● Historique et Problématique du PPP:
L'idée du PPP fut mise en oeuvre en grandes pompes dans les années 90 par les Partenariats Techniques et Financiers (PTF) pour booster les politiques africaines en infrastructures, ceci après deux décennies d'ajustements structurels imposés par ces mêmes PTF. Ce mode de financement est généralement basé sur un endettement de nos États à long ou moyen terme en concert avec des opérateurs privés spécialisés dénommés concessionnaires. Depuis lors, toutes les politiques publiques en Afrique sont basées sur ce concept il faut parcourir le Continent pour s'en rendre compte .
Les conclusions du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur l'évaluation des PPP ont commencé à mettre un bémol sur cette tendance.
● Échecs de PPP en France, au Canada, et au Congo:
Même si le PPP a connu des succès dans le Monde il faut aussi analyser les échecs cuisants intervenus dans certains pays. En France, le Président Hollande ne disait il pas que le "PPP est devenu un outil qui favorise la vie à crédit et le surendettement", ceci suite au désastre du PPP de l'aéroport de Notre Dame des Landes et aussi suite à l'échec du PPP du Mega-hôpital du Sud Francilien.
Au Canada, le PPP de l'hôpital Anglophone a été un désastre financier et social, de même que le PPP de la réhabilitation du Lac Kivu au Congo.
Ces échecs sont suivis, pour la plupart du temps, par de très fortes indemnisations des concessionnaires suite à des procès fleuve et, pendant ce temps, l'infrastructure est à l'arrêt.
Les études du FMI ont conclu que le PPP est nuisible à la flexibilité budgétaire et présente en même temps des risques budgétaires importants pour les États contractants.
● Le PPP de l'aéroport Blaise Diagne :un cas pratique d'école
Pour nos gouvernants, les PTF ainsi que pour les spécialistes en infrastructures publiques ce projet reste un cas pratique d'école à analyser sous les angles suivants:
1) Le montage du projet au départ réalisé par la première alternance
2) La nouvelle géographie de l'actionnariat imposée par la deuxième alternance,
3) La suite du projet à envisager suite au retrait des acteurs privés
Il est évident que la mise en oeuvre du projet à l'origine laisse à désirer, il y a eu un manque d'expérience manifeste dans son montage financier, dans l'évaluation du budget, dans l'attribution de la concession et des travaux aux privés.
Aujourd'hui, une nouvelle géographie de l'actionnariat de la société de projet ainsi qu'une nouvelle approche du règlement des travaux risquent de faire partir les privés impliqués, au départ, dans la mise en oeuvre car, il faut noter que ce projet est passé entre deux régimes politiques.
Le retrait des Privés générera inévitablement des indemnisations, ce type de contrat est le plus souvent soumis à l'arbitrage de la justice internationale. Beaucoup de ces contentieux finissent par la négociation d'une indemnité comme "ticket de sortie" des Privés (cas du PPP Ecotaxe en France réalisé par Ecomouv), mais, pendant ce temps, l'infrastructure est à l'arrêt.
Si l'Aéroport Blaise Diagne devrait suivre ce scénario, l'impact négatif sur le Pse ne serait plus à démontrer.
● Suggestions sur les PPP et le PSE:
Le PSE, qui a une forte connotation PPP, devrait être rééquilibré en tenant compte du cas Blaise Diagne, nos PTF n'y verraient aucun inconvénient car partageant avec le Gouvernement le "revers" d'AIBD.
La mise en oeuvre de projet PPP nécessite de la formation et en même temps beaucoup d'expériences.
Les problèmes relevés dans le projet Blaise Diagne aideront sûrement nos gouvernants à mieux asseoir une nouvelle approche du financement et de la mise en oeuvre du PSE.
Il existe au niveau du secteur énergétique, (qui concentre près de la moitié des projets PPP du Sénégal ), un retour d'expérience à faire valoir. Par exemple, le PPP de la centrale GTI a servi à mieux négocier les PPP de KOUNOUNE, KAHONE et autres...
Dans l'électrification rurale, j'ai eu l'avantage d'avoir mis en oeuvre le premier PPP africain en milieu rural pour près de cinq cent villages dans les zones de St-Louis, Dagana et Podor sur financement de la Banque Mondiale.
De mon humble avis, je crois que notre pays,est aujourd'hui champion en performances budgétaires, et il est en mesure de réduire le nombre de PPP dans le PSE en investissant directement sur certains projets.
En conclusion
Suite au "revers" du PPP d'AIBD, le président de la République devra "prendre le taureau par les cornes ", en prenant en charge l'investissement résiduel tout confiant l'exploitation de l'ouvrage fini aux Aéroports du Sénégal (ADS).
