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Dakar, Thiès, Touba, Kaolack… Les 7 régions et localités vulnérables aux inondations


Rédigé le Vendredi 20 Mai 2022 à 12:26 | Lu 201 fois | 3 commentaire(s)



À l’échelle nationale, 29 villes et localités ont été identifiées dont sept régions, comme les plus exposées aux inondations. Il s’agit de Dakar, Thiès, Touba, Kaolack, Kaffrine, Kolda et Kédougou. Avec le Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS), l’État s’emploie à parer à toute éventualité.


Le Sénégal présente une diversité de climats avec des précipitations inégalement réparties sur le pays. Pendant l'hivernage, 75 % des précipitations annuelles tombent en seulement huit semaines. 

Les facteurs non anthropiques sont à l’origine d’une intensification des inondations au Sénégal durant les dernières décennies. Elles sont aggravées par les activités humaines que sont l’augmentation des espaces artificialisés, l’urbanisation parfois mal maitrisée, les pratiques agricoles défavorables, la régression des zones naturelles d’expansion des crues et des zones humides. 

D’après le responsable du suivi évaluation du Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (Progep) qui prenait par hier à l’atelier de renforcement des capacités des journalistes spécialisés dans le domaine de l’environnement, le Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS), assuré par le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, a une durée de quatre ans (2019-2023). 

Financé à hauteur de 15 millions d’euros (9,7 milliards F CFA), ce projet, selon Hamidou Konaté, compte accompagner le gouvernement du Sénégal dans la mise en place d’une politique nationale de gestion intégrée des inondations urbaines, dans une perspective de réduction du risque de catastrophe et de résilience urbaine. Il repose sur la mise en Å“uvre d’actions arrimées au cadre de Sendaï qui vont favoriser la compréhension, la réduction, la prévention et la gouvernance du risque d’inondation. 

Il a quatre composantes que sont : l’amélioration de la connaissance du risque d’inondation, la réduction de la vulnérabilité des territoires au risque d’inondation, la prévention des risques d’inondation et le renforcement de la gouvernance du risque d’inondation 

Dans la première composante, il est question de produire, selon le géographe-urbaniste, une cartographie du risque inondation, en croisant l’aléa d’inondation et la vulnérabilité du territoire pour illustrer le risque inondation au niveau national (modèle numérique de terrain d’une résolution de 50 m). Mais aussi de procéder à une cartographie détaillée du risque inondation au 1/5000e des zones pilotes retenues en fonction de leur exposition. Enfin, de produire une communication institutionnelle pour servir d’aide à la décision dans la lutte contre les inondations (indicateurs de suivi) et une communication auprès du grand public pour améliorer et diffuser la culture du risque. Pour ce dernier point, l’activité est en cours. 

L’exposition des localités aux inondations à l’échelle nationale a montré, selon lui, que 29 villes et localités ont été identifiées dont sept comme les plus exposées à l’échelle du territoire sénégalais. Il s’agit de Dakar, Thiès, Touba, Kaolack, Kaffrine, Kolda et Kédougou. 

La deuxième composante s’efforce d’identifier les mesures nécessaires pour réduire la vulnérabilité des territoires face au risque d’inondation ; de réduire la vulnérabilité du territoire par la prise en compte des problématiques de gestion des inondations dans les documents d’urbanisme et par l’élaboration des normes de construction dans les zones à risque d’inondation ; de mettre en Å“uvre une planification stratégique pour orienter les plans d’investissements en matière de gestion intégrée des inondations. 

Concernant la troisième composante, d’après M. Konaté, ils vont procéder à une surveillance en temps réel de l’aléa, notamment dans la périphérie de Dakar, en acquérant un radar couplé à un réseau de pluviographes, pour pouvoir anticiper les événements pluvieux importants, fournir et poser des piézomètres pour améliorer la connaissance de la nappe phréatique et prévenir le risque, à travers l’optimisation de la gestion des infrastructures de drainage et le renforcement du système d’alerte. 

Dans la dernière composante, il est question de faciliter la coordination avec l’ensemble des structures impliquées, de former et de renforcer les capacités des institutions publiques impliquées dans l’exécution de la politique de la gestion intégrée des inondations, d’améliorer la prise en compte effective du changement climatique au niveau territorial, pour une appropriation par les autorités locales. Cette composante est mise en Å“uvre à travers le marché d’Assistance technique à maîtrise d’ouvrage (Atmo). 
Les résultats et défis à relever 

En outre, pour les résultats attendus du PGIIS, le responsable du suivi-évaluation du Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (Progep) a parlé de l’amélioration de la connaissance du risque inondation et du changement climatique, des impacts significatifs sur l'adaptation au changement climatique qui sont importants sur la planification des infrastructures, de la définition de critères de conception de l'infrastructure, de la surveillance météorologique qui seront déterminants dans le dimensionnement et l'exploitation de l'infrastructure de drainage future ou d'autres infrastructures sensibles au climat. 

À cela s’ajoute, dit-il, une politique d’incitation disponible pour rendre le logement plus résilient et un urbanisme résilient aux inondations, l’assurance de la diffusion des bonnes pratiques de gestion intégrée des inondations en Afrique de l’Ouest, en vue d’une réplication à l’échelle régionale, une bonne stratégie de communication institutionnelle et de sensibilisation du public et, enfin, le défi de garantir une efficience des dépenses publiques. 

Parmi les défis qui les attendent, le géographe-urbaniste a évoqué la transition vers une approche multisectorielle, afin d’améliorer la gestion des inondations sur le territoire, l’adaptation aux changements climatiques qui risquent d’amplifier l’intensité des inondations, dans le futur (montée du niveau de la mer, intensification des événements pluvieux extrêmes…), l’intégration du risque d’inondation dans les documents de planification à l’échelle nationale et territoriale, entre autres



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