Le mal-être de la jeunesse persiste. Tous les moyens semblent bons, aux yeux de certains jeunes Sénégalais, pour fuir les conditions économiques et financières difficiles dans leur pays. Avec l’augmentation de la surveillance et des moyens de lutte contre l’émigration irrégulière sur l’étendue du territoire, il y a de plus en plus de candidats qui transitent par le Maroc, dans le but de regagner les îles espagnoles et européennes.
Après deux tentatives manquées de rejoindre l’Espagne à travers les embarcations de fortune, Ibrahima s’est résolu à recourir aux taxis-clandos pour gagner sa vie.
Trouvé dans ce garage près du stade Ngalandou Diouf de Rufisque, il témoigne : ‘’Je connais des jeunes qui, il n’y a même pas un an, étaient partis de Rufisque. On leur avait fait croire que s’ils parvenaient à se rendre au Maroc, ils pourraient facilement aller en Espagne à partir de là -bas. Ils ont alors utilisé leurs économies, se sont rendus au Maroc. Par la suite, ils ont tenté d’aller en Espagne, mais ont péri dans la mer.’’
C’étaient de jeunes garçons entre 25 et 40 ans, qui travaillaient au niveau du marché central de Rufisque où ils tenaient de petits commerces. Ils sont ainsi partis, laissant derrière eux des familles meurtries.
Selon notre interlocuteur, les jeunes commerçants font partie des personnes les plus exposées, du fait de la précarité de leur profession. Dans son boubou blanc assorti d’un pantalon bleu, l’homme de petite taille revient sur le malheur de ces commerçants débrouillards :
‘’Parfois, tu tiens un commerce qui marche assez bien, qui te permet de subvenir à tes besoins, à soutenir ta famille. Un beau jour, la mairie vient tout démolir et te laisse au chômage. Parfois, ils saisissent ta marchandise. Du jour au lendemain, tu n’as plus aucune source de revenus, tu perds tes investissements et tu dois recommencer à zéro... Dans ces conditions, si tu vois une pirogue, tu tentes ta chance, parce qu’il n’y a aucune autre alternative. Les gens n’ont pas le choix. C’était encore pire durant la pandémie à coronavirus.’’
Ainsi, dans le milieu du commerce informel, beaucoup tentent le périlleux voyage, en désespoir de cause. Quand ce n’est pas la pandémie à coronavirus avec son lot de restrictions, c’est tout simplement la traque des autorités déconcentrées ou décentralisées.
‘’Les jeunes sont désespérés. Ils ne savent quoi faire… Et les pirogues sont leur seul recours, d’autant plus que ce n’est pas facile d’avoir le visa pour espérer aller en Europe de manière régulière. Aussi, dans le même temps, on voit beaucoup de personnes qui essaient et qui réussissent. À un moment, on se dit pourquoi pas moi. Parce qu’on pense que si on réussit à regagner l’Europe, on aura des conditions économiques et financières meilleures’’, raconte l’ancien commerçant, ancien candidat à l’émigration irrégulière, devenu chauffeur de ‘’clando’’.
Détérioration des conditions de pêche
L’autre secteur grand pourvoyeur du trafic illicite de migrants, c’est la pêche. Là également, la détérioration des conditions de travail a boosté, ces dernières années, les velléités de prendre les embarcations pour aller en Europe. Au quai de pêche de Kayar, ce jeudi 2 juin, il est presque 13 h. Sous un soleil accablant, des centaines de jeunes, garçons et filles, ainsi que des femmes d’âges plus mûrs rivalisent d’ardeur. Alors que les dames restent à l’affût pour guetter désespérément des clients ou l’arrivée des pirogues, les jeunes garçons, eux, sont soit des pêcheurs, soit des manutentionnaires chargés de débarquer les cargaisons.
