, à un de ses fils ou petits fils. Pour ce faire, Me Abdoulaye Wade doit convoquer un congrès pour que le parti puisse se choisir un nouveau Secrétaire général national (SGN) car après avoir fait 26 ans d’opposition et 12 ans de pouvoir, l’heure est venue pour lui de céder la place à quelqu’un d’autre et de commencer à écrire ses mémoires. La place actuelle de Me Wade n’est plus dans une association politique partisane.
En plus, son fils Karim Meissa Wade ayant été désigné candidat du parti à l’élection présidentielle à venir, il me semble inélégant que Me Wade, son père, continue d’être SGN du même parti. On risque de donner raison à nos détracteurs d’hier et d’aujourd’hui comme Me Ousmane Ngom qui disait déjà en 1998 que Me Abdoulaye Wade parle en démocrate mais agit en monarque ou à Idrissa Seck qui a toujours soutenu la thèse de la dévolution monarchique du pouvoir entre Me Abdoulaye Wade et son fils biologique Karim Wade. Pour la première fois dans l’histoire politique du PDS, des militants ont osé demander à visage découvert que la succession du vieux leader soit organisée. C’est en tout cas dans ce sens que j’ai compris le mémorandum du 1er juin 2015 dirigé par le frère Modou Diagne Fada qui lui voue pourtant une admiration presque déraisonnée.
L’autorité de Me Abdoulaye Wade sur « ses » militants semble s’effriter. En politique, pour avoir une autorité sur les militants il faut que le leader suscite l’espoir. Or Me Abdoulaye Wade étant hors course pour une quelconque élection nationale, il ne semble plus être l’homme sur qui porte l’espoir du parti. Dés lors qu’il est hors course, Me Abdoulaye Wade doit être hors piste et laisser le champ libre à un autre leader plus vigoureux, plus en phase avec les aspirations de la jeunesse du moment, vos aspirations. S’il ne peut pas s’effacer complètement de la vie politique, on pourra lui créer un poste de Président d’honneur pour qu’il continue d’inspirer le parti, qu’il puisse transmettre son expérience et sa sagesse mais il doit transférer l’exécutif du parti. La sagesse veut que Me Abdoulaye Wade convoque un congrès le plus rapidement possible en tout cas dans le premier trimestre de 2016, c'est-à-dire bien avant les premières élections nationales de 2017. Si le Secrétaire général national ne convoque pas un Congrès, le Bureau politique du parti ou les 2/3 des fédérations peuvent suppléer à cette défaillance conformément à l’article 14 des Statuts du PDS.
A titre d’exemple, la jurisprudence Mamadou Diop Decroix dans le bras de fer qui l’avait opposé à Landing Savané son ancien camarade de parti et ancien leader d’AJ/PADS est encore fraîche dans nos mémoires. Nous ne voulons pas et ne devons pas en arriver là car ce serait une fin très humiliante pour notre leader Me Abdoulaye Wade, un risque d’élimination dés le premier tour pour le frère Karim Wade, notre candidat à l’élection présidentielle à venir et une tâche indélébile pour le frère Modou Diagne Fada, candidat déclaré au poste de Secrétaire général national du PDS et un risque d’hécatombe plus que probable pour le PDS et ses militants. Cette situation n’honore personne et n’arrange personne, c’est pour cela que j’ose compter sur la clairvoyance, la lucidité et la sagesse de Me Abdoulaye Wade pour réunir toutes les conditions d’une alternance générationnelle en douce. Toute autre tentative que celle là serait interprétée par les réformateurs et un grand nombre de militants comme un casus belli.
Comme l’a si bien dit le Président Modou Diagne Fada, jusqu’à preuve du contraire, le frère Karim Wade est son candidat donc celui des réformateurs aussi. En tant que réformateur je déclare solennellement que mon soutien à la candidature de notre frère Karim Wade est franche et sincère et ne souffre d’aucune ambiguïté car non seulement je pense qu’il est présidentiable au même titre que certains autres au PDS mais aussi et surtout parce que c’est le candidat désigné du parti et que j’ai toujours promis de soutenir le candidat du parti quel qu’il soit.
