La répartition de l’enveloppe de 5 milliards de francs CFA destinée aux victimes et ex-détenus des manifestations politiques survenues entre février 2021 et février 2024 suscite une vive polémique. Cette somme a été incluse dans la loi de finance rectificative et approuvée pour indemniser les personnes affectées par les violences politiques durant cette période. Cependant, plusieurs questions restent en suspens, notamment le barème de répartition, les critères d’éligibilité etc.
Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a annoncé, lors de l’examen de la loi de finance rectificative, que 1800 victimes avaient été recensées, mais sans préciser de manière détaillée le profil des bénéficiaires.
La polémique a pris de l’ampleur avec le montant de 120 millions de FCFA alloué spécifiquement aux ex-détenus membres de Pastef. Certains se sont insurgés contre l’absence de transparence et d’informations claires concernant la répartition de cet argent. Beaucoup estiment que des détenus gravement blessés ou ayant subi des préjudices importants ne bénéficient pas de cette aide.
Bassirou Diagne Biteye, un membre du collectif des ex-détenus de Pastef, a dénoncé cette situation dans une intervention sur les ondes de la RFM, le dimanche 29 décembre. Selon lui, plusieurs personnes ont été informées de l’allocation de fonds, mais certains ont reçu des aides, tandis que d’autres, pourtant dans une situation similaire, n’ont rien obtenu.
Il a également fait état d’un manque de communication, expliquant que la plateforme mise en place pour répertorier les détenus politiques n’a pas permis de recenser tous ceux qui auraient dû en bénéficier. « Nous avons vu que des ex-détenus gravement blessés n’ont pas reçu cette somme, alors que d’autres, après avoir été identifiés par la plateforme, ont reçu une aide pour leurs soins », a-t-il souligné.
Les ex-détenus et victimes par la voix de Bassirou Diagne Bitèye demandent la publication de la liste des bénéficiaires, ainsi qu’une transparence totale sur la manière dont cette enveloppe est distribuée. Ils ont interpellé le ministre de la Solidarité, responsable de la gestion des fonds, pour que des mesures claires et justes soient prises, et que tous ceux qui ont souffert des événements de 2021 à 2024 soient pris en compte dans la répartition de l’aide.