La vingtaine révolue, Meissa Diop, debout au milieu des pirogues, s’apprête à une nouvelle journée de pêche, son quotidien depuis plus de deux décennies. Célibataire sans enfant, il raconte :
‘’Je suis dans la pêche depuis 2001 ; j’avais 15 ans. Aujourd’hui, j’en ai 36, près de 40 ans ; je n’ai rien pu réaliser. Autrefois, il y avait au moins du poisson et de l’argent, même si nous dépensions tous nos revenus avec la famille. Maintenant, non seulement les ressources se raréfient, mais, il y a également les charges familiales très nombreuses. Ce que nous gagnons permet à peine de prendre en charge la dépense quotidienne. C’est la raison pour laquelle beaucoup de jeunes ne veulent même plus aller en mer.’’
À quelques mètres, A. Sow devise tranquillement avec son ‘’ami intime’’ avec qui il a commencé à aller en mer, depuis les années 2010. À la question de savoir s’il lui traverse l’esprit d’aller en Europe via les pirogues, il n’hésite pas trois secondes avant de répondre.
‘’Bien sûr, lance-t-il avec beaucoup d’abnégation, le sourire en coin. Si je voyais une opportunité, cette nuit, je ne dirais même pas au revoir à ma famille. Et je ne suis pas le seul. Le travail est dur et il n’y a pas d’argent. Celui-là (il désigne du doigt son acolyte) c’est mon ami. Je suis sûr que si tu fouilles dans ses poches, tu ne trouveras même pas 100 F CFA. Et pourtant, on travaille très dur. Tous les jours, on va en mer pour rentrer le lendemain. Parfois, on a du poisson, parfois, on rentre presque bredouille. C’est pourquoi les jeunes optent pour le départ par n’importe quel moyen.’’
Les pesanteurs familiales
Plus que la raréfaction du poisson, l’organisation même de la famille constitue un vrai obstacle à la réussite des jeunes. C’est du moins ce qui ressort des différents témoignages. Même si tout est aléatoire dans la pêche, indiquent plusieurs de nos interlocuteurs, le métier aurait pu bien nourrir son homme, s’ils avaient la possibilité d’épargner.
‘’Le problème, fulmine Sow, c’est que tu es obligé de tout donner au chef de famille qui va partager entre tous les membres de la famille : les frères, les demi-frères, les tantes, tout le monde. Je peux même dire que nous nous retrouvons avec la portion congrue. Il est difficile de réaliser quelque chose dans ces conditions. À notre âge, tout ce qu’on gagne, on le donne à nos parents.’’ Et d’ajouter, narquois : ‘’Vous avez vu ces belles maisons à l’entrée de la ville ? Elles sont toutes construites par les Européens*, pas les pêcheurs. C’est aussi cela la réalité’’, sourit-il.
Debout à ses côtés, son complice n’a de cesse de sourire au témoignage de son ami en signe d’acquiescement. Pour lui, le fait même d’aller en mer est devenu un fardeau pour beaucoup de jeunes.
‘’La moitié des jeunes, ici, ne veulent plus aller en mer. Les gens ont espoir en toi, les attentes sont nombreuses, alors que tu ne gagnes rien. Le peu que l’on arrive à gagner, c’est pour la famille. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres localités, mais à Kayar, c’est comme ça. Au retour du travail, le jeune pêcheur donne tout l’argent aux parents et c’est au père de voir combien il va lui offrir. Et c’est sur cette somme que l’on va aider les frères, les sœurs, la maman, les amis. C’est pourquoi, c’est très compliqué.’’
Pour autant, nos interlocuteurs ne trouvent aucune anomalie à cette tradition scrupuleusement respectée dans le terroir. Pour eux, c’est tout à fait normal d’être au service du groupe, au prix de se sacrifier eux-mêmes.
‘’Quand on aspire à aller en Europe, c’est pour gagner plus et les aider mieux. L’autre avantage, c’est que là tu peux aussi vivre en cachette… Les gens ne sachant pas combien tu gagnes par moi, ils peuvent se contenter de ce que tu leur donnes. Tu peux en profiter pour épargner. Je pense que c’est le principal avantage’’, commente l’ami d’A. Sow.
