Ça ne va pas du tout, en Mauritanie, au niveau des marchés. Suite au départ de 3000 pêcheurs sénégalais qui géraient l’essentiel des prises effectuées par les pirogues, le poisson se fait rare dans la capitale mauritanienne. La hausse moyenne du prix du poisson est estimée à 30%, si l’on en croit nos confrères de cridem.org qui ont enquêté sur ce phénomène.
Aujourd’hui, toute la filière de pêche est affectée par le départ de ces 3000 sénégalais qui seront bientôt rejoint par 3500 autres dont les pirogues étaient affrétées par des mareyeurs mauritaniens, ce qui a posé un sérieux problème juridique dont le Ministre Oumar Guèye a parlé tout récemment.
D’habitude, les plages de Nouakchott étaient envahies les après-midis par des hordes de personnes dont des ménagères, des mareyeurs et des intermédiaires dont tous vivaient d’une filière très rentable du reste. Aujourd’hui, c’est le calme. L’activité est au ralenti. Et cela se fait ressentir sur le panier de la ménagère.
Un processus qui risque de s’aggraver davantage car, il faut bien le souligner, les Mauritaniens n’ont pas encore l’expertise nécessaire au niveau national pour remplacer tous ces pêcheurs saint-louisiens dont le savoir-faire en la matière dépasse les frontières du Sénégal.
Ce qui devrait faire réfléchir les autorités mauritaniennes avant d’appliquer une loi xénophobe adoptée en 2012, mais qui avait été laissée en veilleuse jusqu’à présent. Bien sûr, on peut se demander pourquoi Nouakchott a subitement senti la nécessité de réactiver cette loi sur l’interdiction de pêche des étrangers, laquelle vise manifestement les Sénégalais.
Aucune explication officielle n’a été donnée, mais il semble que tout ceci soit lié au besoin de Nouakchott de conserver une certaine tension avec Dakar dans le but de mieux tirer la couverture de son côté dans la perspective du partage des ressources naturelles communes de gaz et de pétrole.
Certes, le départ de Yahya Jammeh, un ami du président Aziz, a attisé le feu, mais depuis quelques temps, on sent les Mauritaniens enter dans une dynamique de renforcement de l’axe de collaboration « anti-Dakar », en recevant même le Président Vaz de la Guinée-Bissau.
En tout état de cause, la Mauritanie a été prise dans son propre piège. Croyant faire mal au Sénégal, elle s’est aussi tiré une balle dans le pied. Si le secteur de la pêche est paralysé dans ce pays, ce seront de nombreuses devises qui seront perdues dans l’exportation.
Pis, le « cebbu dieune » (riz au poisson) qui est aussi très prisé en Mauritanie va souffrir de cette raréfaction du poisson et surtout de son prix toujours plus cher.
Les propriétaires d’usines de transformation de produits halieutiques à Nouakchott se trouvent aujourd’hui confrontés à un problème d’approvisionnement irrégulier de poissons en raison de ce départ des Sénégalais.
C’est dire qu’il est important que le Président Macky Sall s’implique personnellement dans cette affaire pour amener son homologue mauritanien à ne pas chercher à noyer le poisson dans l’eau. Il est clair que les pêcheurs guet-ndariens bloqués en Mauritanie et ceux de retour vont en pâtir eux qui, pour la plupart, sont en Mauritanie depuis plusieurs décennies, mais les ressortissants de ce pays voisin seront sévèrement touchés.
Comme le Sénégal, la Mauritanie a 700 km de côtes avec une mer très poissonneuse. La coopération avec le Sénégal est toujours gagnant-gagnant. Si les pêcheurs sénégalais ne reprennent pas leurs postes en Mauritanie, ce sera un beau gâchis pour les deux pays obligés d’accuser, de part et d’autre, un manque à gagner incalculable.
