Les Etats-Unis d’Amérique, à travers leur ambassade en Côte d’Ivoire, ont pondu un communiqué relatif à la crise préélectorale inhérente à la décision du Président Alassane Ouattara de briguer un mandat présidentiel supplémentaire. Si le communiqué prend l’allure d’une suite de recommandation, une lecture approfondie permet de découvrir qu’il recèle une mise en garde.
Tout d’abord, les autorités américaines font savoir à l’opposition que la question du 3e mandat relève de la compétence du Conseil constitutionnel. Autrement dit, tous ceux qui sont opposés et qui manifestent contre la candidature du chef de l’Etat doivent s’en remettre au Conseil constitutionnel. En termes clairs, les Etats-Unis ne soutiendront pas toutes formes de contestation de ce 3e mandat par la violence.
« Le Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire décidera de la question dite du « troisième mandat ». Nous continuons de croire que des transitions de pouvoir démocratiques régulières mènent à plus de redevabilité, des institutions plus fortes, et une participation citoyenne au processus politique plus constructive », peut-on lire.
Toutefois, le pays de l’oncle Sam exige au pouvoir la liberté d’expression et de manifester pacifiquement. En d’autres termes, les Etats-Unis réprouvent les arrestations et emprisonnement des manifestants anti 3e mandat ainsi que les lois partiales et limitatives de liberté qui sont incompatibles avec la notion de liberté.
« Les libertés d’expression, de rassemblement et d’association sont au cœur d’une démocratie fonctionnelle. Adhérer à ces normes démocratiques permet aux Ivoiriens de participer à des dialogues politiques et à soutenir les candidats, partis ou idées de leur choix. L’application impartiale de toutes les lois, y compris celles qui régissent les libertés d’expression, de rassemblement et d’association, est également essentielle à un processus électoral crédible, à la bonne gouvernance en général, et à la poursuite de la transition post-conflit du pays. La répression et l’intimidation n’ont pas de place en démocratie », indique le communiqué.
Il faut comprendre par-là que si cette exigence démocratique qui conditionne l’aide américaine n’est pas respectée, les Etats-Unis se réservent le droit de prendre des sanctions. Cela vaut autant pour le pouvoir que pour l’opposition, ainsi que pour les forces de l’ordre. C’est pourquoi la première puissance du monde exhorte « les partis, groupes et individus à s’abstenir de toute violence et de tout discours de haine ou de division et à privilégier le dialogue afin de trouver des solutions paisibles à leurs désaccords ». Puis d’inviter « les forces de sécurité à respecter et sauvegarder les droits de tous les citoyens, y compris celui de participer à des manifestations pacifiques ».