C'est aujourd'hui que s'ouvrira le sommet Etats-Unis/Afrique tant attendu, au pays de Barack Hussein Obama. Mais il nous revient, de sources diplomatiques, qu'une "liste noire" de pays non désirés avait été dressée par le département d'Etat. Dans un premier temps, la Maison Blanche avait assuré l'invitation lancée par Barack Obama "himself" aux chefs d'Etat et de gouvernement de tous les pays "reconnus" par l'Union Africaine et bien évidemment par la Diplomatie Américaine.
Ainsi, le département d'Etat confirme que Catherine Samba Panza, assurant l'intérim de la Présidence de la République Centrafricaine, unique pays africain encore sous le coup d'une suspension de l'UA n'a pas été invitée. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître le Maroc (qui n'est pourtant pas membre de l'UA) figure parmi les pays conviés; même si la participation du Roi Mohamed VI demeure encore incertaine.
Vient ensuite le cas des États qui ont été réintégrés au sein de l'UA ces derniers mois, après la tenue d'élections reconnues par l'organisation : Madagascar, la Guinée-Bissau et l'Égypte. Aucun de ces pays ne faisait partie de la première vague d'invitations, lancée alors qu'ils étaient encore suspendus. Depuis, le président malgache Hery Rajaonarimampianina a été convié. L'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, comme le laissait présager la visite au Caire du secrétaire d'État américain, John Kerry, fin juin, a finalement reçu son carton d'invitation début juillet. De même que son homologue bissau-guinéen, José Mario Vaz.
S'il est en revanche un dossier bien tranché, c'est celui des trois non-invités, indésirables : le Zimbabwéen et farouchement anti occidental Robert Mugabe, l'Érythréen Issayas Afewerki, accusé d'alimenter le terrorisme en Somalie, et le Soudanais Omar El-Béchir, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). L'appartenance en bonne et due forme de leurs pays à l'UA ne leur sera d'aucun secours, s'ils projetaient d'accompagner leurs pairs à Washington.
Ces chefs d'Etat qui connaissent déjà Barack Obama
Nous apprenons, cependant de nos confrères de Jeune Afrique que la plupart des dirigeants du continent feront le voyage, dont une grande majorité de francophones. À commencer par le chef de l'Etat Sénégalais Macky Sall, auquel Barack Obama a fait l'honneur de sa première visite lors de sa tournée africaine, en juin 2013. Dakar a déjà envoyé une délégation à Washington pour préparer le sommet. Invité, le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne fera pas le voyage.
Il sera représenté par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ou par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation et, à ce titre, deuxième plus haut personnage de l'État. Moins de deux semaines après la présidentielle, fin avril, une délégation algérienne a elle aussi passé quelques jours à Washington, à l'invitation de responsables de la présidence et du département d'État, pour préparer le sommet.
Une visite qui prolongeait celle effectuée à Alger par John Kerry début avril dans le cadre de la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain. "L'Algérie joue un rôle particulièrement actif sur la scène africaine, ce qui rend utile la concertation préalable entre les deux parties sur les thèmes qui seront examinés lors de ce premier sommet USA-Afrique", explique-t-on à la Maison Blanche.
Côté anglophones, bien qu'il soit poursuivi par la CPI, Uhuru Kenyatta, le président du Kenya (pays d'origine du père d'Obama), a été invité et a répondu présent. La présence du Nigérian Goodluck Jonathan fait également peu de doute tant son pays est au cœur des inquiétudes américaines en matière de sécurité, l'un des thèmes majeurs du sommet.