Amadou Mahtar Mbow n’est plus. Surnommé « Écureuil actif » dans le mouvement scout dont il est l’un des premiers adhérents, il reste à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du Tiers-Monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé, il s’éteint à cent trois ans, au moment où ce pour quoi il se bat depuis toujours est en train de basculer dans l’abîme.
Avec Abdoulaye Ly, ils sont les figures emblématiques du Parti du Rassemblement africain, le PRA Sénégal, dont l’objectif est l’indépendance du Sénégal. Pendant que l’UPS vote « oui » au référendum de De Gaulle, eux, du PRA, votent « non » et se brouillent avec Senghor et Mamadou Dia. Ils se rabibochent après les événements de 1962 et la Constitution de 1963. Mahtar Mbow qui est le premier ministre de l’Éducation nationale après la Loi Cadre de 1957, revient à son poste en 1966 ; cela lui vaudra en 1968, son bras de fer avec les étudiants qui déclenche la fameuse grève. Il sera muté par la suite à la Culture où il reste jusqu’en 1970.
Entre-temps, il pose un pied à l’UNESCO et finit par y entrer comme sous-directeur avant d’être élu en 1974 directeur général. C’est la première fois qu’un Africain accède à ce stade dans l’organigramme des Nations-Unies. Il y reste quatorze ans et y poursuit son combat d’émancipation des peuples du Tiers-Monde. A son actif, l’édition de l’Histoire générale de l’Afrique enfin rédigée par les Africains, dont le Professeur voltaïque Joseph Ki-Zerbo et l’égyptologue Cheikh Anta Diop…
Mahtar Mbow ne s’en arrête pas là : alors que les autoroutes de l’information sont lancées, le DG de l’UNESCO plaide pour la démocratisation du savoir et des flux d’informations qui ne doivent plus être à sens unique, du nord au sud. Il tient tête aux USA à tel point que le principal bailleur de l’organisation onusienne claque la porte.
De retour au Sénégal, alors que les institutions locales sont foulées aux pieds par le régime de Wade, il lance les Assises nationales pour restaurer la République. L’arrivée de Macky Sall au pouvoir n’arrange rien : malgré la mise en place de la CNRI, rien ne changera. L’ancien président, lors de la présentation des travaux de cette commission, affiche même une désinvolture discourtoise en déclarant qu’il n’en prendrait que ce qui l’intéresse, c’est-à -dire trois fois rien…
Amadou Mahtar Mbow, un Sénégalais au destin exceptionnel, est sans doute le dernier boy-scout de notre vie publique. Paix à son âme et que la terre lui soit légère.
Après cette minute de silence, revenons à nos moutons…
Cela fait deux semaines que l’enceinte de l’Assemblée nationale fait des échos comme une maison hantée et donc, que la République du Sénégal n’a pas de dauphin constitutionnel. A part moi, ça n’empêche personne ne dormir : c’est un pays de croyants sur lequel le bon Dieu veille comme du lait sur le feu.
D’ailleurs, après ses hauts faits d’armes, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye passe quelques jours peinards aux États-Unis, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations-Unies en compagnie de Mimi Touré qui y serait une habituée des lieux et, bien entendu, Yassine Fall, le gros calibre des Affaires étrangères. Je retiens quand même mon souffle jusqu’à son retour, terrifié à l’idée qu’elle accorde une interview à la presse ivoirienne au sujet de notre amour immodéré pour le café-Touba ou celle des Pays-Bas devant laquelle elle vilipenderait notre faible pour les frites…
Retour au Sénégal, où c’est la reprise des clashes : lors d’un conseil interministériel sur l’imminente rentrée des classes, le Premier ministre Ousmane Sonko, sans lequel nous nous ennuierions souverainement, en remet une couche sur la question des écoles « étrangères » qui défient cette République jusque-là coupable de complaisance ; mais avec lui, on le suppose, ça va changer radicalement.
Sérieux, il tient absolument à ce que les filles portent le voile à l’école ?