Dans ce système, le père est l’alpha et l’oméga du groupe familial. En bon chef, il régule tout dans la famille. Et quand son enfant est en âge de prendre femme, c’est lui-même qui se charge de lui donner l’argent qu’il faut, à travers les ressources de la famille espérées de la mer. Sauf que celle-ci n’est plus aussi généreuse.
Le poids de la tradition
Pendant que les jeunes accusent des pesanteurs sociales très lourdes qui les empêchent de se réaliser, les vieux, eux, invoquent la patience et la foi en Dieu. La soixantaine, Babacar Diallo a au moins trois pirogues dans lesquelles il emploie ses enfants et petits-enfants. Debout au milieu de sa progéniture, il trouve normal que les jeunes se mettent exclusivement au service de la famille.
‘’Mes enfants, souligne-t-il, sont mes employés. Ils n’ont pas de besoins particuliers. Je les nourris, je les loge et j’essaie de subvenir à tous leurs besoins. Tout ça grâce à la pêche. C’est vrai, le secteur n’est plus aussi rémunérateur qu’auparavant. Mais ce que les jeunes gagnent en Europe, ils peuvent bien le gagner ici, s’ils acceptent de travailler aussi dur et s’ils sont patients’’.
Pour lui, il est hors de question de laisser sa main-d’œuvre prendre les embarcations pour l’Europe. ‘’À moins qu’ils le fassent en cachette, il est hors de question de les laisser partir. Ces enfants, ‘sama alal lagn’ (c’est ma richesse). C’est leur devoir de travailler pour moi. Et je m’assure qu’ils ne manquent de rien. Nous n’avons peut-être pas de belles voitures, mais nous avons de belles maisons, de belles femmes. On rend grâce à Dieu’’, se réjouit-il, convaincu que ses enfants se plaisent bien dans cette situation.
Ce dossier a été réalisé avec le soutien d’Article 19 et de l’Unesco, dans le cadre du projet ‘’Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication’’, financé par l’Agence italienne pour la coopération au développement.
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Après deux tentatives manquées de rejoindre l’Espagne à travers les embarcations de fortune, Ibrahima s’est résolu à recourir aux taxis-clandos pour gagner sa vie.
Trouvé dans ce garage près du stade Ngalandou Diouf de Rufisque, il témoigne : ‘’Je connais des jeunes qui, il n’y a même pas un an, étaient partis de Rufisque. On leur avait fait croire que s’ils parvenaient à se rendre au Maroc, ils pourraient facilement aller en Espagne à partir de là -bas. Ils ont alors utilisé leurs économies, se sont rendus au Maroc. Par la suite, ils ont tenté d’aller en Espagne, mais ont péri dans la mer.’’
C’étaient de jeunes garçons entre 25 et 40 ans, qui travaillaient au niveau du marché central de Rufisque où ils tenaient de petits commerces. Ils sont ainsi partis, laissant derrière eux des familles meurtries.
Selon notre interlocuteur, les jeunes commerçants font partie des personnes les plus exposées, du fait de la précarité de leur profession. Dans son boubou blanc assorti d’un pantalon bleu, l’homme de petite taille revient sur le malheur de ces commerçants débrouillards :
‘’Parfois, tu tiens un commerce qui marche assez bien, qui te permet de subvenir à tes besoins, à soutenir ta famille. Un beau jour, la mairie vient tout démolir et te laisse au chômage. Parfois, ils saisissent ta marchandise. Du jour au lendemain, tu n’as plus aucune source de revenus, tu perds tes investissements et tu dois recommencer à zéro... Dans ces conditions, si tu vois une pirogue, tu tentes ta chance, parce qu’il n’y a aucune autre alternative. Les gens n’ont pas le choix. C’était encore pire durant la pandémie à coronavirus.’’
