Les hauts gradés de l’armée sénégalaise doivent convaincre le Chef suprême des Armées à éviter la résolution de la crise nigérienne par la voie militaire. Macky Sall devrait être le premier à s’engager pour une résolution pacifique de cette crise politique. Car, économiquement, la CEDEAO ne peut pas supporter les retombées d’une guerre, au moment où elle se bat pour sortir la tête des eaux ukrainiennes polluées par la pandémie de la Covid 19.
L’opinion publique africaine et surtout la jeunesse ouest africaine, estiment que cette guerre est celle de la France. Les populations soupçonnent Emmanuel Macron d’être le parrain de cette guerre dont les conséquences économiques seront difficilement ressenties jusqu’au village le plus reculé du Sénégal.
A quelques mois de son départ du pouvoir, le président Macky Sall ne devrait pas léguer à son successeur une guerre économiquement dévastatrice et politiquement compromettante. Alors que la plupart des africains rêvent de voir le président Sall devenir le futur médiateur pour la paix, dans le continent. Ce dernier ne doit nullement mener cette guerre d’Emmanuel Macron qui cherche, à travers cette crise, à divertir l’opinion publique française déçue par ses échecs qui s’enchainent et se déchainent. D’ailleurs, avec la complicité des média français, la crise politique au Niger anime tous les débats non sans drainer des passions. Toutefois, le président Macky Sall qui vient de boucler ses 12 années à la tête du Sénégal, ne devrait pas salir ses mains du sang du peuple nigérien.
Le président Sall doit se souvenir des conséquences dramatiques de la guerre de l’armée française contre Mouammar Kadhafi. Ainsi, il trouvera des arguments solides à poser sur la table de la CEDEAO et de Macron, pour justifier son opposition à toute intervention militaire à Niamey.
En Libye, la France a éliminé Khadaffi ouvrant ainsi un couloir de trafic de migrants vers l’Europe, d’armes, d’êtres humains. Cette guerre contre Khadaffi a aussi permis aux terroristes de l’Etat Islamique et de AQMI de s’installer dans ce pays, avec des milliers de perte en vies humaines, assimilable à un génocide, imputable à la France. Depuis la mort de Mouammar Khadaffi, ces groupes armés de AQMI et de l’Etat islamique contrôlent des bastions au Niger, au Mali tout en renforçant leurs liens avec Boko Haram au Nigéria.
Après la chute de Mohamed Bazoum, une intervention militaire aura les mêmes conséquences que l’assassinat de Muhammar Khadaffi. Et, il ne faut pas oublier le risque d’une élimination physique du président Bazoum sous les bombardements de la CEDEAO.
La Libye se situe au Nord du Niger. Tous les réseaux de trafics illicites passent par cette partie du Niger pour accéder au sud Est du territoire libyen, où règnent des bandes armées. Depuis la mort de Kadaffi, la Libye peine à retrouver son unité. Précipiter le Niger dans une guerre, c’est perturber la dynamique reconstruction nationale engagée par l’Onu en Libye qui se prépare à aller aux élections présidentielles.
La chute du verrou nigérien va ouvrir un boulevard pour les terroristes et leurs alliés trafiquants jusqu’au sud du Mali. L’effondrement du Niger va redynamiser les activités de l’Etat islamique, de Aqmi, de Boko Haram et de la Province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique (ISWAP), en sommeil depuis quelques mois.
En plus, une intervention militaire va également encourager la circulation des armes dont l’une des plus grandes foires se trouve à Zinder au Niger. Les guerres en Côte d’Ivoire et en Libye en 2010 avaient permis la circulation de plus de 10.000 tonnes d’armes et de munitions dans la sous-région.
Pire encore, une guerre au Niger va exacerber les velléités indépendantistes entre Niamey et Bamako. Car les communautés Touaregs entre ces deux pays sont en train de s’organiser pour replier et renforcer leur position sur leur zone d’influence. Les indépendantistes touaregs se reconstituent sur ces deux territoires. Et il ne faut pas écarter que les leaders touaregs déclarent la naissance de la République de l’Azawad qui sera à cheval entre le Mali et le Niger.
En pourtant, le président Macky Sall doit comprendre que le Sénégal a tout à perdre dans cette guerre. Son image déjà embellie par son retrait du pouvoir, sera cette fois-ci balafrée par une participation des militaires sénégalais dans cette aventure à risque. Si des soldats sénégalais meurent au front, ce serait encore catastrophique pour sa réputation. Car l’opinion publique sénégalaise verrait mal une perte de soldats dans cette guerre inspirée par Macron. Pourquoi, des soldats sénégalais devraient-ils mourir à nouveau pour la France ? Alors que le passif des tirailleurs sénégalais n’est pas encore soldé. Le sentiment anti français a déjà gagné tous les foyers dans l’Afrique francophone. Et il emportera tout leader qui obéit aveuglément à la France et à ses dirigeants.
Aujourd’hui, il faut éviter une «Ukrainisation» du Niger. Car, si Moscou s’oppose à une intervention militaire soutenue par Paris, Niger risque d’être une nouvelle terre d’affrontement en puissance occidentale, comme en Ukraine…
Aucun nigérien ne doit mourir sous les balles de leurs frères soldats sénégalais. Vivre le dialogue ! D’ailleurs, le Khalif général de la faydatidianya Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima a plaidé pour une solution pacifique de sortie de crise. Il se dit disposé à se rendre au Niger pour participer à la recherche de solution. Face à l’échec des politiques, il serait bien d’activer d’autres leviers pour une solution africaine à cette crise africaine.