Une autre raison qui m’amène à demander la succession de Me Abdoulaye Wade est qu’il semble être un facteur bloquant pour la réunification de la grande famille libérale qu’il ne cesse d’appeler de tous ses vœux. A la suite d’un appel qu’il avait fait en ce sens, Idrissa Seck, l’un des grands leaders de la famille libérale et Président du parti « REWMI », lui avait sèchement répondu que même si cette union l’intéressait, il pense que Me Abdoulaye Wade est disqualifié pour en être le porteur ou le principal acteur. Vrai ou faux, il pense que Me Abdoulaye Wade est le principal responsable de la dislocation de la famille libérale et que de toutes façons, celui-ci ne peut plus être appelé à jouer un quelconque rôle actif dans le champ politique sénégalais. Me Abdoulaye Wade constituerait donc un facteur bloquant à cette retrouvaille à cause, certainement, de son pouvoir hégémoniste presque écrasant sur les autres leaders des autres formations politiques libérales qui seront plus à l’aise dans des discussions avec quelqu’un de leur génération, de leur niveau, bref un de leurs alter égos. S'il devrait jouer un rôle dans cette réunification, celui-ci doit se réduire en un simple rôle de facilitateur sans participer aux discussions de manière active.
D’un autre côté, je pense que pour l’intérêt même de notre candidat Karim Wade, Me Abdoulaye Wade doit s’effacer. D’abord, je l’ai dit, il me semble inélégant et peu respectueux des autres grands leaders de PDS que Karim Wade soit candidat du parti et que son père continue d’être Secrétaire général national du même parti.
Je crois aussi qu’il est grand temps que Karim Wade s’émancipe de son père, qu’il puisse exister en dehors de la volonté du père, qu’il puisse avoir une existence politique propre, autonome, indépendamment à celle que ne cesse de lui concocter son père. Si hier, Karim Wade semblait être l’un des hommes politiques les plus vomis, bannis, honnis des sénégalais, aujourd’hui, avec son incarcération, le Président Macky Sall semble avoir redoré le blason du détenu le plus populaire du Sénégal. Avec l’acharnement de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) le Président Macky Sall a donné l’impression à l’opinion publique sénégalaise et au-delà que le procès de Karim Wade n’est rien d’autre qu’un procès politique aux fins de règlement de comptes ou pour se débarrasser d’un futur candidat qu’il pense redoutable pour sa réélection. De fait, Macky Sall a donné à Karim Wade un statut de présidentiable.
Pourtant, comme je l’ai dit tantôt, le PDS ne manque pas de présidentiables, des caciques qui ont fait leurs preuves au sein du parti, dans l’appareil d’Etat et qui ont une forte légitimité nationale. Je pense notamment pêle-mêle à Me Ousmane Ngom, le dauphin de toujours, au coordonnateur Oumar Sarr, ancien militant de la gauche radicale reconverti au libéralisme et qui de manière invariable a toujours gagné dans sa commune de Dagana de 1996 à nos jours, à la sœur Aïda Mbodj, la lionne de Bambey, anciennement militante du parti socialiste reconvertie elle aussi à l’économie de marché et au cantonnement de l’Etat à ses fonctions régaliennes, au frère Habib Sy, l’un des plus proches collaborateurs de Me Abdoulaye Wade pour avoir été presque toujours son directeur de cabinet.
Je pense aussi au Président de notre groupe parlementaire, Modou Diagne Fada, celui qui a escaladé tous les échelons du parti, et homme fort d’abord de la communauté rurale de Darou Mousty puis du département de Kébémére conquis d’arrache pied, et qui,sur le plan national à fini de prouver son statut. En effet, après une dissidence assumée, Modou Diagne Fada a créé le « War-wi » à quelques petites semaines des élections législatives de 2007 et dans une impréparation quasi totale a obtenu presque 75 000 voix ce qui a correspondu à 3 députés. Tout ceci pour dire que le PDS ne manque pas de militants de gros calibres capables de nous faire gagner les élections nationales à venir. Mais, d’après les sondages du moment, c’est le frère Karim Wade qui a le vent en poupe et que politiquement, en le désignant comme candidat du parti c’était une manière de faire pression sur le régime en place pour le faire libérer. Soit, mais l’histoire politique nous apprend que qui paye commande et que pendant ces dix dernières années les sondages dans les grandes démocraties ont rarement correspondu aux résultats sortis des urnes. Donc en ce qui concerne les sondages, nous devons savoir raison garder car s’il y a des éléments de confiance il y a aussi des éléments de méfiance.
