Avec cette notification, le dernier palier d’une longue et coûteuse procédure judiciaire venait ainsi d’être franchi, et Mme Goudiam pouvait désormais recouvrer ses droits, libre qu’elle était de commettre un huissier pour récupérer son local. Mais c’était sans compter avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale qui a choisi de faire dans le dilatoire en publiant, le 11 février 2022, un nouvel arrêté portant abrogation de celui, N 013159 du 04 novembre 1981, donnant autorisation à Mme Aïcha Goudiam Mbodji d’exploiter l’officine en question.
A n’y rien comprendre sinon une manœuvre cousue de fil blanc visant à contourner l’Arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême, et la procédure contentieuse en cours auprès du Tribunal de Commerce de Dakar en annulation du bail signé par l’Ipres et Mme Baldé née Aminata Gassama.
Cette tentative pitoyable à laquelle s’adonne une autorité étatique est en soi problématique puisqu’elle met à mal la plus haute instance judiciaire qui exige plutôt le respect de tous. Il fleure bon en effet de relever que dans un pays démocratique tous les justiciables, quels que soient leurs titres et leurs rangs, sont censés être égaux devant la loi. Cette impartialité est justement ce qui fonde le contrat de confiance qui fait que l’on n’est nullement tenté par la vendetta, encore moins par le déploiement d’une justice personnelle.
Mais la réalité semble toute autre. Comme souvent, la justice est mise sur la sellette, attaquée de toutes parts par l’opposition qui l’accuse de tous les péchés, lui reprochant notamment d’être à la solde du pouvoir politique en place. Ce dernier qui s’en défend dénonce à son tour la mauvaise foi d’une opposition prompte à applaudir quand les décisions rendues lui sont favorables, ou au contraire à vociférer quand elles n’empruntent pas le chemin de ses attentes. Mais plus grave est la propension du citoyen lambda à penser que la justice est une justice de classe car favorable aux puissants et se montrant sans pitié pour les faibles.
A l’image des prisons dans lesquelles s’entassent les voleurs de poules , alors que bénéficiant d’un traitement on ne peut plus clément, les délinquants à cols blancs se dorent la pilule au soleil, bardés de leur outrageante arrogance. Lorsque la justice se trouve ainsi suspectée , grand est alors le risque d’installation de la chienlit. Aussi, y a t-il de quoi se désoler de voir une autorité ministérielle tenter de contourner une décision judiciaire qui ne lui est pas favorable, au risque de décrédibiliser l’institution judiciaire, oubliant au passage l’obligation d’exemplarité que requiert la fonction qu’il occupe.
Comment d’ailleurs ne pas s’émouvoir de cette affaire dite de la grande pharmacie Dakaroise, au regard surtout de ce que le Président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) a soutenu , lundi 14 mars 2022, lors de sa dernière conférence de presse.
Pour lui, disait-il : « une décision de justice a vocation à être appliquée et respectée par tous , parce qu’il y va de l’intérêt de l’État de droit ». Et de poursuivre : s’il était « permis à un citoyen de se lever pour dire » : « Voilà c’est l’objet d’une décision, mais je ne l’applique pas », ce n’est pas la peine qu’il y ait une justice dans ce pays ». D’où cette invite à apprendre « à perdre et à gagner en toute bonne foi et en toute bonne logique ».
Précisions on ne peut plus salutaires puisqu’elles indiquent qu’il n’est permis à nul citoyen, encore moins à l’État, institution garante de notre système démocratique, de donner le sentiment de vouloir contourner la justice en usant d’entourloupes grotesques qui en dernière instance participent à la ridiculiser, si ce n’est tout simplement à la discréditer aux yeux de tous.