On ne peut pas mettre tout un secteur à genoux pour le simple orgueil d'une autorité serait-ce celle de la plus haute du pays à savoir Mohamed Ould Abdel Aziz qui a déjà pris beaucoup de mesures impopulaires de ce genre dans son pays.
Source Rewmi
Aujourd’hui, toute la filière de pêche est affectée par le départ de ces 3000 sénégalais qui seront bientôt rejoint par 3500 autres dont les pirogues étaient affrétées par des mareyeurs mauritaniens, ce qui a posé un sérieux problème juridique dont le Ministre Oumar Guèye a parlé tout récemment.
D’habitude, les plages de Nouakchott étaient envahies les après-midis par des hordes de personnes dont des ménagères, des mareyeurs et des intermédiaires dont tous vivaient d’une filière très rentable du reste. Aujourd’hui, c’est le calme. L’activité est au ralenti. Et cela se fait ressentir sur le panier de la ménagère.
Un processus qui risque de s’aggraver davantage car, il faut bien le souligner, les Mauritaniens n’ont pas encore l’expertise nécessaire au niveau national pour remplacer tous ces pêcheurs saint-louisiens dont le savoir-faire en la matière dépasse les frontières du Sénégal.
Ce qui devrait faire réfléchir les autorités mauritaniennes avant d’appliquer une loi xénophobe adoptée en 2012, mais qui avait été laissée en veilleuse jusqu’à présent. Bien sûr, on peut se demander pourquoi Nouakchott a subitement senti la nécessité de réactiver cette loi sur l’interdiction de pêche des étrangers, laquelle vise manifestement les Sénégalais.
Aucune explication officielle n’a été donnée, mais il semble que tout ceci soit lié au besoin de Nouakchott de conserver une certaine tension avec Dakar dans le but de mieux tirer la couverture de son côté dans la perspective du partage des ressources naturelles communes de gaz et de pétrole.
Certes, le départ de Yahya Jammeh, un ami du président Aziz, a attisé le feu, mais depuis quelques temps, on sent les Mauritaniens enter dans une dynamique de renforcement de l’axe de collaboration « anti-Dakar », en recevant même le Président Vaz de la Guinée-Bissau.
En tout état de cause, la Mauritanie a été prise dans son propre piège. Croyant faire mal au Sénégal, elle s’est aussi tiré une balle dans le pied. Si le secteur de la pêche est paralysé dans ce pays, ce seront de nombreuses devises qui seront perdues dans l’exportation.
Pis, le « cebbu dieune » (riz au poisson) qui est aussi très prisé en Mauritanie va souffrir de cette raréfaction du poisson et surtout de son prix toujours plus cher.
Les propriétaires d’usines de transformation de produits halieutiques à Nouakchott se trouvent aujourd’hui confrontés à un problème d’approvisionnement irrégulier de poissons en raison de ce départ des Sénégalais.
C’est dire qu’il est important que le Président Macky Sall s’implique personnellement dans cette affaire pour amener son homologue mauritanien à ne pas chercher à noyer le poisson dans l’eau. Il est clair que les pêcheurs guet-ndariens bloqués en Mauritanie et ceux de retour vont en pâtir eux qui, pour la plupart, sont en Mauritanie depuis plusieurs décennies, mais les ressortissants de ce pays voisin seront sévèrement touchés.
Comme le Sénégal, la Mauritanie a 700 km de côtes avec une mer très poissonneuse. La coopération avec le Sénégal est toujours gagnant-gagnant. Si les pêcheurs sénégalais ne reprennent pas leurs postes en Mauritanie, ce sera un beau gâchis pour les deux pays obligés d’accuser, de part et d’autre, un manque à gagner incalculable.
On ne peut pas mettre tout un secteur à genoux pour le simple orgueil d'une autorité serait-ce celle de la plus haute du pays à savoir Mohamed Ould Abdel Aziz qui a déjà pris beaucoup de mesures impopulaires de ce genre dans son pays.
Source Rewmi