Revenant sur la nécessité pour le parti de désigner le successeur de Me Wade comme Secrétaire général national du parti, il faut signaler que dans les démocraties modernes, la mode est, pour parler comme un biologiste, à la dichotomie entre le candidat d’un parti à une élection présidentielle et la fonction de Secrétaire général ou de président du même parti.
En outre, n’ayant pas pu éviter l’humiliation du mandat de trop qu’Idrissa Seck voulait le préserver, Me Abdoulaye Wade a raté sa sortie du pouvoir et n’a pu préparer sa succession à la tête de l’Etat. Il ne faudrait pas qu’il loupe sa sortie en tant que Secrétaire général national du PDS. Pour cela, il faut qu’il continue d’être un bon leader car il nous a appris qu’un bon leader c’est aussi celui qui sait organiser sa succession à temps. Cette succession ne peut pas attendre, elle doit avoir lieu dans les plus brefs délais. Ceux qui soutiennent que cette réorganisation du parti doit attendre après les élections de 2017 voire de 2019 et que Me Abdoulaye Wade doit rester à son poste jusqu’à cette date, ceux-là ne font pas œuvre utile car c’est à un suicide collectif qu’ils appellent. A l’état actuel de son délitement, le parti qui est dans une situation quasi grabataire a besoin en urgence, d’une cure de jouvence.
A ceux qui soutiennent que le parti a toujours fonctionné de la sorte et que nous avons eu à gagner des élections malgré tout, je réponds qu’il y avait le géni de Me Abdoulaye Wade qui, à lui tout seul portait l’espoir de tout un peuple, l’espoir de tout un pays, l’espoir de tout un continent, l’espoir de toute une communauté. Par cet espoir qu’il suscitait, Me Abdoulaye Wade était à lui tout seul un élément fédérateur même au-delà du PDS. Le parti n’avait donc pas besoin d’une grande organisation pour gagner car justement le parti ne gagnait pas ou gagnait très peu mais en réalité c’est Me Abdoulaye Wade qui gagnait et faisait donc gagner le parti comme ce fut le cas pour Zinedine Zidane en équipe nationale de France.
Aussi longtemps que Me Abdoulaye Wade était là et qu’il suscitait l’espoir, les tares du parti ne se voyaient pas ou n’étaient pas un handicap à sa conquête progressive du pouvoir mais ça, c’était avant. Aujourd’hui Me Abdoulaye Wade ayant atteint son délai limite de validité politique donc n’étant candidat à aucune fonction politique étatique, il ne suscite plus espoir. Le parti ne peut et ne doit donc compter que sur lui-même pour engager les futures batails électorales mais aussi et avant tout intensifier l’urgent travail de libération de tous nos détenus politiques, le nécessaire retour de l’état de droit et du respect par le pouvoir central des droits et libertés fondamentaux acquis par le peuple sénégalais à la suite de luttes acharnées sous la guidance de Me Abdoulaye Wade contre le régime dictatoriale du parti socialiste d’hier.
Pendant nos douze années de gestion du pouvoir, nous avions oublié de faire de la politique c'est-à-dire de consolider nos bastions électoraux et d’en conquérir d’autres, nous ne nous sommes pas assez occupés de nos militants. Me Abdoulaye Wade et le pouvoir ont été une sorte d’opium pour nous militants du PDS ou plus précisément pour nos leaders. La plupart de nos grands leaders étaient des ministres ou se préoccupaient de l’être au point qu’ils n’ont pas eu assez de temps pour être à côté de nos militants car un ministre ça travaille beaucoup. La fonction gouvernementale étant trop prenante, nous n’avons pas eu le réflexe de confier la gestion quotidienne des instances locales du parti à d’autres leaders plus disponibles, chaque ministre craignant sans doute de perdre son poste politique local gage d’un poste au sommet de l’exécutif.
De ce fait, il y a eu un vide sur le plan local, vide qu’a su occuper l’opposition d’alors. Ne dit-on pas que la politique a horreur du vide ? D’un autre côté, je crois que nos responsables se sont dit qu’après tout, ce n’est pas très grave car avec le pouvoir et l’argent nous pouvons toujours, le moment venu rattraper le vide dû à notre absence sur le terrain et que si cela ne suffisait pas il y a toujours le génie et l’extrême popularité de Me Abdoulaye Wade. Ce sont là, quelques unes des erreurs qui nous ont perdus.