Ainsi, dans le milieu du commerce informel, beaucoup tentent le périlleux voyage, en désespoir de cause. Quand ce n’est pas la pandémie à coronavirus avec son lot de restrictions, c’est tout simplement la traque des autorités déconcentrées ou décentralisées.
‘’Les jeunes sont désespérés. Ils ne savent quoi faire… Et les pirogues sont leur seul recours, d’autant plus que ce n’est pas facile d’avoir le visa pour espérer aller en Europe de manière régulière. Aussi, dans le même temps, on voit beaucoup de personnes qui essaient et qui réussissent. À un moment, on se dit pourquoi pas moi. Parce qu’on pense que si on réussit à regagner l’Europe, on aura des conditions économiques et financières meilleures’’, raconte l’ancien commerçant, ancien candidat à l’émigration irrégulière, devenu chauffeur de ‘’clando’’.
Détérioration des conditions de pêche
L’autre secteur grand pourvoyeur du trafic illicite de migrants, c’est la pêche. Là également, la détérioration des conditions de travail a boosté, ces dernières années, les velléités de prendre les embarcations pour aller en Europe. Au quai de pêche de Kayar, ce jeudi 2 juin, il est presque 13 h. Sous un soleil accablant, des centaines de jeunes, garçons et filles, ainsi que des femmes d’âges plus mûrs rivalisent d’ardeur. Alors que les dames restent à l’affût pour guetter désespérément des clients ou l’arrivée des pirogues, les jeunes garçons, eux, sont soit des pêcheurs, soit des manutentionnaires chargés de débarquer les cargaisons.
La vingtaine révolue, Meissa Diop, debout au milieu des pirogues, s’apprête à une nouvelle journée de pêche, son quotidien depuis plus de deux décennies. Célibataire sans enfant, il raconte :
‘’Je suis dans la pêche depuis 2001 ; j’avais 15 ans. Aujourd’hui, j’en ai 36, près de 40 ans ; je n’ai rien pu réaliser. Autrefois, il y avait au moins du poisson et de l’argent, même si nous dépensions tous nos revenus avec la famille. Maintenant, non seulement les ressources se raréfient, mais, il y a également les charges familiales très nombreuses. Ce que nous gagnons permet à peine de prendre en charge la dépense quotidienne. C’est la raison pour laquelle beaucoup de jeunes ne veulent même plus aller en mer.’’
À quelques mètres, A. Sow devise tranquillement avec son ‘’ami intime’’ avec qui il a commencé à aller en mer, depuis les années 2010. À la question de savoir s’il lui traverse l’esprit d’aller en Europe via les pirogues, il n’hésite pas trois secondes avant de répondre.
‘’Bien sûr, lance-t-il avec beaucoup d’abnégation, le sourire en coin. Si je voyais une opportunité, cette nuit, je ne dirais même pas au revoir à ma famille. Et je ne suis pas le seul. Le travail est dur et il n’y a pas d’argent. Celui-là (il désigne du doigt son acolyte) c’est mon ami. Je suis sûr que si tu fouilles dans ses poches, tu ne trouveras même pas 100 F CFA. Et pourtant, on travaille très dur. Tous les jours, on va en mer pour rentrer le lendemain. Parfois, on a du poisson, parfois, on rentre presque bredouille. C’est pourquoi les jeunes optent pour le départ par n’importe quel moyen.’’
Les pesanteurs familiales
Plus que la raréfaction du poisson, l’organisation même de la famille constitue un vrai obstacle à la réussite des jeunes. C’est du moins ce qui ressort des différents témoignages. Même si tout est aléatoire dans la pêche, indiquent plusieurs de nos interlocuteurs, le métier aurait pu bien nourrir son homme, s’ils avaient la possibilité d’épargner.