Réponse du berger à la bergère : l’Église, par la voix du Conseil du Laïcat, hausse le ton et rappelle au chef du gouvernement le respect qu’il lui doit et ses vrais devoirs, qui sont de régler les problèmes quasi insurmontables des Sénégalais.
Comme ce front ne suffit pas à son bonheur, Ousmane Sonko en ouvre un autre, cette fois, avec les alliés de la Coalition Diomaye Président. Pour les législatives, le nom de Diomaye doit disparaître de la campagne au profit de PASTEF, dont il est l’incontestable président. Conclusion, jusque-là , depuis février 2024, ça bat campagne pour Bassirou Diomaye Faye ; dorénavant, c’est pour PASTEF, traduisez, donc lui, le PROS, qu’il faudra se dévouer.
Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller se faire pendre ailleurs.
Il faut voir la mine déconfite de Me Moussa Diop lorsqu’il annonce la nouvelle. Il est bien le rare à s’en indigner : Aïda Mbodj et Mimi Touré n’hésitent pas une seconde avant de s’aplatir comme des crêpes au chocolat. Et s’il faut acheter la carte PASTEF, il suffit de le leur demander, elles n’hésiteront pas, au tarif de soutien. D’ailleurs, Aïda Mbodj, qui sait naviguer de régime trouble en régime trouble, est déjà en campagne déguisée comme du temps du PS ou du PDS : Madame la DG de la DER/fj sillonne le pays pour prêcher la bonne parole en promettant de distribuer des sous aux indigents… On ne se refait pas.
C’est bien gentil mais il faut tout de même aborder les questions qui fâchent : les déclarations du FMI sur la situation économique du Sénégal… Ça n’a apparemment pas le cœur à la fanfaronnade ! D’ailleurs, en réponse, le gouvernement va faire face à la presse et la société civile pour expliquer le comment du pourquoi. Signe des temps, l’ancien DG de la LONASE, Lat Diop, est en garde-à -vue pour des accusations de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite. Il figurera sans doute parmi les premiers clients du Pool judiciaire et financier installé la semaine passée : vingt-sept magistrats qui consacreront désormais leur carrière à traquer du délinquant financier.
S’ils travaillent au rythme de la regrettée CREI, il faudra s’attendre à un ou deux procès retentissants par nouveau régime…
Dans la foulée, ça note aussi l’arrestation d’un ancien garde-du-corps de Macky Sall, Jérôme Bandiaky, ainsi que la perquisition de gendarmes chez Farba Ngom en plus des accusations par voie de presse contre Macky Sall au sujet de plus de 2.750 tonnes d’or volatilisées comme par enchantement. Ça tombe bien, l’ancien président de la République, qui tente de mobiliser ce qui reste de ses troupes, en arrive à tenter de s’expliquer : non, il n’y a pas de « deal » avec l’actuel tandem au pouvoir. La preuve, lui et les siens sont persécutés… Traduction : le « protocole du Cap Manuel » est une arlésienne. Ces honnêtes politiciens sénégalais auraient-ils signé leurs accords avec de l’encre sympathique ?
Ben voyons : ce ne serait pas la première fois qu’un protocole serait violé…
Toujours est-il que le branle-bas de combat des militants de l’APR prend des allures de sauve-qui-peut ! Il y a ceux qui s’y cramponnent toujours en priant que leur alliance incestueuse avec le PDS qui implose et Rewmi qui se ratatine, sauve leurs fesses, en dépit des vagues de défections vers le patron de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Bâ.
Le candidat pas si malheureux que ça à la dernière présidentielle sort enfin de sa torpeur, alors que ses amis piaffent d’impatience d’en découdre. Apparemment, comme on dit en Afrique selon un confrère français, l’ancien PM marchande tout ce temps pendant la nuit. Résultat : en plus de la razzia sur l’APR dont quantité d’élus locaux le suivent, il ramène en même temps dans ses filets, en plus de Madiambal Diagne qui commence à mal tourner, les alliés de Bennoo Bokk Yakaar du style PS et AFP mais aussi les partis de la « gauche plurielle » — allez savoir ce que ça signifie…
Pendant ce temps, Barthélémy Dias qui a l’air de doubler Khalifa Sall par la droite, rallie les « jeunes », comprenez les nouvelles pousses au langage adéquat pour les bagarres de bornes-fontaines.