C’est pour toutes ces raisons parmi d’autres encore que le parti doit changer, être renouvelé le plus rapidement possible de la base au sommet. Il nous faut une nouvelle offre politique, un nouveau leadership qui peut incarner l’avenir, donc l’espoir, une nouvelle manière de gérer le parti, cette gestion doit se faire de manière collégiale en s’inspirant des règles modernes du management. Me Abdoulaye Wade nous a appris que le problème des dirigeants africains est qu’ils ont souvent les pieds dans un nouveau siècle mais la tête dans le siècle dernier. Il nous a aussi appris que l’Afrique (donc les africains) aurait tort de continuer à pleurer sur son passé au lieu d’envisager l’avenir avec optimisme.
Frères et sœurs du parti démocratique sénégalais, osons couper le cordon ombilical qui nous lie à Me Abdoulaye Wade, notre leader éternel, notre plus grande fierté, l’un des plus dignes fils de l’Afrique. Acceptons que tout passe et que nous devons vivre avec notre temps, que le temps de notre leader est passé et qu’est venu le temps de la succession. Osons parler de l’avenir avec plus d’optimisme et soyons moins nostalgiques. Parler de la succession de Me Abdoulaye Wade ne doit pas être un gros mot ou un tabou et cela n’est en rien un acte de traitrise ou de défiance voire de reniement, c’est plutôt un acte de réalisme.
Jeunes sœurs et jeunes frères Réformateurs, n’ayez pas peur de vous exprimer sur des questions relatives à la vie de notre parti, n’ayez pas peur de demander aux adultes un devoir d’inventaire, n’ayez pas peur d’être impertinents, n’ayez pas peur de heurter, n’ayez pas peur des menaces ni des sanctions éventuelles mais ayez surtout peur de devoir vous exprimer librement mais de n’avoir pas osé le faire. Comme vous, je pense que le frère Secrétaire général national doit organiser sa succession avant que celle-ci ne s’impose à lui.
VIVE MAITRE ABDOULAYE WADE
VIVE LE PARTI DEMOCRATIQUE SENEGALAIS
VIVE LES JEUNES REFORMATEURS DU PDS.
CISSE, Oumar Sadio
Juriste fiscaliste et spécialiste du droit des marchés et travaux publics.
Chargé de la formation à la fédération PDS de Paris.
Porte parole des Démocrates réformateurs du PDS/France.
Le 31 juillet 2015, notre parti le PDS a eu 41 ans d’existence légale. Nous avons fait nos 26 premières années dans l’opposition, puis 12 ans au pouvoir et nous voilà de nouveau dans l’opposition depuis le 25 mars 2012. Pendant ces 41 années, nous n’avons connu que Me Abdoulaye Wade comme seul secrétaire général national et qui a été le seul candidat à toutes les élections présidentielles auxquelles le parti s’est présenté. Depuis notre perte du pouvoir en 2012, bon nombre de militants se posent la question de savoir s’il faut organiser la succession de Me Abdoulaye Wade au poste de Secrétaire général national, le choix du futur candidat du parti à l’élection présidentielle s’étant déjà porté sur la personne de Karim Meissa Wade, fils de Me Wade, fondateur du parti. Je profite donc de la célébration du 41ème anniversaire de notre parti par les Jeunes Réformateurs pour apporter ma modeste contribution à ce débat.
J’ai essayé de classer les militants du PDS en trois générations et j’ai essayé d’étudier les rapports que Me Abdoulaye Wade entretient avec ceux-ci.
Les militants de la première génération sont ceux nés avant les indépendances comme ceux de la génération du président Abdoulaye Faye, la sœur Awa Diop de Rufisque par ailleurs présidente du mouvement des femmes du PDS, Me Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Pape Diop, feu Boubacar Sall, feu Marcelle Basséne, Feu Oumar Lamine Badji, feu Ismaila Kane…Leur principale lutte était l’émancipation de l’Afrique et de l’africain, c’est pour cela qu’on peut les appeler les militants des indépendances ou de l’émancipation africaine.
Les militants de la deuxième génération sont principalement ceux nés après les indépendances et qui ont grandi sous l’ère du multipartisme, c'est-à-dire ceux nés à partir des années 60 comme Modou Diagne Fada, Alioune Badara Souaré, Dr Cheikh Seck, Dr feu Issa Mbaye Samb…Leur principale lutte portait surtout sur le renforcement de la démocratie au Sénégal et en Afrique, ce qui devait aboutir à des alternances au sommet de l’Etat. On peut les appeler les militants du multipartisme et des alternances démocratiques au sein de l’Etat.
