Le sociologue Fatou Sow Sarr soutient que l’image que nous renvoie l’Assemblée nationale (avec des députés qui se crêpent les chignons) est mauvaise.
« Le débat politique dans les institutions est une nécessité, car l’expression se fera soit au sein des institutions (avec la tête) soit en dehors (avec le cœur) et c’est dangereux, car il y a un risque de voir l’émotion prendre le dessus sur la raison, ce qui peut conduire à une fracture sociale », dit-elle dans un entretien avec « L’Observateur ».
Selon elle, la formule du psychologue Serigne Mor Mbaye (qui disait qu’il nous faut un ndeup national) a beaucoup de sens, « mais pour cette fois-ci, ce sont les hommes politiques qui ont besoin de prise en charge mentale ». « La population affiche une très grande lucidité et sait prendre ses responsabilités le moment venu », reconnaît-elle..
« La vérité est que la régression des acteurs politiques contraste avec la maturité des populations. C’est un paradoxe qui s’explique par le fait que l’espace politique accueille de plus en plus de personnes qui considèrent le parti comme un moyen d’obtenir des rentes. On est loin du temps où le parti formait ses militants et on est loin de ces partis qui n’acceptent comme membres que les meilleurs produits de la société. Il nous faut des hommes politiques qui n’ont d’autres ambitions que de servir le Sénégal », préconise-t-elle.