Surnommé les «dogues noirs de l'Empire», vingt-huit tirailleurs sénégalais vont être nationalisés à l'Élysée samedi midi. Ils ont entre 78 et 90 ans et ont combattu dans les rangs de l'armée française pendant la Seconde guerre mondiale, en Indochine ou en Algérie. Mais plus de cinquante ans après, ils ne sont toujours pas citoyens français. Un tort que François Hollande avait promis de réparer à son homologue sénégalais, Macky Sall, lors d'une visite officielle à Paris, en décembre dernier.
Environ mille tirailleurs sénégalais vivent en France aujourd'hui, dont la moitié en Ile-de-France. Parmi eux, dix-huit habitent dans un foyer social à Bondy, avec 335 euros de pension militaire par semestre. Ils sont sans leur famille, installées à plus de 5000 kilomètres de là , au Sénégal. Plusieurs d'entre eux ont bien tenté d'obtenir la nationalité française, mais les démarches administratives n'ont jamais abouti. Et s'ils sont en possession de toutes leurs médailles de guerre, les actes de naissance de leurs parents et grands-parents sont bien plus compliqués à récupérer.
C'est à cette situation précaire qu'Aïssa Seck, adjointe aux anciens combattant de la ville de Bondy (Seine-Saint-Denis), a souhaité remédier. Elle a lancé une pétition sur Change.org en novembre 2016, où elle interpelle les internautes: «lorsque ces tirailleurs sénégalais ont été appelés au combat, personne ne leur a demandé de se soumettre à ces nombreuses tracasseries administratives. Pourquoi leur imposer tout cela aujourd'hui?» Une cause qui trouve un certain écho, puisque plus de 63.000 signatures ont été récoltées, d'inconnus mais aussi de personnalités comme Claude Bartolone et Jamel Debbouze.
Depuis 2007, la loi sur la décristallisation des pensions civiles et militaires de retraite permet à tout ressortissant d'anciens territoires de l'Empire français, de toucher un pécule. Mais la mesure est éminemment symbolique puisqu'elle permet, selon les mots de Lionel Jospin prononcés en 1998, de réintégrer les tirailleurs sénégalais dans la «mémoire collective nationale».
Un héritage militaire
Les tirailleurs sénégalais sont des soldats recrutés à partir de 1857 dans les anciens territoires français de l'Afrique subsaharienne. Le premier contingent de «tirailleurs» (de «tir» et «ailleurs»), ainsi appelé par raillerie, parce que ratant souvent leur cible, était composé d'engagés du territoire du Sénégal. Mais les régions ayant fourni les plus gros contingents correspondraient pour les pays actuels au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée.
Ils ont servi l'armée française dans ses pages les plus glorieuses: la libération de Toulon, le débarquement de Provence. Mais aussi dans des moments plus sombres, comme la répression du soulèvement du Constantinois en Algérie en mai 1945 ou la répression à Madagascar en 1947.
Jusqu'à la dissolution des dernières unités de tirailleurs dans les années 1960, plus de 200.000 ont combattu lors de la Première guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, et au moins 60.000 en Indochine.
Aujourd'hui, il y a une volonté, particulièrement au Sénégal, de mettre en avant cet héritage militaire. Depuis 2004, il existe une «Journée du tirailleur», initié par l'ancien Président Abdoulaye Wade (2000-2012), dont le père était également tirailleur.
C'est à cette situation précaire qu'Aïssa Seck, adjointe aux anciens combattant de la ville de Bondy (Seine-Saint-Denis), a souhaité remédier. Elle a lancé une pétition sur Change.org en novembre 2016, où elle interpelle les internautes: «lorsque ces tirailleurs sénégalais ont été appelés au combat, personne ne leur a demandé de se soumettre à ces nombreuses tracasseries administratives. Pourquoi leur imposer tout cela aujourd'hui?» Une cause qui trouve un certain écho, puisque plus de 63.000 signatures ont été récoltées, d'inconnus mais aussi de personnalités comme Claude Bartolone et Jamel Debbouze.
Depuis 2007, la loi sur la décristallisation des pensions civiles et militaires de retraite permet à tout ressortissant d'anciens territoires de l'Empire français, de toucher un pécule. Mais la mesure est éminemment symbolique puisqu'elle permet, selon les mots de Lionel Jospin prononcés en 1998, de réintégrer les tirailleurs sénégalais dans la «mémoire collective nationale».
Un héritage militaire
Les tirailleurs sénégalais sont des soldats recrutés à partir de 1857 dans les anciens territoires français de l'Afrique subsaharienne. Le premier contingent de «tirailleurs» (de «tir» et «ailleurs»), ainsi appelé par raillerie, parce que ratant souvent leur cible, était composé d'engagés du territoire du Sénégal. Mais les régions ayant fourni les plus gros contingents correspondraient pour les pays actuels au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée.
Ils ont servi l'armée française dans ses pages les plus glorieuses: la libération de Toulon, le débarquement de Provence. Mais aussi dans des moments plus sombres, comme la répression du soulèvement du Constantinois en Algérie en mai 1945 ou la répression à Madagascar en 1947.
Jusqu'à la dissolution des dernières unités de tirailleurs dans les années 1960, plus de 200.000 ont combattu lors de la Première guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, et au moins 60.000 en Indochine.
Aujourd'hui, il y a une volonté, particulièrement au Sénégal, de mettre en avant cet héritage militaire. Depuis 2004, il existe une «Journée du tirailleur», initié par l'ancien Président Abdoulaye Wade (2000-2012), dont le père était également tirailleur.