Les militants de la troisième génération sont quant à eux essentiellement nés autour des années 80 c'est-à-dire ceux qui ont connu à peine ou pas du tout le président Senghor. Ces militants sont surtout ceux de l’ère des alternances du pouvoir étatique. Ce sont eux qui, sous l’impulsion des militants de la deuxième génération demandent très majoritairement l’alternance démocratique au sein de notre parti politique. On peut les appeler les militants des années alternances au sein des partis politiques.
Les deux premières catégories ont des liens affectifs, voire filiaux avec Me Abdoulaye Wade pour avoir côtoyé celui-ci pendant de très longues années. Pour eux, Me Abdoulaye Wade incarne l’image d’un père, celui qui ne peut se tromper ou du moins, même s’il se trompe ce n’est pas grave, celui à qui on doit obéir sans contestation ni murmure. Pour eux, Me Abdoulaye Wade est la seule constante au PDS celui qui ne peut mal faire, le seul dépositaire de la volonté du parti, toute autre volonté différente ou concurrente à celle du maître est à bannir. Me Abdoulaye Wade est l’homme presque vénéré.
Par contre, les militants de la troisième génération c'est-à-dire ceux qui ont eu raison sur le Président Abdou Diouf n’ont pas ou peu de liens affectifs avec Me Abdoulaye Wade qu’ils considèrent comme un simple militant du parti ou tout au plus le premier d’entre eux en sa qualité de Secrétaire général national (SGN). Ces militants de la troisième génération sont les plus nombreux au sein du parti ou du moins ont tendance à l’être. Ils ne regardent pas Me Abdoulaye Wade comme une constante mais comme une variante. Pour eux, Me Abdoulaye Wade a fait son temps, il n’est plus du temps présent donc il doit partir et céder la place à beaucoup plus jeune que lui, à un de ses fils ou petits fils. Pour ce faire, Me Abdoulaye Wade doit convoquer un congrès pour que le parti puisse se choisir un nouveau Secrétaire général national (SGN) car après avoir fait 26 ans d’opposition et 12 ans de pouvoir, l’heure est venue pour lui de céder la place à quelqu’un d’autre et de commencer à écrire ses mémoires. La place actuelle de Me Wade n’est plus dans une association politique partisane.
En plus, son fils Karim Meissa Wade ayant été désigné candidat du parti à l’élection présidentielle à venir, il me semble inélégant que Me Wade, son père, continue d’être SGN du même parti. On risque de donner raison à nos détracteurs d’hier et d’aujourd’hui comme Me Ousmane Ngom qui disait déjà en 1998 que Me Abdoulaye Wade parle en démocrate mais agit en monarque ou à Idrissa Seck qui a toujours soutenu la thèse de la dévolution monarchique du pouvoir entre Me Abdoulaye Wade et son fils biologique Karim Wade. Pour la première fois dans l’histoire politique du PDS, des militants ont osé demander à visage découvert que la succession du vieux leader soit organisée. C’est en tout cas dans ce sens que j’ai compris le mémorandum du 1er juin 2015 dirigé par le frère Modou Diagne Fada qui lui voue pourtant une admiration presque déraisonnée.
L’autorité de Me Abdoulaye Wade sur « ses » militants semble s’effriter. En politique, pour avoir une autorité sur les militants il faut que le leader suscite l’espoir. Or Me Abdoulaye Wade étant hors course pour une quelconque élection nationale, il ne semble plus être l’homme sur qui porte l’espoir du parti. Dés lors qu’il est hors course, Me Abdoulaye Wade doit être hors piste et laisser le champ libre à un autre leader plus vigoureux, plus en phase avec les aspirations de la jeunesse du moment, vos aspirations. S’il ne peut pas s’effacer complètement de la vie politique, on pourra lui créer un poste de Président d’honneur pour qu’il continue d’inspirer le parti, qu’il puisse transmettre son expérience et sa sagesse mais il doit transférer l’exécutif du parti. La sagesse veut que Me Abdoulaye Wade convoque un congrès le plus rapidement possible en tout cas dans le premier trimestre de 2016, c'est-à-dire bien avant les premières élections nationales de 2017. Si le Secrétaire général national ne convoque pas un Congrès, le Bureau politique du parti ou les 2/3 des fédérations peuvent suppléer à cette défaillance conformément à l’article 14 des Statuts du PDS.