Ce qu’il faut juste comprendre : le nouveau régime n’a pas l’intention d’y mettre les formes pour gouverner seul… Résultat, nous avons un Premier ministre qui refuse de se plier aux exigences républicaines, préférant un show au Grand Théâtre à une DPG au Parlement, cornaqué par un président de la République malgré lui qui a l’air plutôt pressé de lui céder la place après avoir dissous toutes les institutions et signé un décret que son adresse à la Nation contredit immédiatement.
Mieux, ou pire, c’est selon, l’opposition découvre avec stupéfaction que la réponse du Conseil constitutionnel concernant la dissolution de l’Assemblée date de plusieurs mois. Ce qu’il faut en déduire : PASTEF se prépare depuis belle lurette aux législatives. Sauf que parmi les coalitions de l’opposition, beaucoup de leaders ne sont pas nés de la dernière pluie et s’y préparent depuis aussi longtemps, comprenant que la quatorzième législature serait peut-être la plus brève de toute l’histoire de l’Assemblée nationale.
Un scoop, tout de même : le « Projet » va être présenté juste avant les législatives. Enfin, ce n’est pas trop tôt… Et dire que ça fait dix ans que les 54 % de l’électorat l’attendent patiemment. Quand PASTEF commence à en parler, il y en a alors qui font encore pipi au lit tandis que d’autres passent l’entrée en sixième !
Bref, le pays se demande de quoi sera faite la République au lendemain du 17 novembre 2024.
Il y a ceux qui ne peuvent plus attendre et bravent les océans, lesquels nous renvoient leurs cadavres par pirogues entières. Et puis il y a ceux qui se rongent les sangs en s’inquiétant des bouilles du futur régime sur le point de sortir des urnes. Dans tous les cas, pour beaucoup d’acteurs politiques, ce sera une question de vie ou de mort. Ça va donc voltiger bas et sans doute saigner dans quelques mois.
Amadou Mahtar Mbow, Dieu merci, n’assistera pas à ce sordide spectacle.
Avec Abdoulaye Ly, ils sont les figures emblématiques du Parti du Rassemblement africain, le PRA Sénégal, dont l’objectif est l’indépendance du Sénégal. Pendant que l’UPS vote « oui » au référendum de De Gaulle, eux, du PRA, votent « non » et se brouillent avec Senghor et Mamadou Dia. Ils se rabibochent après les événements de 1962 et la Constitution de 1963. Mahtar Mbow qui est le premier ministre de l’Éducation nationale après la Loi Cadre de 1957, revient à son poste en 1966 ; cela lui vaudra en 1968, son bras de fer avec les étudiants qui déclenche la fameuse grève. Il sera muté par la suite à la Culture où il reste jusqu’en 1970.
Entre-temps, il pose un pied à l’UNESCO et finit par y entrer comme sous-directeur avant d’être élu en 1974 directeur général. C’est la première fois qu’un Africain accède à ce stade dans l’organigramme des Nations-Unies. Il y reste quatorze ans et y poursuit son combat d’émancipation des peuples du Tiers-Monde. A son actif, l’édition de l’Histoire générale de l’Afrique enfin rédigée par les Africains, dont le Professeur voltaïque Joseph Ki-Zerbo et l’égyptologue Cheikh Anta Diop…
Mahtar Mbow ne s’en arrête pas là : alors que les autoroutes de l’information sont lancées, le DG de l’UNESCO plaide pour la démocratisation du savoir et des flux d’informations qui ne doivent plus être à sens unique, du nord au sud. Il tient tête aux USA à tel point que le principal bailleur de l’organisation onusienne claque la porte.