Mamadou Mouth Bane
L’opinion publique africaine et surtout la jeunesse ouest africaine, estiment que cette guerre est celle de la France. Les populations soupçonnent Emmanuel Macron d’être le parrain de cette guerre dont les conséquences économiques seront difficilement ressenties jusqu’au village le plus reculé du Sénégal.
A quelques mois de son départ du pouvoir, le président Macky Sall ne devrait pas léguer à son successeur une guerre économiquement dévastatrice et politiquement compromettante. Alors que la plupart des africains rêvent de voir le président Sall devenir le futur médiateur pour la paix, dans le continent. Ce dernier ne doit nullement mener cette guerre d’Emmanuel Macron qui cherche, à travers cette crise, à divertir l’opinion publique française déçue par ses échecs qui s’enchainent et se déchainent. D’ailleurs, avec la complicité des média français, la crise politique au Niger anime tous les débats non sans drainer des passions. Toutefois, le président Macky Sall qui vient de boucler ses 12 années à la tête du Sénégal, ne devrait pas salir ses mains du sang du peuple nigérien.
Le président Sall doit se souvenir des conséquences dramatiques de la guerre de l’armée française contre Mouammar Kadhafi. Ainsi, il trouvera des arguments solides à poser sur la table de la CEDEAO et de Macron, pour justifier son opposition à toute intervention militaire à Niamey.
En Libye, la France a éliminé Khadaffi ouvrant ainsi un couloir de trafic de migrants vers l’Europe, d’armes, d’êtres humains. Cette guerre contre Khadaffi a aussi permis aux terroristes de l’Etat Islamique et de AQMI de s’installer dans ce pays, avec des milliers de perte en vies humaines, assimilable à un génocide, imputable à la France. Depuis la mort de Mouammar Khadaffi, ces groupes armés de AQMI et de l’Etat islamique contrôlent des bastions au Niger, au Mali tout en renforçant leurs liens avec Boko Haram au Nigéria.
Après la chute de Mohamed Bazoum, une intervention militaire aura les mêmes conséquences que l’assassinat de Muhammar Khadaffi. Et, il ne faut pas oublier le risque d’une élimination physique du président Bazoum sous les bombardements de la CEDEAO.
La Libye se situe au Nord du Niger. Tous les réseaux de trafics illicites passent par cette partie du Niger pour accéder au sud Est du territoire libyen, où règnent des bandes armées. Depuis la mort de Kadaffi, la Libye peine à retrouver son unité. Précipiter le Niger dans une guerre, c’est perturber la dynamique reconstruction nationale engagée par l’Onu en Libye qui se prépare à aller aux élections présidentielles.
La chute du verrou nigérien va ouvrir un boulevard pour les terroristes et leurs alliés trafiquants jusqu’au sud du Mali. L’effondrement du Niger va redynamiser les activités de l’Etat islamique, de Aqmi, de Boko Haram et de la Province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique (ISWAP), en sommeil depuis quelques mois.
En plus, une intervention militaire va également encourager la circulation des armes dont l’une des plus grandes foires se trouve à Zinder au Niger. Les guerres en Côte d’Ivoire et en Libye en 2010 avaient permis la circulation de plus de 10.000 tonnes d’armes et de munitions dans la sous-région.
Pire encore, une guerre au Niger va exacerber les velléités indépendantistes entre Niamey et Bamako. Car les communautés Touaregs entre ces deux pays sont en train de s’organiser pour replier et renforcer leur position sur leur zone d’influence. Les indépendantistes touaregs se reconstituent sur ces deux territoires. Et il ne faut pas écarter que les leaders touaregs déclarent la naissance de la République de l’Azawad qui sera à cheval entre le Mali et le Niger.
En pourtant, le président Macky Sall doit comprendre que le Sénégal a tout à perdre dans cette guerre. Son image déjà embellie par son retrait du pouvoir, sera cette fois-ci balafrée par une participation des militaires sénégalais dans cette aventure à risque. Si des soldats sénégalais meurent au front, ce serait encore catastrophique pour sa réputation. Car l’opinion publique sénégalaise verrait mal une perte de soldats dans cette guerre inspirée par Macron. Pourquoi, des soldats sénégalais devraient-ils mourir à nouveau pour la France ? Alors que le passif des tirailleurs sénégalais n’est pas encore soldé. Le sentiment anti français a déjà gagné tous les foyers dans l’Afrique francophone. Et il emportera tout leader qui obéit aveuglément à la France et à ses dirigeants.
Aujourd’hui, il faut éviter une «Ukrainisation» du Niger. Car, si Moscou s’oppose à une intervention militaire soutenue par Paris, Niger risque d’être une nouvelle terre d’affrontement en puissance occidentale, comme en Ukraine…
Aucun nigérien ne doit mourir sous les balles de leurs frères soldats sénégalais. Vivre le dialogue ! D’ailleurs, le Khalif général de la faydatidianya Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima a plaidé pour une solution pacifique de sortie de crise. Il se dit disposé à se rendre au Niger pour participer à la recherche de solution. Face à l’échec des politiques, il serait bien d’activer d’autres leviers pour une solution africaine à cette crise africaine.
Mamadou Mouth Bane