A titre d’exemple, la jurisprudence Mamadou Diop Decroix dans le bras de fer qui l’avait opposé à Landing Savané son ancien camarade de parti et ancien leader d’AJ/PADS est encore fraîche dans nos mémoires. Nous ne voulons pas et ne devons pas en arriver là car ce serait une fin très humiliante pour notre leader Me Abdoulaye Wade, un risque d’élimination dés le premier tour pour le frère Karim Wade, notre candidat à l’élection présidentielle à venir et une tâche indélébile pour le frère Modou Diagne Fada, candidat déclaré au poste de Secrétaire général national du PDS et un risque d’hécatombe plus que probable pour le PDS et ses militants. Cette situation n’honore personne et n’arrange personne, c’est pour cela que j’ose compter sur la clairvoyance, la lucidité et la sagesse de Me Abdoulaye Wade pour réunir toutes les conditions d’une alternance générationnelle en douce. Toute autre tentative que celle là serait interprétée par les réformateurs et un grand nombre de militants comme un casus belli.
Comme l’a si bien dit le Président Modou Diagne Fada, jusqu’à preuve du contraire, le frère Karim Wade est son candidat donc celui des réformateurs aussi. En tant que réformateur je déclare solennellement que mon soutien à la candidature de notre frère Karim Wade est franche et sincère et ne souffre d’aucune ambiguïté car non seulement je pense qu’il est présidentiable au même titre que certains autres au PDS mais aussi et surtout parce que c’est le candidat désigné du parti et que j’ai toujours promis de soutenir le candidat du parti quel qu’il soit.
Une autre raison qui m’amène à demander la succession de Me Abdoulaye Wade est qu’il semble être un facteur bloquant pour la réunification de la grande famille libérale qu’il ne cesse d’appeler de tous ses vœux. A la suite d’un appel qu’il avait fait en ce sens, Idrissa Seck, l’un des grands leaders de la famille libérale et Président du parti « REWMI », lui avait sèchement répondu que même si cette union l’intéressait, il pense que Me Abdoulaye Wade est disqualifié pour en être le porteur ou le principal acteur. Vrai ou faux, il pense que Me Abdoulaye Wade est le principal responsable de la dislocation de la famille libérale et que de toutes façons, celui-ci ne peut plus être appelé à jouer un quelconque rôle actif dans le champ politique sénégalais. Me Abdoulaye Wade constituerait donc un facteur bloquant à cette retrouvaille à cause, certainement, de son pouvoir hégémoniste presque écrasant sur les autres leaders des autres formations politiques libérales qui seront plus à l’aise dans des discussions avec quelqu’un de leur génération, de leur niveau, bref un de leurs alter égos. S'il devrait jouer un rôle dans cette réunification, celui-ci doit se réduire en un simple rôle de facilitateur sans participer aux discussions de manière active.
D’un autre côté, je pense que pour l’intérêt même de notre candidat Karim Wade, Me Abdoulaye Wade doit s’effacer. D’abord, je l’ai dit, il me semble inélégant et peu respectueux des autres grands leaders de PDS que Karim Wade soit candidat du parti et que son père continue d’être Secrétaire général national du même parti.
Je crois aussi qu’il est grand temps que Karim Wade s’émancipe de son père, qu’il puisse exister en dehors de la volonté du père, qu’il puisse avoir une existence politique propre, autonome, indépendamment à celle que ne cesse de lui concocter son père. Si hier, Karim Wade semblait être l’un des hommes politiques les plus vomis, bannis, honnis des sénégalais, aujourd’hui, avec son incarcération, le Président Macky Sall semble avoir redoré le blason du détenu le plus populaire du Sénégal. Avec l’acharnement de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) le Président Macky Sall a donné l’impression à l’opinion publique sénégalaise et au-delà que le procès de Karim Wade n’est rien d’autre qu’un procès politique aux fins de règlement de comptes ou pour se débarrasser d’un futur candidat qu’il pense redoutable pour sa réélection. De fait, Macky Sall a donné à Karim Wade un statut de présidentiable.
