Pour la libération de Karim Wade, les manœuvres allaient bon train en coulisses depuis l’incarcération de l’ancien ministre d’État en avril 2013. Abdoulaue Wade a mis à contribution ses réseaux, notamment le président congolais, Denis Sassou Guesso, qui avait dépêché son fils à Rebeuss, et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara.
Mais les interventions décisives portent les signatures de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, la Première dame, Marième Faye, et le journaliste Madiambal Diagne.
Précaution de tout ce beau monde, selon Libération qui rapporte l’information dans son édition de ce samedi : que la justice fasse d’abord son travail avant toute négociation.
Ce qui fut fait : Karim Wade sera condamné à six ans, en mars 2015, et tous ses recours devant les juridictions sénégalaises ont été épuisés sans qu’il n’obtienne gain de cause. C’est ainsi que le Qatar actionne son plan dont les premiers jalons ont été posés, selon Libération, lors de la visite de Macky Sall dans le pays, en février 2014, en marge de la réunion du groupe consultatif de Paris. Lors d’un tête-à -tête avec le chef de l’État sénégalais, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani évoque avec son hôte le sort de Karim Wade.
Les choses vont s’accélérer, selon le journal, en mars 2016, à la suite de la condamnation du fils de Wade, lors que Macky Sall recroise Bin Thani en Arabie Saoudite. L’affaire fut évoquée. Les deux parties se lancent dans des discussions. Deux des avocats de Karim, Madické Niang et Seydou Diagne, se rendent à Doha. Le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, aussi.
Par la suite, détaille Libération, le procureur général du Qatar, Dr Ali bin Fetais Al Marri, effectue, entre avril et juin, au moins trois visites au Sénégal. En coulisses, indique le journal, la demande du Qatar est appuyée par Marième Faye, sollicitée par Samuel Sarr, et Madiambal Diagne, réputé proche de Macky Sall. Jusqu’à la libération de Karim dans la nuit du jeudi au vendredi.
Auteur: seneweb