Persuadé qu’un ministre de la République ne devrait pas faire ça, le Syndicat des Pharmaciens a ainsi appelé l’ensemble de ses membres à se tenir prêts pour la riposte. Une façon de rappeler qu’ il revient à chaque segment de la société de prendre ses responsabilités et de garder à l’esprit le rôle fondamental de la justice dans l’édification d’une société apaisée, ancrée dans la confiance en ses institutions. Et la justice en est un pilier essentiel. En somme l’ultime rempart.
A n’y rien comprendre sinon une manœuvre cousue de fil blanc visant à contourner l’Arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême, et la procédure contentieuse en cours auprès du Tribunal de Commerce de Dakar en annulation du bail signé par l’Ipres et Mme Baldé née Aminata Gassama.
Cette tentative pitoyable à laquelle s’adonne une autorité étatique est en soi problématique puisqu’elle met à mal la plus haute instance judiciaire qui exige plutôt le respect de tous. Il fleure bon en effet de relever que dans un pays démocratique tous les justiciables, quels que soient leurs titres et leurs rangs, sont censés être égaux devant la loi. Cette impartialité est justement ce qui fonde le contrat de confiance qui fait que l’on n’est nullement tenté par la vendetta, encore moins par le déploiement d’une justice personnelle.
Mais la réalité semble toute autre. Comme souvent, la justice est mise sur la sellette, attaquée de toutes parts par l’opposition qui l’accuse de tous les péchés, lui reprochant notamment d’être à la solde du pouvoir politique en place. Ce dernier qui s’en défend dénonce à son tour la mauvaise foi d’une opposition prompte à applaudir quand les décisions rendues lui sont favorables, ou au contraire à vociférer quand elles n’empruntent pas le chemin de ses attentes. Mais plus grave est la propension du citoyen lambda à penser que la justice est une justice de classe car favorable aux puissants et se montrant sans pitié pour les faibles.
A l’image des prisons dans lesquelles s’entassent les voleurs de poules , alors que bénéficiant d’un traitement on ne peut plus clément, les délinquants à cols blancs se dorent la pilule au soleil, bardés de leur outrageante arrogance. Lorsque la justice se trouve ainsi suspectée , grand est alors le risque d’installation de la chienlit. Aussi, y a t-il de quoi se désoler de voir une autorité ministérielle tenter de contourner une décision judiciaire qui ne lui est pas favorable, au risque de décrédibiliser l’institution judiciaire, oubliant au passage l’obligation d’exemplarité que requiert la fonction qu’il occupe.
Comment d’ailleurs ne pas s’émouvoir de cette affaire dite de la grande pharmacie Dakaroise, au regard surtout de ce que le Président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) a soutenu , lundi 14 mars 2022, lors de sa dernière conférence de presse.
Pour lui, disait-il : « une décision de justice a vocation à être appliquée et respectée par tous , parce qu’il y va de l’intérêt de l’État de droit ». Et de poursuivre : s’il était « permis à un citoyen de se lever pour dire » : « Voilà c’est l’objet d’une décision, mais je ne l’applique pas », ce n’est pas la peine qu’il y ait une justice dans ce pays ». D’où cette invite à apprendre « à perdre et à gagner en toute bonne foi et en toute bonne logique ».
Précisions on ne peut plus salutaires puisqu’elles indiquent qu’il n’est permis à nul citoyen, encore moins à l’État, institution garante de notre système démocratique, de donner le sentiment de vouloir contourner la justice en usant d’entourloupes grotesques qui en dernière instance participent à la ridiculiser, si ce n’est tout simplement à la discréditer aux yeux de tous.
Persuadé qu’un ministre de la République ne devrait pas faire ça, le Syndicat des Pharmaciens a ainsi appelé l’ensemble de ses membres à se tenir prêts pour la riposte. Une façon de rappeler qu’ il revient à chaque segment de la société de prendre ses responsabilités et de garder à l’esprit le rôle fondamental de la justice dans l’édification d’une société apaisée, ancrée dans la confiance en ses institutions. Et la justice en est un pilier essentiel. En somme l’ultime rempart.