L'idée du PPP fut mise en oeuvre en grandes pompes dans les années 90 par les Partenariats Techniques et Financiers (PTF) pour booster les politiques africaines en infrastructures, ceci après deux décennies d'ajustements structurels imposés par ces mêmes PTF. Ce mode de financement est généralement basé sur un endettement de nos États à long ou moyen terme en concert avec des opérateurs privés spécialisés dénommés concessionnaires. Depuis lors, toutes les politiques publiques en Afrique sont basées sur ce concept il faut parcourir le Continent pour s'en rendre compte .
Les conclusions du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur l'évaluation des PPP ont commencé à mettre un bémol sur cette tendance.
● Échecs de PPP en France, au Canada, et au Congo:
Même si le PPP a connu des succès dans le Monde il faut aussi analyser les échecs cuisants intervenus dans certains pays. En France, le Président Hollande ne disait il pas que le "PPP est devenu un outil qui favorise la vie à crédit et le surendettement", ceci suite au désastre du PPP de l'aéroport de Notre Dame des Landes et aussi suite à l'échec du PPP du Mega-hôpital du Sud Francilien.
Au Canada, le PPP de l'hôpital Anglophone a été un désastre financier et social, de même que le PPP de la réhabilitation du Lac Kivu au Congo.
Ces échecs sont suivis, pour la plupart du temps, par de très fortes indemnisations des concessionnaires suite à des procès fleuve et, pendant ce temps, l'infrastructure est à l'arrêt.
Les études du FMI ont conclu que le PPP est nuisible à la flexibilité budgétaire et présente en même temps des risques budgétaires importants pour les États contractants.
● Le PPP de l'aéroport Blaise Diagne :un cas pratique d'école
Pour nos gouvernants, les PTF ainsi que pour les spécialistes en infrastructures publiques ce projet reste un cas pratique d'école à analyser sous les angles suivants:
1) Le montage du projet au départ réalisé par la première alternance
2) La nouvelle géographie de l'actionnariat imposée par la deuxième alternance,
3) La suite du projet à envisager suite au retrait des acteurs privés
Il est évident que la mise en oeuvre du projet à l'origine laisse à désirer, il y a eu un manque d'expérience manifeste dans son montage financier, dans l'évaluation du budget, dans l'attribution de la concession et des travaux aux privés.
Aujourd'hui, une nouvelle géographie de l'actionnariat de la société de projet ainsi qu'une nouvelle approche du règlement des travaux risquent de faire partir les privés impliqués, au départ, dans la mise en oeuvre car, il faut noter que ce projet est passé entre deux régimes politiques.
Le retrait des Privés générera inévitablement des indemnisations, ce type de contrat est le plus souvent soumis à l'arbitrage de la justice internationale. Beaucoup de ces contentieux finissent par la négociation d'une indemnité comme "ticket de sortie" des Privés (cas du PPP Ecotaxe en France réalisé par Ecomouv), mais, pendant ce temps, l'infrastructure est à l'arrêt.
Si l'Aéroport Blaise Diagne devrait suivre ce scénario, l'impact négatif sur le Pse ne serait plus à démontrer.
● Suggestions sur les PPP et le PSE:
Le PSE, qui a une forte connotation PPP, devrait être rééquilibré en tenant compte du cas Blaise Diagne, nos PTF n'y verraient aucun inconvénient car partageant avec le Gouvernement le "revers" d'AIBD.
La mise en oeuvre de projet PPP nécessite de la formation et en même temps beaucoup d'expériences.
Les problèmes relevés dans le projet Blaise Diagne aideront sûrement nos gouvernants à mieux asseoir une nouvelle approche du financement et de la mise en oeuvre du PSE.
Il existe au niveau du secteur énergétique, (qui concentre près de la moitié des projets PPP du Sénégal ), un retour d'expérience à faire valoir. Par exemple, le PPP de la centrale GTI a servi à mieux négocier les PPP de KOUNOUNE, KAHONE et autres...
Dans l'électrification rurale, j'ai eu l'avantage d'avoir mis en oeuvre le premier PPP africain en milieu rural pour près de cinq cent villages dans les zones de St-Louis, Dagana et Podor sur financement de la Banque Mondiale.
De mon humble avis, je crois que notre pays,est aujourd'hui champion en performances budgétaires, et il est en mesure de réduire le nombre de PPP dans le PSE en investissant directement sur certains projets.
En conclusion
Suite au "revers" du PPP d'AIBD, le président de la République devra "prendre le taureau par les cornes ", en prenant en charge l'investissement résiduel tout confiant l'exploitation de l'ouvrage fini aux Aéroports du Sénégal (ADS).