Pourtant, comme je l’ai dit tantôt, le PDS ne manque pas de présidentiables, des caciques qui ont fait leurs preuves au sein du parti, dans l’appareil d’Etat et qui ont une forte légitimité nationale. Je pense notamment pêle-mêle à Me Ousmane Ngom, le dauphin de toujours, au coordonnateur Oumar Sarr, ancien militant de la gauche radicale reconverti au libéralisme et qui de manière invariable a toujours gagné dans sa commune de Dagana de 1996 à nos jours, à la sœur Aïda Mbodj, la lionne de Bambey, anciennement militante du parti socialiste reconvertie elle aussi à l’économie de marché et au cantonnement de l’Etat à ses fonctions régaliennes, au frère Habib Sy, l’un des plus proches collaborateurs de Me Abdoulaye Wade pour avoir été presque toujours son directeur de cabinet.
Je pense aussi au Président de notre groupe parlementaire, Modou Diagne Fada, celui qui a escaladé tous les échelons du parti, et homme fort d’abord de la communauté rurale de Darou Mousty puis du département de Kébémére conquis d’arrache pied, et qui,sur le plan national à fini de prouver son statut. En effet, après une dissidence assumée, Modou Diagne Fada a créé le « War-wi » à quelques petites semaines des élections législatives de 2007 et dans une impréparation quasi totale a obtenu presque 75 000 voix ce qui a correspondu à 3 députés. Tout ceci pour dire que le PDS ne manque pas de militants de gros calibres capables de nous faire gagner les élections nationales à venir. Mais, d’après les sondages du moment, c’est le frère Karim Wade qui a le vent en poupe et que politiquement, en le désignant comme candidat du parti c’était une manière de faire pression sur le régime en place pour le faire libérer. Soit, mais l’histoire politique nous apprend que qui paye commande et que pendant ces dix dernières années les sondages dans les grandes démocraties ont rarement correspondu aux résultats sortis des urnes. Donc en ce qui concerne les sondages, nous devons savoir raison garder car s’il y a des éléments de confiance il y a aussi des éléments de méfiance.
Revenant sur la nécessité pour le parti de désigner le successeur de Me Wade comme Secrétaire général national du parti, il faut signaler que dans les démocraties modernes, la mode est, pour parler comme un biologiste, à la dichotomie entre le candidat d’un parti à une élection présidentielle et la fonction de Secrétaire général ou de président du même parti.
En outre, n’ayant pas pu éviter l’humiliation du mandat de trop qu’Idrissa Seck voulait le préserver, Me Abdoulaye Wade a raté sa sortie du pouvoir et n’a pu préparer sa succession à la tête de l’Etat. Il ne faudrait pas qu’il loupe sa sortie en tant que Secrétaire général national du PDS. Pour cela, il faut qu’il continue d’être un bon leader car il nous a appris qu’un bon leader c’est aussi celui qui sait organiser sa succession à temps. Cette succession ne peut pas attendre, elle doit avoir lieu dans les plus brefs délais. Ceux qui soutiennent que cette réorganisation du parti doit attendre après les élections de 2017 voire de 2019 et que Me Abdoulaye Wade doit rester à son poste jusqu’à cette date, ceux-là ne font pas œuvre utile car c’est à un suicide collectif qu’ils appellent. A l’état actuel de son délitement, le parti qui est dans une situation quasi grabataire a besoin en urgence, d’une cure de jouvence.
A ceux qui soutiennent que le parti a toujours fonctionné de la sorte et que nous avons eu à gagner des élections malgré tout, je réponds qu’il y avait le géni de Me Abdoulaye Wade qui, à lui tout seul portait l’espoir de tout un peuple, l’espoir de tout un pays, l’espoir de tout un continent, l’espoir de toute une communauté. Par cet espoir qu’il suscitait, Me Abdoulaye Wade était à lui tout seul un élément fédérateur même au-delà du PDS. Le parti n’avait donc pas besoin d’une grande organisation pour gagner car justement le parti ne gagnait pas ou gagnait très peu mais en réalité c’est Me Abdoulaye Wade qui gagnait et faisait donc gagner le parti comme ce fut le cas pour Zinedine Zidane en équipe nationale de France.
