La participation ou non du leader de Pastef à l’élection présidentielle de 2024 est sur toutes les lèvres. Ousmane Sonko est condamné à deux de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l’affaire Sweet Beauty. Le Président de Rewmi, lors d’un entretien avec Jeune Afrique, a été interpellé sur la question.
Idrissa Seck souhaite une élection inclusive avec la participation de tout le monde, mais dans le respect des décisions de justice.
Quel traitement doit-on réserver à Ousmane Sonko, dont la condamnation à deux ans de prison a fait basculer le pays dans une grave crise politique ?
Je souhaite une élection inclusive. Seuls les électeurs peuvent décider d’octroyer ou de refuser un mandat présidentiel. J’ai d’ailleurs une préférence pour le modèle américain, qui permet à tous d’être candidats, même en cas de condamnation. Malheureusement, ce n’est pas le cas de chez nous. Les lois d’amnistie existent aussi…
Bien évidemment. S’il y a une loi d’amnistie, pourquoi ne pas y recourir ? Mais il faut respecter les décisions de justice avant tout C’est ce que vous avez dit à Ousmane Sonko lorsque vous l’avez rencontré en mars dernier ?
Absolument. Par chance, le pouvoir politique peut effacer ce que le pouvoir judiciaire établit. Mais le pouvoir politique n’a pas le droit de s’immiscer dans une procédure judiciaire en cours. J’ai moi-même connu la prison, mais j’ai finalement bénéficié d’un non-lieu. Un citoyen ne peut pas défier la justice ni refuser de s’y soumettre. Sinon il n’y a pas d’État, pas de société. Certains, dont Ousmane Sonko, estiment que la justice n’est pas indépendante…
C’est leur jugement. Il y a peut-être des magistrats qui ne sont pas indépendants, d’autres qui le sont. Voilà .