De retour au Sénégal, alors que les institutions locales sont foulées aux pieds par le régime de Wade, il lance les Assises nationales pour restaurer la République. L’arrivée de Macky Sall au pouvoir n’arrange rien : malgré la mise en place de la CNRI, rien ne changera. L’ancien président, lors de la présentation des travaux de cette commission, affiche même une désinvolture discourtoise en déclarant qu’il n’en prendrait que ce qui l’intéresse, c’est-à -dire trois fois rien…
Amadou Mahtar Mbow, un Sénégalais au destin exceptionnel, est sans doute le dernier boy-scout de notre vie publique. Paix à son âme et que la terre lui soit légère.
Après cette minute de silence, revenons à nos moutons…
Cela fait deux semaines que l’enceinte de l’Assemblée nationale fait des échos comme une maison hantée et donc, que la République du Sénégal n’a pas de dauphin constitutionnel. A part moi, ça n’empêche personne ne dormir : c’est un pays de croyants sur lequel le bon Dieu veille comme du lait sur le feu.
D’ailleurs, après ses hauts faits d’armes, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye passe quelques jours peinards aux États-Unis, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations-Unies en compagnie de Mimi Touré qui y serait une habituée des lieux et, bien entendu, Yassine Fall, le gros calibre des Affaires étrangères. Je retiens quand même mon souffle jusqu’à son retour, terrifié à l’idée qu’elle accorde une interview à la presse ivoirienne au sujet de notre amour immodéré pour le café-Touba ou celle des Pays-Bas devant laquelle elle vilipenderait notre faible pour les frites…
Retour au Sénégal, où c’est la reprise des clashes : lors d’un conseil interministériel sur l’imminente rentrée des classes, le Premier ministre Ousmane Sonko, sans lequel nous nous ennuierions souverainement, en remet une couche sur la question des écoles « étrangères » qui défient cette République jusque-là coupable de complaisance ; mais avec lui, on le suppose, ça va changer radicalement.
Sérieux, il tient absolument à ce que les filles portent le voile à l’école ?
Réponse du berger à la bergère : l’Église, par la voix du Conseil du Laïcat, hausse le ton et rappelle au chef du gouvernement le respect qu’il lui doit et ses vrais devoirs, qui sont de régler les problèmes quasi insurmontables des Sénégalais.
Comme ce front ne suffit pas à son bonheur, Ousmane Sonko en ouvre un autre, cette fois, avec les alliés de la Coalition Diomaye Président. Pour les législatives, le nom de Diomaye doit disparaître de la campagne au profit de PASTEF, dont il est l’incontestable président. Conclusion, jusque-là , depuis février 2024, ça bat campagne pour Bassirou Diomaye Faye ; dorénavant, c’est pour PASTEF, traduisez, donc lui, le PROS, qu’il faudra se dévouer.
Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller se faire pendre ailleurs.
Il faut voir la mine déconfite de Me Moussa Diop lorsqu’il annonce la nouvelle. Il est bien le rare à s’en indigner : Aïda Mbodj et Mimi Touré n’hésitent pas une seconde avant de s’aplatir comme des crêpes au chocolat. Et s’il faut acheter la carte PASTEF, il suffit de le leur demander, elles n’hésiteront pas, au tarif de soutien. D’ailleurs, Aïda Mbodj, qui sait naviguer de régime trouble en régime trouble, est déjà en campagne déguisée comme du temps du PS ou du PDS : Madame la DG de la DER/fj sillonne le pays pour prêcher la bonne parole en promettant de distribuer des sous aux indigents… On ne se refait pas.
C’est bien gentil mais il faut tout de même aborder les questions qui fâchent : les déclarations du FMI sur la situation économique du Sénégal… Ça n’a apparemment pas le cœur à la fanfaronnade ! D’ailleurs, en réponse, le gouvernement va faire face à la presse et la société civile pour expliquer le comment du pourquoi. Signe des temps, l’ancien DG de la LONASE, Lat Diop, est en garde-à -vue pour des accusations de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite. Il figurera sans doute parmi les premiers clients du Pool judiciaire et financier installé la semaine passée : vingt-sept magistrats qui consacreront désormais leur carrière à traquer du délinquant financier.