Aussi longtemps que Me Abdoulaye Wade était là et qu’il suscitait l’espoir, les tares du parti ne se voyaient pas ou n’étaient pas un handicap à sa conquête progressive du pouvoir mais ça, c’était avant. Aujourd’hui Me Abdoulaye Wade ayant atteint son délai limite de validité politique donc n’étant candidat à aucune fonction politique étatique, il ne suscite plus espoir. Le parti ne peut et ne doit donc compter que sur lui-même pour engager les futures batails électorales mais aussi et avant tout intensifier l’urgent travail de libération de tous nos détenus politiques, le nécessaire retour de l’état de droit et du respect par le pouvoir central des droits et libertés fondamentaux acquis par le peuple sénégalais à la suite de luttes acharnées sous la guidance de Me Abdoulaye Wade contre le régime dictatoriale du parti socialiste d’hier.
Pendant nos douze années de gestion du pouvoir, nous avions oublié de faire de la politique c'est-à-dire de consolider nos bastions électoraux et d’en conquérir d’autres, nous ne nous sommes pas assez occupés de nos militants. Me Abdoulaye Wade et le pouvoir ont été une sorte d’opium pour nous militants du PDS ou plus précisément pour nos leaders. La plupart de nos grands leaders étaient des ministres ou se préoccupaient de l’être au point qu’ils n’ont pas eu assez de temps pour être à côté de nos militants car un ministre ça travaille beaucoup. La fonction gouvernementale étant trop prenante, nous n’avons pas eu le réflexe de confier la gestion quotidienne des instances locales du parti à d’autres leaders plus disponibles, chaque ministre craignant sans doute de perdre son poste politique local gage d’un poste au sommet de l’exécutif.
De ce fait, il y a eu un vide sur le plan local, vide qu’a su occuper l’opposition d’alors. Ne dit-on pas que la politique a horreur du vide ? D’un autre côté, je crois que nos responsables se sont dit qu’après tout, ce n’est pas très grave car avec le pouvoir et l’argent nous pouvons toujours, le moment venu rattraper le vide dû à notre absence sur le terrain et que si cela ne suffisait pas il y a toujours le génie et l’extrême popularité de Me Abdoulaye Wade. Ce sont là, quelques unes des erreurs qui nous ont perdus.
C’est pour toutes ces raisons parmi d’autres encore que le parti doit changer, être renouvelé le plus rapidement possible de la base au sommet. Il nous faut une nouvelle offre politique, un nouveau leadership qui peut incarner l’avenir, donc l’espoir, une nouvelle manière de gérer le parti, cette gestion doit se faire de manière collégiale en s’inspirant des règles modernes du management. Me Abdoulaye Wade nous a appris que le problème des dirigeants africains est qu’ils ont souvent les pieds dans un nouveau siècle mais la tête dans le siècle dernier. Il nous a aussi appris que l’Afrique (donc les africains) aurait tort de continuer à pleurer sur son passé au lieu d’envisager l’avenir avec optimisme.
Frères et sœurs du parti démocratique sénégalais, osons couper le cordon ombilical qui nous lie à Me Abdoulaye Wade, notre leader éternel, notre plus grande fierté, l’un des plus dignes fils de l’Afrique. Acceptons que tout passe et que nous devons vivre avec notre temps, que le temps de notre leader est passé et qu’est venu le temps de la succession. Osons parler de l’avenir avec plus d’optimisme et soyons moins nostalgiques. Parler de la succession de Me Abdoulaye Wade ne doit pas être un gros mot ou un tabou et cela n’est en rien un acte de traitrise ou de défiance voire de reniement, c’est plutôt un acte de réalisme.
Jeunes sœurs et jeunes frères Réformateurs, n’ayez pas peur de vous exprimer sur des questions relatives à la vie de notre parti, n’ayez pas peur de demander aux adultes un devoir d’inventaire, n’ayez pas peur d’être impertinents, n’ayez pas peur de heurter, n’ayez pas peur des menaces ni des sanctions éventuelles mais ayez surtout peur de devoir vous exprimer librement mais de n’avoir pas osé le faire. Comme vous, je pense que le frère Secrétaire général national doit organiser sa succession avant que celle-ci ne s’impose à lui.
VIVE MAITRE ABDOULAYE WADE
VIVE LE PARTI DEMOCRATIQUE SENEGALAIS
VIVE LES JEUNES REFORMATEURS DU PDS.
CISSE, Oumar Sadio
Juriste fiscaliste et spécialiste du droit des marchés et travaux publics.
Chargé de la formation à la fédération PDS de Paris.
Porte parole des Démocrates réformateurs du PDS/France.