‘’Le problème, fulmine Sow, c’est que tu es obligé de tout donner au chef de famille qui va partager entre tous les membres de la famille : les frères, les demi-frères, les tantes, tout le monde. Je peux même dire que nous nous retrouvons avec la portion congrue. Il est difficile de réaliser quelque chose dans ces conditions. À notre âge, tout ce qu’on gagne, on le donne à nos parents.’’ Et d’ajouter, narquois : ‘’Vous avez vu ces belles maisons à l’entrée de la ville ? Elles sont toutes construites par les Européens*, pas les pêcheurs. C’est aussi cela la réalité’’, sourit-il.
Debout à ses côtés, son complice n’a de cesse de sourire au témoignage de son ami en signe d’acquiescement. Pour lui, le fait même d’aller en mer est devenu un fardeau pour beaucoup de jeunes.
‘’La moitié des jeunes, ici, ne veulent plus aller en mer. Les gens ont espoir en toi, les attentes sont nombreuses, alors que tu ne gagnes rien. Le peu que l’on arrive à gagner, c’est pour la famille. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres localités, mais à Kayar, c’est comme ça. Au retour du travail, le jeune pêcheur donne tout l’argent aux parents et c’est au père de voir combien il va lui offrir. Et c’est sur cette somme que l’on va aider les frères, les sœurs, la maman, les amis. C’est pourquoi, c’est très compliqué.’’
Pour autant, nos interlocuteurs ne trouvent aucune anomalie à cette tradition scrupuleusement respectée dans le terroir. Pour eux, c’est tout à fait normal d’être au service du groupe, au prix de se sacrifier eux-mêmes.
‘’Quand on aspire à aller en Europe, c’est pour gagner plus et les aider mieux. L’autre avantage, c’est que là tu peux aussi vivre en cachette… Les gens ne sachant pas combien tu gagnes par moi, ils peuvent se contenter de ce que tu leur donnes. Tu peux en profiter pour épargner. Je pense que c’est le principal avantage’’, commente l’ami d’A. Sow.
Dans ce système, le père est l’alpha et l’oméga du groupe familial. En bon chef, il régule tout dans la famille. Et quand son enfant est en âge de prendre femme, c’est lui-même qui se charge de lui donner l’argent qu’il faut, à travers les ressources de la famille espérées de la mer. Sauf que celle-ci n’est plus aussi généreuse.
Le poids de la tradition
Pendant que les jeunes accusent des pesanteurs sociales très lourdes qui les empêchent de se réaliser, les vieux, eux, invoquent la patience et la foi en Dieu. La soixantaine, Babacar Diallo a au moins trois pirogues dans lesquelles il emploie ses enfants et petits-enfants. Debout au milieu de sa progéniture, il trouve normal que les jeunes se mettent exclusivement au service de la famille.
‘’Mes enfants, souligne-t-il, sont mes employés. Ils n’ont pas de besoins particuliers. Je les nourris, je les loge et j’essaie de subvenir à tous leurs besoins. Tout ça grâce à la pêche. C’est vrai, le secteur n’est plus aussi rémunérateur qu’auparavant. Mais ce que les jeunes gagnent en Europe, ils peuvent bien le gagner ici, s’ils acceptent de travailler aussi dur et s’ils sont patients’’.
Pour lui, il est hors de question de laisser sa main-d’œuvre prendre les embarcations pour l’Europe. ‘’À moins qu’ils le fassent en cachette, il est hors de question de les laisser partir. Ces enfants, ‘sama alal lagn’ (c’est ma richesse). C’est leur devoir de travailler pour moi. Et je m’assure qu’ils ne manquent de rien. Nous n’avons peut-être pas de belles voitures, mais nous avons de belles maisons, de belles femmes. On rend grâce à Dieu’’, se réjouit-il, convaincu que ses enfants se plaisent bien dans cette situation.
Ce dossier a été réalisé avec le soutien d’Article 19 et de l’Unesco, dans le cadre du projet ‘’Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication’’, financé par l’Agence italienne pour la coopération au développement.
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