S’ils travaillent au rythme de la regrettée CREI, il faudra s’attendre à un ou deux procès retentissants par nouveau régime…
Dans la foulée, ça note aussi l’arrestation d’un ancien garde-du-corps de Macky Sall, Jérôme Bandiaky, ainsi que la perquisition de gendarmes chez Farba Ngom en plus des accusations par voie de presse contre Macky Sall au sujet de plus de 2.750 tonnes d’or volatilisées comme par enchantement. Ça tombe bien, l’ancien président de la République, qui tente de mobiliser ce qui reste de ses troupes, en arrive à tenter de s’expliquer : non, il n’y a pas de « deal » avec l’actuel tandem au pouvoir. La preuve, lui et les siens sont persécutés… Traduction : le « protocole du Cap Manuel » est une arlésienne. Ces honnêtes politiciens sénégalais auraient-ils signé leurs accords avec de l’encre sympathique ?
Ben voyons : ce ne serait pas la première fois qu’un protocole serait violé…
Toujours est-il que le branle-bas de combat des militants de l’APR prend des allures de sauve-qui-peut ! Il y a ceux qui s’y cramponnent toujours en priant que leur alliance incestueuse avec le PDS qui implose et Rewmi qui se ratatine, sauve leurs fesses, en dépit des vagues de défections vers le patron de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Bâ.
Le candidat pas si malheureux que ça à la dernière présidentielle sort enfin de sa torpeur, alors que ses amis piaffent d’impatience d’en découdre. Apparemment, comme on dit en Afrique selon un confrère français, l’ancien PM marchande tout ce temps pendant la nuit. Résultat : en plus de la razzia sur l’APR dont quantité d’élus locaux le suivent, il ramène en même temps dans ses filets, en plus de Madiambal Diagne qui commence à mal tourner, les alliés de Bennoo Bokk Yakaar du style PS et AFP mais aussi les partis de la « gauche plurielle » — allez savoir ce que ça signifie…
Pendant ce temps, Barthélémy Dias qui a l’air de doubler Khalifa Sall par la droite, rallie les « jeunes », comprenez les nouvelles pousses au langage adéquat pour les bagarres de bornes-fontaines.
Ce qu’il faut juste comprendre : le nouveau régime n’a pas l’intention d’y mettre les formes pour gouverner seul… Résultat, nous avons un Premier ministre qui refuse de se plier aux exigences républicaines, préférant un show au Grand Théâtre à une DPG au Parlement, cornaqué par un président de la République malgré lui qui a l’air plutôt pressé de lui céder la place après avoir dissous toutes les institutions et signé un décret que son adresse à la Nation contredit immédiatement.
Mieux, ou pire, c’est selon, l’opposition découvre avec stupéfaction que la réponse du Conseil constitutionnel concernant la dissolution de l’Assemblée date de plusieurs mois. Ce qu’il faut en déduire : PASTEF se prépare depuis belle lurette aux législatives. Sauf que parmi les coalitions de l’opposition, beaucoup de leaders ne sont pas nés de la dernière pluie et s’y préparent depuis aussi longtemps, comprenant que la quatorzième législature serait peut-être la plus brève de toute l’histoire de l’Assemblée nationale.
Un scoop, tout de même : le « Projet » va être présenté juste avant les législatives. Enfin, ce n’est pas trop tôt… Et dire que ça fait dix ans que les 54 % de l’électorat l’attendent patiemment. Quand PASTEF commence à en parler, il y en a alors qui font encore pipi au lit tandis que d’autres passent l’entrée en sixième !
Bref, le pays se demande de quoi sera faite la République au lendemain du 17 novembre 2024.
Il y a ceux qui ne peuvent plus attendre et bravent les océans, lesquels nous renvoient leurs cadavres par pirogues entières. Et puis il y a ceux qui se rongent les sangs en s’inquiétant des bouilles du futur régime sur le point de sortir des urnes. Dans tous les cas, pour beaucoup d’acteurs politiques, ce sera une question de vie ou de mort. Ça va donc voltiger bas et sans doute saigner dans quelques mois.
Amadou Mahtar Mbow, Dieu merci, n’assistera pas à ce sordide spectacle.